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EAN : 9782954069227
464 pages
Archibald (25/04/2012)
5/5   1 notes
Résumé :
Thriller métaphysique et manifeste hédoniste
Au coeur d’une Turquie fantasmagorique, gourmande et savoureuse, Abrakadakebab ou les aventures
de Trabalzar nous entraîne dans les aventures trépidantes de Trabalzar Erol Ekinozu, un artiste
protéiforme aux ambitions de maître queux.
Fort d’affaires aussi fructueuses qu’inespérées, Trabalzar croit en sa chance et part à la conquête de son
nouveau monde à bord d’une vieille 404 fraîcheme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le roman qui se veut à la fois un thriller métaphysique et un manifeste hédoniste se déploie comme un jeu de cartes dans lequel on ne sait jamais quelle figure va apparaître pour relancer laction qui savère palpitante, autant dans ses péripéties que dans le parcours intérieur des protagonistes, empruntant autant au dispositif du feuilleton littéraire quà lénergie des séries télévisées.
Lien : http://livre.fnac.com/a40498..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Marlonka observa un silence puis reprit :
– En tout cas la fille en question s’est volatilisée !
– Ah bon ? Voilà une bonne nouvelle !
– Tu sais je vais te faire un aveu …
– Ne te gêne pas …
– Je suis très contente que cette histoire ait foiré … Même si la situation est tendue je vais pouvoir cerner mes

vraies priorités … Franchement ça m’aurait chagriné de voir les deux pop stars t’emmener … Et j’ai apprécié ta personnalité depuis que je t’ai vu danser sur les musiques du juke-box dans ce restaurant de Kas …
– Tu veux me faire croire que mes qualités de danseur ont balayé tes mauvaises intentions ? Qu’est-ce que c’est ?
Une nouvelle stratégie ?
– Je n’ai jamais eu de mauvaises intentions … Mon
oncle m’a dit que tu représentais un danger pour AZ Group et que si je voulais montrer ma compétence il fallait
te faire arrêter. Est-ce que j’avais vraiment le choix ?
– Hmm je vois … Et ensuite ?
– Ils t’auraient interrogé puis probablement jeté aux poissons avec une pierre au cou … Mais tu n’aurais pas beaucoup souffert c’est une pratique fréquente ici dans la région, bien plus humaine que dans le nord où mon oncle a une fabrique géante de conserves et où il est tenté parfois de plonger dans les marmites bouillantes les gens qui lui ont causé du tort …
– Dis donc c’est une manie chez vous de jeter les gens dans des cuves ! Je croyais qu’il ne voulait pas nuire ?
– Il ne faut pas confondre une tentative délibérée de nuire avec de la légitime défense !
– J’ai l’impression que tu n’es pas très rationnelle et que tu es en train de m’emberlificoter … Tu crois peutêtre
que je vais attendre le prochain coup fourré du tonton flingueur en mangeant des loukoums ?
– Honnêtement il vaut mieux tomber dans les mains de mon oncle que dans celles des frères Guzik …
– Ah ! Et qu’est-ce qu’ils ont ceux là ? Tu as l’air de
bien les connaître ?
– Qui ne les connaît pas ? On les appelle les bouchers

de Dyarbakir … Même la police ne s’aventure pas dans leurs territoires … Rien de ce qui est illégal ne leur est étranger. Ils contrôlent une grande partie du commerce de
la cocaïne et de l’opium, règnent en maîtres sur un
important négoce d’armes et de voitures volées et touchent des dividendes sur un réseau de prostitution qui va d’Erzurum à Ankara. Ils ne dédaignent pas non plus le trafic d’organes. Et leur grande spécialité est le découpage
des gens en petits morceaux … On en a retrouvé comme ça éparpillés aux quatre coins du pays façon puzzle …
– C’est pas une réplique des Tontons flingueurs ça ?
– Possible. Parfois je ne sais plus si je suis dans un film
ou dans la réalité …
– En tout cas les frères Guzik et ton oncle ils font une belle paire … Les bouchers et le roi de la conserve …
– Ça n’a rien à voir, même s’ils se connaissent …
Disons qu’ils ont fait des affaires ensemble mais maintenant des années lumière les séparent …
– Tu vas finir par me le rendre sympathique ce cher Zorgul. Bientôt je vais apprendre que c’est un humaniste
qui dirige une fondation pour la construction d’une
Université libre du Kebab avec un campus pour étudiants
défavorisés et même qu’il pleure en écoutant chanter Sezen Aksu …
– Peut-être pas Aksu mais Cem Caraka c’est possible …
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Le succès de cette inauguration avait cependant pris un tour particulier. Les invités avaient tous reçu des bracelets de couleur, seul sésame leur permettant de franchir les cordons de sécurité. Les pass or, blancs et rouges offraient la garantie de pénétrer le saint des saints sans encombre
alors que les roses et jaunes étaient poliment priés d’attendre leur tour, compressés les uns contre les autres dans la chaleur et l’excitation.
Cette séparation entre la masse et les privilégiés semblaient avoir été orchestrée par l’agence selon un
mécanisme pervers bien connu. La réussite d’une fête se
mesure à la liesse des gens qui y participent mais aussi à la
frustration de ceux qui ne peuvent la vivre. Les atmosphères se créent ainsi par un différentiel de
température s’établissant entre joie et frustration, enthousiasme et colère. La foule de malheureux souvent
mis sur leur 31 et parfumés, presque empilés les uns sur
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les autres, brandissant leurs misérables bouts de plastique
comme d’hypothétiques talismans, trépignants et jouant des coudes dans la chaleur étouffante du soir était une vision pitoyable. Mais le véritable spectacle était là. Avec
une perspective inversée et parfaitement symétrique de la lutte des classes selon que l’on se trouvait du côté des élus ou de celui des exclus. Dans la chaleur du soir on pouvait apercevoir aux fenêtres les privilégiés munis d’une coupe de vin ou de champagne qui toisaient, l’air blasé ou
ironique la masse des refoulés tendant leurs mains vers les vigiles pareils à des naufragés implorant l’équipage d’un
navire.
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Il avait toujours connu ces boutiques mais maintenant que sa mère était morte il y allait seul et se sentait un peu perdu. Elle qui avait détenu des connaissances profondes et un savoir-faire inspiré et virtuose n’était plus présente pour le conseiller, lui livrer ces secrets transmis de génération en génération, secrets auxquels s’étaient rajoutés des années d’expériences, des décennies passées aux fourneaux à concocter à sa manière tous les fleurons de la cuisine orientale et méditerranéenne, ces tables gigantesques qui faisaient parcourir aux convives, amis et membres de la famille des distances prodigieuses. Il ne pourrait plus lui demander les dosages, les ingrédients, les cuissons, les fournisseurs, les délais de conservation, les associations, les bien-fondés, les origines. Il ne pourrait que se fier à sa mémoire, à son instinct, à sa patience et tout au plus l’invoquer en se disant que là où elle était –
elle l’entendrait et que lorsqu’il serait sur le point de
perdre pied, en proie à la lassitude et au désarroi elle lui

ferait un signe, lui adressant à travers les flammes et les ébullitions la magie de l’alchimiste. Peut-être en essayant de répéter ces gestes qu’il avait vu faire tant de fois dans le même temps que tournoyaient comme un long serpent sauvage ces effluves miraculeuses, cet opéra odoriférant, peut-être atteindrait-il ce fameux « duende » cher à Lorca,
ce pouvoir mystérieux qui transporte les poètes, chanteurs et danseurs de flamenco, et pourquoi pas les cuisiniers aussi ?
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Qu’est-ce que le style ? Rien ne dit que sa définition
fut la même pour Beau Brummell, Lord Byron ou Oscar Wilde. Pour le comte Nissim de Camondo, le peintre autrichien Ferdinand George Walmüller ou Benet Soler le
tailleur de Picasso. Pour Cary Grant, Gary Cooper ou
Errol Flynn. Pour Diana Vreeland l’éminence grise de Vogue et arbitre des élégances, pour Isabella Blow la muse excentrique, pour la « control freak » Anna Wintour ou le fils de femme de chambre André Léon Talley. Le style est partout. Une façon d’écrire avant tout, de
s’habiller certes, mais également de parler et de marcher, de jouer au tennis ou de faire la cuisine.
La façon de faire la cuisine étant sans doute l’une des choses les plus révélatrices de la personnalité, un indicateur du goût. Mais avoir du style n’est-ce pas prendre certains risques, oser, expérimenter, quitte à friser
le mauvais goût ? Lorsque Beau Brummell allant contre les usages de son époque décide de ne plus porter de perruque et de se couper les cheveux à la Brutus comme
les romains ou de porter des cravates noires pour ne plus payer de notes de blanchisserie il repousse les limites du goût. Il prend le risque de déplaire et proclame ainsi son intention de donner un tour radical au style d’une époque.
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Vivre c'est courir derrière soi. Au début l'autre que nous
poursuivons nargue celui que nous sommes. Mais pour couper
le noeud des choses, faire surgir les enchantements, il suffit de
flotter.
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