J'ai d'abord eu un peu de mal à lire ce livre, mais il mérite qu'on s'y intéresse.
Il y a beaucoup de personnages dans cette famille. Mais petit à petit l'histoire devient intéressante, elle nous fait voyager dans une nouvelle histoire de famille avec tous les drames qu'on peut y vivre.
C'est une richissime famille d'imprimeur, depuis 3 générations. À sa tête, actuellement, Bart, fils d'Octave et Irène. Bart a également deux frères, dont un qui est déjà décédé, et deux soeurs.
Sa mère ne l'a jamais aimé et c'est toujours montrer méchante et injuste, envers lui.
Aujourd'hui, Bart est considéré, un peu, comme le tyran de la famille.
Son frère décédé, avait un enfant d'une vingtaine d'années, Stéphane.
La mère de ce dernier, décida un jour de l'emmener au Carrouge où vivait tout le reste de la famille.
Elle n'arrivait plus à le gérer, car il se droguait, buvait et ne travaillait pas.
Bart prie le jeune homme en main à sa manière, il réussit à faire de lui, un homme acceptable et droit et à l'intégrer dans le groupe familial d'imprimerie.
Bart n'avait jamais eu d'enfant avec sa femme, car il était stérile.
Il y 2 ans, Bart avait vécu une incroyable histoire d'amour avec une autre femme, Nicki.
Maintenant encore, il l'aime, mais elle était tombée enceinte quand ils étaient ensemble. Elle lui avait annoncé que c'était son enfant, donc pour lui, il était évident qu'elle l'avait trompé.
Simon, le paysagiste du domaine, qui s'occupait de l'entretien, avait une solide amitié avec Bart et s'entendit également très bien avec Stéphane à qui, il raconta une histoire qu'il avait gardé secret.
Un jour, il avait entendu Irène, et sa belle-fille, la femme de Bart, avoir une conversation houleuse. Irène parlait de la stérilité de sa belle fille et non de celle de Bart. Depuis le début, tout le monde avait menti à Bart pour qu'il ne rejette pas sa femme.
Bart l'apprit le jour où Simon était en train de mourir. A ce moment, tout se mélangea dans sa tête, et il comprit qu'il avait perdu 15 ans, la femme de sa vie et surtout son enfant.
Il réussira finalement à tout reconquérir et à mettre à mal sa mère, divorcée de son ex-femme et retrouver Nicki et son bébé.
Mais il trouva également en Stéphane le futur PDG !
Je n'abandonne jamais un livre, et j'ai bien fait, car finalement, j'ai apprécié le lire et apprendre jusqu'au bout le destin de ces deux personnages.
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Voici mon deuxième roman de Françoise Bourdin. On y retrouve ses ingrédients favoris: la grande famille, un domaine, des réussites professionnelles, et des vies amoureuses tumultueuses chargées de secrets...
Mais là en prime on a un héros imbuvable, un quasi anti-héros . Un homme aussi antipathique, égocentrique qu'autoritaire qui remet en place tout le monde et le fait là où ça fait bien mal. Barth, ou Barthélémy, "comme le massacre" (ce qu'il se plait à dire) porte ce roman. A lui seul on a le fils mal aimé, l'amant, le patron autoritaire, l'homme d'affaire impitoyable, le grand frère qui se mêle de tous, le pire gendre imaginable et le mari si facilement détestable.
Et finalement, tout le monde l'admire, l'aime ou le redoute. C'est un personnage charismatique à souhait, difficile de faire plus charismatique d'ailleurs. Dans son monde tout s'emmêle le jour où arrive un neveu improbable, le fils de son frère disparu. Pour lui qui n'a pas eu d'enfant, touché par une stérilité dont il ne fait aucune gloire, tout est remis en question lorsque sa mère lui met dans les pattes ce jeune homme de 20 ans qui est en train de gâcher sa vie dans la drogue. La confrontation de ces deux hommes est assez intense et riche en répliques cinglantes. Pour les répliques bien cassantes vous aurez là l'embarras du choix du début à la fin du livre.
Mais comme tout bon roman de Françoise Bourdin, les héros ont le coeur tendre, sont romantiques et se laissent facilement entraînés par des romances compliquées. le tout dans l'univers de l'imprimerie. Elle nous embarque dans le ronronnement des machines et de l'atelier centenaire, celui qui a imprimé Flaubert et a su s'adapter aux nouveaux produits. Un univers de l'entreprise de haut nom très bien décrit dans une Normandie paisible.
Au final, une lecture très agréable, une romance avec du piquant, le piquant des histoires de familles, de leurs lourds secrets avec des personnages toujours très attachants.
J'aurai peut être aimé que dans ce décor l'auteur développe la personnalité de Stéphane, son lien avec son oncle et évoque davantage son enfance, ses parents... Mais après tout il y en avait essentiellement pour Barth, le centre de ce roman ! Un Barth exécrable que l'on apprend à aimer au fil des pages.
Bref un récit assez sympa, une romance douce amère toujours portée par un style soigné et un univers dense.
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pge 238
Pour la fête des mères, l'institutrice avait fait préparer par ses petits élèves un cadeau. Il s'agissait d'un dessin à la gouache encadré d'une baguette de bois doré. Une véritable horreur, bien entendu, mais sur laquelle Barth s'était beaucoup appliqué. C'était dans la bibliothèque du Carrouges quil avait offert son chef-d'oeuvre à Irène qui n'avait même pas cherché à dissimuler sa grimace. Comme elle n'avait fait aucun commentaire, Octave s'était donné la peine de prononcer quelques mots gentils à sa place. Très déçu, Barth était alors parti la tête basse. Hésitant au seuil de la porte, il avait eu le temps de voir sa mère jeter négligemment "le tableau" dans la cheminée où brûlait un bon feu. Les protestations d'Octave s'étaient perdues dans son rire à elle. Un rire méchant qu'il avait entendu souvent depuis...
Lui qui se vantait de savoir juger les gens, il s’était fait rouler comme un bleu. Il l’avait aimée, désirée comme un damné, il avait même envisagé de tout abandonner. Famille, maison, passé, et jusqu’aux imprimeries du groupe : il aurait volontiers fait table rase pour repartir. L’empire Beaulieu, il l’aurait reconstruit ailleurs, en tout cas il s’en était cru capable. Jusqu’au jour où elle avait décidé de le ferrer comme un vulgaire poisson…
La jalousie et l’humiliation qui l’étouffaient avaient alors été recouvertes par une vague de violence qu’il avait eu du mal à contenir. Pour ne pas la frapper, il était parti. Mais elle l’avait poursuivi dans l’escalier et à travers la salle déserte du restaurant. En larmes, elle s’était interposée entre lui et la porte. Quelle comédienne admirable ! Quelle garce…
Il avait bu le calice jusqu’à la lie en lui apprenant une stérilité qu’il avait tue jusque-là, par pudeur et par orgueil. Il ne pouvait pas avoir d’enfant, ne le pourrait jamais. À elle, il restait tous les hommes de la terre, y compris le géniteur de celui qu’elle portait déjà. Comme elle ne s’attendait pas à ce genre de révélation, elle était restée sans voix.
Elle avait fini par monter son propre journal, une sympathique feuille de chou dont elle avait fait peu à peu un grand quotidien régional. Une carrière exemplaire menée de main de maître par une femme qui savait garder la tête froide. Depuis quelques années, elle accumulait les liaisons désastreuses mais sans aucune incidence sur son travail.
Françoise Bourdin présente son nouveau roman, « Un si bel horizon » !