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Pascal Magnat (Autre)
EAN : 9791037505880
579 pages
Les Arènes (25/08/2022)
4.24/5   17 notes
Résumé :
D'un côté, Jésus, un homme à la vie courte en terre d'Israël, considéré comme le messie par les chrétiens, et son message d'amour universel : " Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. "
De l'autre, une institution présente sur toute la planète depuis des siècles, l'Église, et son chef suprême, le pape.
Pour le premier, la pauvreté est une richesse, la femme est l'égale de l'homme, la prière n'est pas une marchandise, la loi du talion es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"Chère lectrice, cher lecteur,
Voici la papauté en... BD... format Bible !
À partir de travaux académiques concluant les vingt années de travail universitaire que j'ai consacrées au catholicisme, au pouvoir et à la religion, ce sont près de 2000 ans d'histoire de l'Église catholique romaine qui sont réunis ici.
Il s'agit de comprendre les tenants et les aboutissants d'une partie souvent ignorée ou méconnue de notre culture, mais aussi des arts, des sciences de l'homme et de la nature ainsi que de la vie politique et internationale, de l'économie, de la vie en société, sans oublier des guerres et de la paix... plus rare il est vrai !
Le dessin de Pascal Magnat met en forme notre commune humanité, avec ses hauts et ses bas. Cette humaine condition est mise en sens selon une tension fondatrice entre, d'un côté, un message d'amour inconditionnel, don gratuit et pardon de l'ennemi, abandon à l'autre incarné en et par Jésus, l'agapè et, de l'autre, la papauté, institution des institutions présente sur toute la Terre, fille de l'Empire romain, avec à sa tête un homme, vicaire du Christ, adulé autant que décrié, écouté autant que combattu: le pape !"

Voici les présentations faites, une fois cet incipit en forme d'incantation au lecteur, on peut dire que cela commence très fort, l'auteur se représentant tout au long de l'ouvrage pour étayer le propos, ou venir glisser son grain de sel mais comme la fleur de sel c'est juste pour le relever subtilement, je cite :

"Le Jésus que tu connais, lecteur, ressemble souvent à cette image d'Épinal. Il n'existe pas de représentation fidèle de Jésus. Les artistes chrétiens ont représenté Jésus sous l'influence d'un modèle européen
C'est dommage, Jésus était sémite !
De fait, il n'était pas très grand, la peau brûlée par le soleil, les cheveux noirs, bouclés, avec une hygiène de vie de son époque, ce qui signifie une mauvaise dentition"

On entame ces plus de 2000 ans d'histoire et d'histoires avec les ruptures proposées par Jésus, qui seront en rupture avec les grands courants du judaïsme de l'époque et s'en suit une folle épopée au travers des âges
Sont passés en revue et pèle mêle les héritages grec et latin, les persécutions des premiers chrétiens, le schisme des Églises d'Orient et d'Occident, l'arrivée de l'Islam, la conversion de Constantin, les croisades, la réforme Grégorienne, les aspects politiques, les templiers, les réformes de l'Église, les guerres de religion, le pontificat de de Pie XII, le siècle des Lumières,....
Des personnages viennent appuyer le propos Saint Augustin, Thomas d'Aquin, l'abbé Suger, Philippe Neri, certains papes plus réformateurs que d'autres, des papes qui ont fait scandales soit par népotisme ou simonie, les fondateurs des ordres mendiants, les papes en Avignon, etc....
L'art et la connaissance y sont abordés avec la naissance des universités, l'art roman, l'art gothique, l'épisode de Port Royal et du jansénisme....

Bref vous l'aurez compris pour balayer autant de sujets, il y a 2 solutions :
Soit vous plonger dans une histoire de la théologie, une somme qui aura le même but mais qui n'y parviendra pas de la même manière ;
Soit ouvrir ce livre qui résume très bien l'adage attribué à Napoléon : Un bon croquis vaut mieux qu'un long discours. et c'est une réussite proposée par les Éditions Les Arènes.

Car s'attaquer à la La grande histoire du christianisme n'est pas chose aisée. Aucun autre pouvoir sur la planète n'a traversé plus de vingt siècles !
Alors les dessins de Pascal Magnat et le texte d'Olivier Bobineau montrent ce qui relie les premiers apôtres - pour l'essentiel des juifs pratiquants qui vivaient dans les bas-fonds de l'empire romain - au pape François, qui, depuis la cité-état du vatican, règne sur plus de quatre cent mille prêtres, des dizaines de milliers de congrégations et d'associations confessionnelles, d'établissements scolaires ou médicaux et représente plus de 1,2 milliard de catholiques.
Cette longue histoire est un combat entre la mystique et la politique, dieu et le diable, le sexe et l'amour, l'argent et le dénuement, l'intelligence et la manipulation.
d'un côté, on voit régulièrement émerger de grands mouvements spirituels au sein de l'église, au plus près possible de la charité originelle, comme François d'Assise ou les mouvements caritatifs. de l'autre se déploie le pire de la politique : l'inquisition, les alliances avec des régimes dictatoriaux, la débauche, l'accumulation de fortunes indécentes...
L'humour et l'audace s'affranchissent de tout dogme afin de nous livrer une épopée haute en couleur, qui promet de ravir tout autant le spécialiste que le profane !

Car autant le dire les dessins bouleversent les codes de la bienséance et multiplient les clins d'oeil, parfois coquins, violents sinon anachroniques.
C'est divinement inconoclaste ou diaboliquement iconoclaste ?
Car ce parti pris complète à merveille la lecture de textes extrêmement sérieux, eux, et documentés. Ils facilitent aussi leur compréhension par un éclairage décalé. le trait appuie où ça fait mal, et manie allègrement l'humour grinçant.

C'est divinement instructif ou diaboliquement instructif ?
Car dépeindre cette institution, au fond, très humaine, en tension permanente entre le bien et le mal, entre la paix et la guerre, entre l'amour du prochain et la violence, entre la sainteté et la débauche, pourrait vite devenir ennuyeux et nous en sommes loin, très loin

L'auteur le dit lui-même : « Il s'agit de comprendre les tenants et les aboutissants d'une partie souvent ignorée ou méconnue de notre culture, mais aussi des arts, des sciences de l'homme et de la nature ainsi que de la vie politique et internationale, de l'économie, de la vie en société, sans oublier des guerres et de la paix… plus rare il est vrai ! »

C'est divinement renseigné,
C'est diaboliquement jubilatoire
A moins que ce ne soit l'inverse....

Petite précision cette nouvelle édition regroupe les deux premiers tomes de L'Empire : La Genèse et Sodome et Gomorrhe, auxquels s'ajoute le tome 3 inédit : L'Apocalypse.
À noter également dans cette même collection "L'incroyable histoire" : le vin, les animaux, le sexe, la médecine, la géographie, la littérature française, et la cuisine. Tout un programme
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J'abandonne cette lecture non pas parce que ce n'est pas intéressant mais peut-être parce que c'est trop ambitieux, on va trop dans plein de directions, sans en donner suffisamment de détails pour qu'on puisse s'imprégner réellement des évènements. Avec ma formation en Histoire je percute sur les références et les époques parfois avec rapidité parce que c'est comme de la "révision" pour le reste c'est un peu pénible de devoir constamment recontextualiser. Il aurait peut-être fallu le faire en plusieurs volumes et prendre le temps d'approfondir pour que ce soit vraiment intéressant.
En dehors de ça, comme pour les autres volumes de la collection on prend plaisir à l'humour qui est savamment distillé, qui ne prend pas parti mais un peu de recul dirons-nous. Et si j'en ressors avec une certitude renforcé c'est bien que l'Église est une fraude en elle-même, hypocrite, assoiffée de pouvoir, l'institution ne peut apporter aucun bien à personne. Quant aux croyances... à chacun sa drogue...
(Abandonné p.265)
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Les arènes BD ne déçoivent jamais ! L'incroyable histoire de l'Eglise pratique lui aussi avec brio la pédagogie de l'humour pour nous faire voyager à travers les 2 000 ans d'histoire qui concernent notre sujet. Ces 560 pages de BD suivies de 25 pages de notes explicatives pour accompagner le récit réactivent ou activent des connaissances essentielles pour comprendre, certes les péripéties de l'Eglise, mais aussi et surtout le phénomène religieux.
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Fabuleux, ingénieux, un pur bonheur ! À dévorer sans modération !
Au-delà d'une histoire formidablement documentée, les dessins apportent un humour incisif. La combinaison des deux est parfaite.
Une BD intelligente et passionnante comme on les aime.
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Une véritable encyclopédie de culture générale ! Que l'on soit croyant ou non, cette BD est un véritable ouvrage scientifique qui me rappelle mes cours lorsque j'étais en licence d'histoire (J'ai eu une excellente professeure !) Conquise par la collection, je viens d'acheter d'autres « incroyables histoires ».
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le niveau de barbarie atteint en France s'explique par le fait que le catholicisme est le fondement politique, moral et social du royaume.
C'est parce qu'elle se sent menacée par l'arrivée d'une nouvelle religion que la royauté réagit avec violence.
Si rien de tel ne se produit en Angleterre, c'est parce que le Roi Henri VIII s'est séparé de Rome en 1534 par l'acte de suprématie pour devenir chef de l'église d'Angleterre. Il peut divorcer et se remarier comme bon lui semble, sans en avoir à référer au Pape.
En Allemagne, pas de guerre de Religion non plus car, depuis la paix d'Augsbourg, en 1555, chaque prince et ville sont libres de choisir leur religion. Les sujets sont obligés d'adopter la confession de leur prince, mais peuvent migrer dans une autre principauté où le religion de leur choix est pratiquée.

En France, pour arrêter cette boucherie, le philosophe Michel de Montaigne considère dans ses Essais, qu'il faut respecter avant tout "la liberté de conscience" et que la paix civile est une affaire trop sérieuse pou être laissée aux religions et à leurs ministres.
(Les Essais. Livre II, chapitre XIX - De la liberté de conscience - Edition de La Pléiade)
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L'art roman ou l'architecture dépouillée.
Dans ce contexte poilitico-religieux, l'art roman, par sa pureté et son unité architecturale, se veut le reflet d'un ordre qui s'impose depuis le ciel sur les réalités terrestres, rassurant les fidèles rassemblés sous des hospices divins.
Au peuple inquiet, qui ne comprend rien aux messes et célébrations en latin et qui n'a pas accès aux Saintes Écritures, l'architecture romane apparait comme la preuve visible et tangible de l'ordre divin supérieur et éternel, le m'étant à l'abri du monde féodal disloqué.
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À ce stade, trois questions se posent : comment expliquer ce niveau de barbarie entre chrétiens qui croient au même dieu ? Pourquoi ces violences extrêmes sont-elles observées en France et pas dans les pays voisins - l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie -... Et comment arrêter cette boucherie qui n'a rien d'évangélique ?!

(à propos des guerres de religion)
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Finalement, la papauté s'abaisse devant les puissances terrestres : la Compagnie de Jésus qui a façonné la Réforme n'est plus... Connaîtra-telle la résurrection ? La papauté va-t-elle disparaître, comme le prédit l'écrivain français Louis-Sébastien Mercier dans son roman-fiction, L'an 2440, rêve s'il n'en fut jamais (1771) : "Après avoir enveloppé le monde entier dans la nuit immense de son empire, ce superbe et incroyable monument de la crédulité humaine est tombé sans bruit : sa force était dans l'opinion ; l'opinion à changé et le tout s'est exhalé en fumée."
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Au début du XIIIème siècle, les visages des gisants respirent la sérénité et l’apaisement. Alors qu’à partir du XVème siècle, ils montrent l’homme en décomposition. Le cadavre est hideux, à demi desséché, la bouche ouverte semble pousser un cri d’angoisse.
-« C’est elle tout craché ! »
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