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EAN : 9782709636797
400 pages
J.-C. Lattès (08/10/2014)
3.5/5   31 notes
Résumé :
Après la mort de Marianne Skoog, Aksel Vinding tente de retrouver goût à la vie. Torturé par un sentiment de culpabilité, il ne sait plus quelle voie suivre dans sa carrière de pianiste. Jusqu'au jour où il décide de couper les ponts avec tout ce qui le lie à Oslo et de partir dans la Norvège du Nord, dans l'espoir de trouver un nouveau lieu où ancrer sa vie. La rencontre avec Sigrun, la soeur de Marianne, va être déterminante. Sa présence va raviver le souvenir de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'assiste au premier concert du jeune prodige Aksel Vinding à la Philharmonie d'Oslo. Un triomphe, les applaudissements n'en finissent pas, la tension se relâche, le public est ému, j'aurai les larmes aux yeux. Quelques années après, « la société des jeunes pianistes », la musique reste en moi, comme une pensée continue qui se fond dans mon rythme intérieur. Je ne me souviens plus de ce qu'il a joué, lors de ce premier concours-récital. J'ai loupé sa création intime de « la rivière », comme un appel au secours – mais peu importe, je raccroche facilement à la suite de l'histoire, troisième volume. Chaque grand moment musical semble coïncider avec un grand déchirement personnel. Anja Skoog, son grand amour s'est donné la mort au premier épisode. Il se relèvera auprès de Marianne, la mère d'Anja, qu'il épousera.

Me voici donc à Oslo, ce nouveau concert, cette fugue d'hiver qui se joue, pendant que dans la maison Skoog, Marianne se donne elle aussi la mort. L'envie de tout plaquer, de se retirer de ce milieu, ce monde, pourquoi pas tout au nord de cette Norvège, là-bas près de la frontière russe, alors que sa maison de disque lui promet un grand avenir, des tournées européennes, jouer à Vienne… S'isoler du monde, avec une bouteille de vodka. Plusieurs même. J'aime quand la littérature déploie des bouteilles de vodka glacée sans compter, que les verres s'enchaînent, la tempête se déchaîne, le blizzard, fuck le blizzard, des rennes traversent la route enneigée, j'hallucine, le majeur se congèle, comment bien jouer après au piano…

Je me retrouve dans mon élément, une température qui gèle mes neurones pour oublier, une vodka glacée pour m'aider à oublier, le silence intérieure de ma vie entourée de cette musique d'âmes et d'aurores boréales. Je m'imagine bien là-haut, à sentir l'âme russe, à respirer le piano de Rachmaninov, à apprendre à boire la vodka. Parce que tout s'apprend, l'amour et la biture, rien n'est acquis, trouver le courage et le réconfort par ce liquide translucide qui coule dans ma gorge. Je n'ai pas besoin de polar nordique pour m'isoler de ce monde, juste m'abreuver des souvenirs d'une histoire d'amour inoubliable qui commence sur des notes de piano, et des shots d'une vodka peu importe sa provenance.

Faut-il comprendre la musique pour apprécier ce roman. Comprendre l'amour ? Comprendre le froid… ou la vodka ? La musique qui y baigne n'efface pas les peines, n'amoindrit pas le chagrin du deuil, mais ces notes distillées dans le blizzard, laissent des traces de vie dans le monde intérieur, celui de la pensée et de l'âme.

La musique classique devient aérienne dans ces latitudes élevées, elle rencontre les lueurs boréales et s'emparent de la vie d'un grand pianiste aux contrées du classique et du jazz, Ketil Bjørnstad. Il clôt ainsi sa trilogie commencée une dizaine d'années plus tôt, avec autant de fluidité dans sa plume que dans son toucher pianistique. J'ai autant envie d'écouter ses disques, « Pianology » par exemple – musique lunaire bleue nuit, que de découvrir au plus profond de moi-même Rachmaninov.

Des histoires d'amour et de deuil, une partition musicale du Grand Nord autour de la peine et de la vodka.

Merci.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Si sur la scène du Philharmonique d'Oslo, Aksel Vinding fait des débuts fracassants, en coulisse, un nouveau drame se joue pour le jeune concertiste déjà marqué par la perte de sa mère et de son grand amour, Anja Skoog. Sa dernière note de piano n'a pas fini de retentir que Marianne Skoog, son épouse depuis six mois à peine, quitte la salle pour retrouver sa villa, la cave et la corde qui va lui servir à se pendre alors qu'elle est enceinte de leur enfant. Déstabilisé par cet énième coup du sort, le pianiste ne pense plus à la brillante carrière qui s'ouvre à lui. Des femmes de la famille Skoog, il ne reste que Sigrun, la soeur de Marianne, une femme médecin, une femme mariée, une femme qui lui rappelle tant Anja et Marianne. Il annule sa tournée dans les capitales européennes pour s'approcher au plus près de celle qu'on surnomme ''la Dame de la vallée''. Dans le grand nord, aux confins de la Norvège, il tente d'apprivoiser la douleur, le manque mais aussi la vodka, Sigrun et Rachmaninov.

Pour la troisième et dernière fois, nous retrouvons le jeune prodige Aksel Vinding dont la vie est marquée par des drames successifs. Comment pourra-t-il se reconstruire après cette dernière perte, celle de Marianne et de son enfant à naître ? En se consacrant entièrement à sa carrière de soliste comme le lui conseillent sa professeure, son agent et Rebecca, son amie de toujours ? Non, c'est une autre voie que choisit Aksel : la fugue vers Kirkenes, l'alcool et une femme, la dernière femme qui le rattache à ses amours défuntes. Anesthésié par le froid et la vodka, il y apprend à dompter son chagrin, à se contenter du présent en attendant de pouvoir envisager un avenir...
Pour cette dernière virée musicale, Ketil Bjørnstad nous emmène aux confins de la Norvège, à la frontière russe, dans la région du froid mortel et des aurores boréales. Sur fond de Rachmaninov et d'improvisations jazzy, il convoque l'âme russe, la guerre froide, le deuil et l'amour éternel pour entraîner son jeune héros dans une quête désespérée du goût de vivre. Entre culpabilité et séduction, entre répétitions et réflexions, le pianiste profite de cette parenthèse pour redonner un sens à sa vie et faire la paix avec lui-même et ses mortes qu'il continue de chérir et de chercher dans le sourire ou le regard de la dame de la vallée, sa dernière conquête avant de prendre enfin son envol.
Une trilogie de toute beauté, bercée par la musique classique et les grands sentiments, assombrie par les peines et les drames mais illuminée par l'amour et la musique. Difficile de quitter la Norvège et Aksel Vinding, Rachmaninov et Beethoven mais il est sans doute temps pour le pianiste de laisser les drames derrière lui et d'avancer vers la sérénité.
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Aksel Vinding est un jeune et brillant pianiste de vingt ans.Au soir de son premier concert triomphal avec l'orchestre philharmonique d'Oslo,sa femme Marianne se suicide.Elle était enceinte et de quinze ans son aînée.Les passés de Marianne et d'Aksel sont chargés de drames successifs et ce dernier événement désoriente complètement le jeune homme à l'orée d'une brillante carrière.Il décide alors de quitter Oslo pour le Grand Nord où il ira retrouver Sigrun ,la soeur de Marianne.Sera-t-elle son salut ou sa déchéance ?...Une histoire où la musique classique est omniprésente et une métaphore constante des états d'âme d'Aksel.Un brillant roman,dont j'ai aimé l'humour,l'intelligence des propos directes et la musique de fond.Les mélomanes peuvent le lire comme une partition de musique.L'auteur lui-même est à la fois auteur,compositeur et musicien.Ce livre est la troisième d'une trilogie,dont j'ai lu que le premier,"la société des jeunes pianistes" et que j'ai beaucoup aimé.Toutefois,on peut le lire ,sans avoir lu les deux premiers.
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Est ce que vraiment le chagrin maintient les morts en vie ?
Peut on vivre avec cette idée ?
Le rescapé d'un suicide est il en vérité un mort car une nouvelle vie commence après ?
Pour moi, c'est invraisemblable. Les morts sont morts et nous, nous sommes vivants.
C'est peut être d'être capable d'énoncer cette simple phrase qui fait que je n'ai jamais envisagé de me suicider !
Ces réflexions qui ont émaillé ma lecture, montrent certainement que ce n'est pas un livre optimiste qui clôturera la trilogie relatant la vie d'Aksel.
Les pages s'enchaînent avec la vodka, la vodka et la musique, et encore la vodka dans un paysage surnaturel à l'extrême nord de la Norvège tout près de la frontière russe.
On ressent le désespoir, c'est comme la descente que l'on pense fatale d'une piste de ski, on attend la chute finale comme une explosion de notes symphoniques ... et ... le miracle a lieu, on comprend pourquoi ce livre vient clore la trilogie, comment la musique est le remède miracle pour redonner un sens à la vie, non pas en en étant le but mais comme compagne en procurant des émotions sans avoir à prouver l'exploit ou la performance.
La musique pour certains est l'ouverture à la vie .... c'est le cas d'Aksel ou de Ketil.
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Voici le roman qui vient clore la trilogie de Bjornstad après la société des jeunes pianistes et l'appel de la rivière. Je dois dire que j'ai eu du mal à raccrocher les wagons, tant il s'est écoulé de temps entre la sortie du roman précédent et de celui-ci. On retrouve donc Aksel Vindig aux prises avec ses amours impossibles envers les femmes de la famille skoog.

Au début, on se dit, c'est un tour de plus et après Anja et Marianne voici venu le tour de Sigrun, mais cela finira de la même manière. heureusement, nous ne sommes pas totalement dans la répétition de ces fins d'amour tragiques.

A regarder en arrière, on se dit que ces personnages sont vraiment névrosés et ces amours particulièrement malsains. Pour autant, c'est vraiment bien écrit et le tout est d'un esthétisme assez froid, mais assez singulier. En tout cas, c'est suffisamment à mon goût pour me tenir en haleine jusqu'à la fin.

Bjornsatd n'a pas son pareil pour nous faire vivre la musique à travers les mots, même pour ceux qui comme moi ne sont pas spécialistes de la musique classique.

Globalement, c'est donc un bon roman qui vient clôre une trilogie non moins bonne.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ce soir, je vais boire ! Et plutôt deux fois qu’une ! Mais d’abord, et en l’honneur des bouteilles que je viderai, je vais faire ma toilette et me mettre sur mon trente et un. Tandis que le jet chaud de la douche martèle et détend mes terminaisons nerveuses, je repense aux pilules roses que je ne vais pas manquer d’avaler, avant de passer illico presto aux nombreux verres de vin qui m’attendent. D’abord du vin blanc, ensuite du vin rouge, et enfin du cognac. J’ai l’air plus âgé que je ne le suis en réalité ? Parfait ! Je vais dîner seul dans le restaurant de l’hôtel et boire en silence, jusqu’à en tomber dans les pommes. Je poursuivrai de longues conversations avec Rachmaninov dans lesquelles je lui demanderai pourquoi l’âme russe est si violente dans son expression.
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Je rêve que j'interprète le Concerto pour piano n°2 de Rachmaninov. Je connais la partition sur le bout des doigts. Même les mouvements que je n'ai pourtant jamais répétés, je les maîtrise complètement. Soudain, je me rends compte que le chef d'orchestre m'observe d'un air bizarre. Il regarde mes doigts, qui filent sur le clavier à toute vitesse. Et c'est là que je comprends : aucun son ne sort du piano ! Je n'ai aucune force ! Je ne parviens même pas à frapper un accord, à appuyer sur les touches : je joue dans l'air.
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La vodka déploie en moi des étendues de confiance en moi, pareilles à ces inébranlables hauts plateaux du Finnmark. Des cristaux de neige dansent dans ma tête.
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La vodka comme réconfort. La vodka comme médicament. Je sais désormais qu’elle fournit le combustible nécessaire au fonctionnement de ma machine et m’apporte l’énergie qui me manque.
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Et je remarque que quelque chose en moi est plus dangereux que moi-même. Ç’a été une évidence à l’hôtel hier et quand j'ai joué devant les élèves aujourd'hui. De quoi s'agit-il ? D'un souffle, d'une aspiration. Du désir de boire davantage, d'oublier davantage. De décevoir les espoirs que certains mettent en moi, de susciter ceux d'autres personnes. Le désir de m'effondrer, de connaître l’abîme. De courir à ma perte.
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