Citations sur Vivre vite (122)
C'est affreux de voir les yeux clairs de son petit garçon virer au sombre ou s'emplir de larmes.
Je pense qu’on ne survit pas à la mort de sa mère. Bien sûr, on continue à respirer de l’air, à grandir, à sourire. Mais, c’est mort à l’intérieur. On a quelque chose de mort à l’intérieur. P 42
Elia Kazan - réalisateur - pour le tournage A l'Est d'Eden
Il me fallait un autre jeune comédien pour interpréter Aron, le frère de Cal, celui qui se fait voler sa petite amie par son cadet. J'ai fait tourner un bout d'essai à un débutant repéré à l'Actors Studio, qui était d'une beauté stupéfiante, et que j'ai finalement recalé précisément parce que sa beauté irradiait trop, elle aurait envahi l'écran, ses yeux étaient trop verts, sa mâchoire trop carrée, on n'aurait vu que ça. C'était Paul Newman, Il m'en a voulu pendant longtemps.
Car désormais, je ne pense plus qu’à une chose, une seule, devenir acteur. Si je ne deviens pas acteur, autant être rien.
Pas de méprise : je n’ai pas particulièrement envie de voir ma tête sur des affiches, je ne rêve pas de gloire. Non. Simplement, je ressens des vibrations dès que j’enfile le costume d’un autre et que j’invente un mensonge en espérant qu’on va me croire. C’est dans les moments où je joue que je suis au plus près de la personne que je veux être. P 111
Cela pèse lourd, une absence. Bien plus lourd qu'une disparition. Parce que avec les morts, c'est commode, on sait qu'ils ne reviendront pas. Tandis que les lointains nous narguent ou nous font espérer.
Adeline Brookshire, professeur d'art dramatique
"Cette trop grande sensibilité, cet orgueil parfois mal placé, ce n'était rien d'autre que de la fragilité. On n'a rien compris à James Dean si on n'a pas compris sa fragilité. C'était du verre.
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On ne se remet pas d'être passé à côté du grand amour de sa vie, je vous assure. On fait semblant d'être heureux et peut-être l'est-on quelquefois, par hasard, sans le faire exprès. Mais ça ne dure pas. On revient toujours au malheur, au remords, au chagrin. On traverse les années avec un sourire impeccable et, dans la solitude, on se verse un whisky et puis un autre. On a du mal à trouver le sommeil parce que des images reviennent nous hanter, alors on avale des somnifères et on s'avachit, on sombre dans des comas passagers.
Enfin, un jour, on force un peu trop sur les pilules et on meurt.
A la fin de la représentation, les gens applaudissent. Pour sûr, on ne la mérite pas cette acclamation. Mais bon, il n'est pas interdit de la savourer. Je crois qu'il est difficile de ne pas aimer qu'on nous aime.
Jimmy ne parlait pas beaucoup de sa mère… la nuit, il sortait en cachette et allait pleurer sur sa tombe. Il cherchait à comprendre pourquoi elle l’avait laissé. Je crois que, jusqu’à la fin, il a cherché à comprendre ? p 49
Et, tout à coup, les mots sortent, sans que je les aie commandés. Ils sortent comme on expulse un cri, comme on suffoque. J'entends les mots à la seconde où je les prononce : "Ma mère me manque, Vous ne comprenez pas ça, que ma mère me manque ?".
India Nose (l'institutrice) s'affole soudain, tente maladroitement de rattraper le coup : "Mais tu as au moins ton papa...." Aussitôt, je crache : "Non, Il est mort, lui aussi."
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