AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Brian Merrant (Autre)
EAN : 978B09JCG53CP
226 pages
(12/10/2021)
4.57/5   14 notes
Résumé :
Pierre arpente les rues sans but depuis maintenant plusieurs années.
Mené par son seul instinct de survie, sans autre raison d'exister, il assiste en étranger à l'agitation de cette société à laquelle il n'appartient plus vraiment.
Sa rencontre inopinée avec un chien bien mal en point réveillera en lui quelques facettes de sa personnalité qu'il croyait perdues à jamais.
Que lire après Jardin privéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Vous qui passez sans me voir
Sans même me dire bonsoir
Donnez-moi un peu d'espoir ce soir
J'ai tant de peine
Vous, dont je guette un regard
Pour quelle raison ce soir
Passez-vous sans me voir?

Ces paroles de Trenet collent parfaitement à Pierre, un invisible parmi les humains de la ville. Un homme oui mais rétrogradé au rang de fantôme par une société qui refuse de voir la misère par peur au mieux, mais surtout par mépris. Un sans domicile fixe, expression édulcorée cynique pour désigner un sans abri, un clochard, un mendiant, un pouilleux, gradation dans les termes plus proche de la pensée anthropique.
Pierre est habitué à cela depuis le temps qu'il arpente les rues de Bordeaux. Il connaît les dangers de la rue mais aussi ses opportunités. Il s'est reconstitué un semblant de vie en s'octroyant un espace vert laissé à l'abandon par la commune, y dormant le jour d'un sommeil sans repos et sans rêves. Rêver ça autorise de l'espoir et Pierre n'en a plus, il s'est progressivement retirer de la vie, de sa vie. Il a perdu l'essentiel et n'est jamais parvenu à remonter la pente. Alors il erre au hasard, fait la manche par ci, récupère un repas par là auprès d'un bon samaritain rappelé à l'ordre par la maréchaussée pour trouble à l'ordre publique. Se déplace toujours la nuit pour éviter les ennuis, en particulier les soirs de match où la populace peut le prendre pour un punching ball défouloir. Et parfois il songe au grand saut, celui sans retour, se noyer pour définitivement oublier. de toute façon il n'est plus rien et évite même le plus possible les contacts avec ses congénères, asocial jusqu'au bout du désespoir.
Cetro met le lecteur face à la réalité de son héros, entre phases d'introspection et affrontement avec la précarité. Il dresse un tableau qui dérange la conscience en l'adoucissant un peu par des traits d'humour de son invention. Sans jugement, il expose cette survie et les réactions des passants, au liseur à faire le tri de ce qui le concerne ou pas.


Ok ça c'est pour l'aspect sombre, mais l'auteur ne veut pas laisser son personnage continuer à sombrer. Il lui propose une bouée de sauvetage sous la forme d'un vieux chien vagabond mal en point et qui s'attache malgré lui. Cette rencontre va réanimer une flammèche dans le coeur du cloche, forcé de prendre soin de lui. Et une rencontre en entraînant une autre, Pierre va croiser le chemin d'humains en quête eux-aussi. On retrouve ici le Cetro à la plume qui se nourrit de l'encre de son coeur. Il nous fait aimer ses protagonistes, sans restriction. On s'attache surtout quand on les voit évoluer positivement, l'espoir renaît. Chacun tire l'autre vers le bout du tunnel, vers une nouvelle lumière. La patte humaniste de l'auteur s'exprime à plein régime, vindiou que c'est bon. Et j'y ai cru, me disant, Cetro se transforme en romancier, il va nous envoyer une happy end et franchement ça passait crème pour reprendre une expression dans l'air du temps.
Mais Cetro n'est pas de cette trempe là, il faut qu'il secoue son lecteur jusqu'au bout. Même si cela m'a frustré juste à la fin de ma lecture, j'ai vite compris son intention. Retourner son lectorat par une intrigue qu'il a distillé presqu'en noyant le poisson, montrer que tout est lié, que rien n'est dû au hasard dans cette oeuvre. Il fait fort au point d'avoir posé un personnage à double face qu'on ne devine que dans les dernières lignes. Un être qui finalement est peut-être le plus abject des livres que j'ai lu de l'auteur. Cetro s'est joué de moi et de mes sentiments et là je dis chapeau l'artiste.


Cetro fait incontestablement partie des auteurs que l'on se doit de découvrir pour son univers irisé. Tantôt noir comme le tréfonds de l'âme humain, tantôt rouge comme le sang versé, tantôt vert comme l'amour et l'espoir qu'il manipule magnifiquement bien, tantôt blanc comme l'apaisement qu'il insuffle et la magie de ses mots. Méconnu du grand public pour avoir fait le choix de l'autoédition, il n'a pas la place qu'il mérite dans le panthéon des écrivains mais possède des soutiens de poids à l'image de la personne qui m'a fait découvrir cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          20
Cetro nous fait basculer de l'autre côté de la ligne, le monde d'en bas, caché de la scène, celle des promesses électorales jamais tenues parce que vite oubliées par la majorité du bon côté.
Une histoire sur ceux que l'on regarde du coin de l'oeil, au pire avec mépris en se disant qu'avec tout le boulot qu'il y a chez nous, c'est qu'ils le cherchent bien, au mieux, pour soulager un court instant sa conscience. Entre les deux, la plupart ne les voient plus. Ils sont les invisibles, les gêneurs, les recycleurs, ou pire les parasites. Ils sont les cloches.
Pierre est l'un d'entre eux. Une vie tranchée nette par la fatalité, un fait divers, un drame, un tsunami et un homme dont la vie implose. de causes en conséquences, de choix raisonnés à ceux commandés par l'instinct, ou la culpabilité et au bout… la rue.
Désabusé, lucide, fataliste, le coeur en perdition, il n'attend plus rien. Son dernier luxe, choisir son heure, l'heure du grand départ. Comme l'indique la 4eme de couverture, quelques rencontres dont un chien très mal en point vont réveiller quelques facettes de sa personnalité qu'il croyait perdues à jamais.
Je retrouve la gouaille de l'auteur avec gourmandise, je me délecte de ses mots et expressions inventés, je me remplis l'esprit de son humour et de sa dérision, et le coeur de sa plume délicate, de ses introspections qui tour à tour, annoncent des faits, dénoncent des réalités sur un monde et une organisation qui feraient chier dans son froc un petit bout de femme comme moi. On marche aux côtés de Pierre, de sa routine à ses combines, de ses nuits et ses dangers quand la plupart d'entre nous dorment à poings fermés, les volets clos et l'esprit en paix.
Ce triste et magnifique récit, sincère et pudique, saupoudré de tendresse et de fraîcheur, aurait pu se suffire à lui-même mais le talent du créatif nous entraîne dans une intrigue qui se dévoilera au fil des pages et nous tiendra en haleine jusqu'aux dernières lignes, dans une convergence, un liant pour le moins original et bien malin.
Cetro a écrit de nombreuses fictions, les méchants tiennent chaque fois des rôles de vrais enfoirés bien tordus, dans celle-ci, un des personnages est peut-être l'un des plus détestables parmi ceux croisés dans les livres de l'auteur. Je n'ai rien vu venir, dans cette « normalité », la lâcheté et l'égoïsme de l'un d'entre eux m'a révoltée.
Une lecture qui m'aura touchée, bouleversée puis agacée face à une réalité. Je crois que Cetro a gagné son pari.
Merci de ces quelques heures en compagnie de Pierre, un type pas si mal, un gars qu'on aimerait avoir pour Ami, pour la vie.
Commenter  J’apprécie          30
Très beau titre sublimé par la couverture qui nous dévoile cet endroit mystérieux où finalement se cache la misère. le malheur et la maladie de nos sociétés dites civilisées où entre jour et nuit un monde diverge. La rue! Où tout un chacun peut se retrouver, rapidement, inéluctablement, suite à une perte d'emploi et nous savons qu'aujourd'hui ceux-ci sont bien précaires, un drame familial, nous sommes beaucoup à être sur le fil du rasoir!

Ils ou elles ont toujours été montrés du doigt, petite je me souviens entendre : tiens regarde un clochard! Comme s'ils étaient des bêtes de foire… Aujourd'hui nous passons devant ces gens de la rue sans même un regard, on ne sait jamais si cela était contagieux…

Cetro nous livre un huis-clos qui va toucher au plus profond de nos âmes avec Pierrot. Ce dernier nous raconte ses journées, nous décrit son quotidien, sa survie dans ce milieu hostile. L'humanité l'a quitté il y a de cela quelques années, enfin, le pense-t-il. Ce petit endroit caché au milieu de broussailles lui permet de vivoter à son rythme avec quelques souvenirs au fond de son sac, seul bagage.

Il y aura des rencontres inattendues, le premier à l'approcher sera un chien… mais voilà pour le reste de l'histoire il vous faudra lire ce roman poignant et émouvant. Je ne peux en dire plus sur l'histoire mais simplement l'auteur m'a encore une fois époustouflée. Ne ratez pas ce titre ce serait très dommage. Juste vous dire qu'il y a une belle intrigue derrière ce récit, un beau jeu d'écriture et je pense que l'auteur c'est vraiment fait plaisir aussi pour notre plus grand bonheur.

Je vous invite aussi à lire la chronique de Virginie pour ce titre, elle sait dire ce que je ressens mais ne sais pas écrire. Je te remercie Cédric pour ta confiance renouvelée, et un clin d'oeil à Brian Merrant.

Quelques mots clés : Humanité, solidarité, hasard, coïncidence, rencontre, changement, mentalité…

Lien : https://passionlectureannick..
Commenter  J’apprécie          60
Bonjour amis lecteurs,
Aujourd'hui je vous propose le livre de Cetro « Jardin privé ». Un roman noir et glaçant de vérité et qui reflète la violence ordinaire de la rue. Des sujets aussi actuels que difficiles, touchants et poignants y sont abordés tels que la précarité, la sombre réalité que recouvre l'hypocrite acronyme SDF, en un mot la misère quotidienne qui peuple les rues de nos villes. le personnage principal est extrêmement attachant et émouvant et sa rencontre avec un chien est des plus passionnantes. On partage avec lui ses angoisses, ses marches nocturnes pour fuir le danger et son repos le jour quand le monde s'active. Je reste envoûtée par la plume magique, percutante et incisive de l'auteur et je me suis délectée de son l'humour subtil et cinglant.
Un pur moment de bonheur avec ce récit bouleversant .
Commenter  J’apprécie          60


Si ce roman n'était pas de Cetro j'aurais pu imaginer n'importe quoi à propos de l'histoire.
L'auteur ne nous offre pas une place Vip dans son jardin privé . C'est Pierre qui dévoile le sien . Pierre qui comme beaucoup de nous devait penser que vivre dans la rue ça n'arrivera jamais.
De son petit coin , Pierre décrit le quotidien du Sdf qu'il est devenu. Les rencontres
sans lendemain, les mains tendues et les autres aussi jusqu'au jour où un chien croise son chemin. L'animal est blessé.
Pierre se laisse apprivoiser par le chien
Il s'attache à la bête sans grand espoir qu'elle survive à ses blessures. Il soigne l'animal qui lutte sous la bienveillance de son hôte. Entre tendresse et gravité de la situation l'auteur avec les mots qui le caractérise a presque réussi à
faire oublier la réalité, Pierre et son nouveau compagnon vivent dans la rue, ce n'est pas un conte de fée, à la fin personne ne transforme leur carton en palais.
J'ai eu un faible pour un petit intrus qui a son importance dans l'histoire.
🎩 Cetro.
Commenter  J’apprécie          20


autres livres classés : coïncidencesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

Séries TV et SF 1/6

Le vaisseau spatial Enterprise est commandé par le Capitaine Kirk, assisté de M. Spock, originaire de la planète Vulcain. Leur mission : explorer l'univers et découvrir de nouveaux mondes.

star trek
star wars
starfighter
star system

10 questions
372 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fiction , télévisionCréer un quiz sur ce livre

{* *}