Le top du top

Il y a deux ans, j'avais eu un coup de foudre pour Pascaline, la jeune héroïne de Beatrice Alemagna qui ne voulait absolument pas aller à l'école, même pas en rêve ! Je l'avais travaillé en classe et c'est devenu un personnage culte pour cette cuvée d'élèves. Quel bonheur donc de retrouver celle-ci pour de nouvelles aventures.

Avec la même patte graphique, entre naïveté et modernité simple, j'ai aimé retrouver le coup de crayon dynamique et parfaitement reconnaissable de l'autrice, notamment grâce à son goût pour la couleur rose fluo ! J'ai aimé aussi retrouver un animal peu montré de cette façon dont les albums jeunesses : une chauve-souris, celle-ci étant plutôt ciblée, en général, dans les albums à dimension fantastique et horrifique.

Le top du Top ! signe ainsi le retour de notre jeune héroïne capricieuse qui souvent décide de n'en faire qu'à sa tête. Après son refus d'aller à l'école, place cette fois à son refus d'accepter le « Non » de sa mère au supermarché. A nouveau une situation classique, vécue par bien des parents, où on salue cette maman qui ne lâche rien, mais où on sourit devant l'opiniâtreté de la jeune Pascaline, qui cette fois se retourne contre elle et non contre ses parents, ce que j'ai largement préféré !

Mais en même temps, je ne sais pas si ça vient de moi, mais j'ai beaucoup moins aimé cette aventure, que j'ai trouvé plus décousue et moins percutante à partir du moment où la transformation s'opère. Toute la première partie présentant le problème est amusante et efficace. Mais l'aventure vécue ensuite qui a pour objectif de la faire changer m'a semblé sans lien avec ce qui avait été montré auparavant. Je n'ai pas compris le but du périple de Pascaline en dehors du plaisir de retrouver ses parents à la fin. Il n'y a pas de péripéties visant à la faire réfléchir à son comportement pour la changer. C'est assez plat. Et comme en plus, j'ai une réelle aversion pour l'animal dans lequel elle se change, cela n'a pas aidé.

Heureuse de retrouver une héroïne grandement apprécié, je n'ai en revanche pas été convaincue par le travail de réflexion nécessaire de l'héroïne sur elle-même. J'ai donc été un peu déçue par la nouvelle histoire de Pascaline, qui pourtant démarrait si bien sur les caprices des enfants dans les supermarchés. J'ai cependant aimé retrouver l'univers graphique de l'autrice et j'espère bien qu'elle nous offrira à nouveau dans quelques temps une autre histoire mieux ficelée.
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Je souhaitais découvrir l'univers de Beatrice Alemagna, lauréate du prix de la Grande ourse 2023 pour l'ensemble de son oeuvre.
51 livres jeunesse au compteur sur Babelio. Pas mal non?

Ce qui m'a d'abord attirée chez elle, c'est la poésie de ses albums. Les couleurs utilisés, la tendresse que l'on sent pour ses personnages.

Une monographie consacrée à cette autrice a été éditée pour les adultes (L'alphabet Alemagna). Je pense sincèrement me procurer cet ouvrage, traduisant le travail d'une artiste mondialement connue.

Ce qui frappe également, avec cet album, c'est qu'il ne ressemble pas aux autres albums jeunesse. Ce n'est pas ce que l'on a l'habitude de voir. Béatrice Alemagna expliquait sur France Culture en Novembre 2023 dans le Book Club, qu'elle n'aime pas la répétition. Elle recherche à chaque fois des choses nouvelles, utiliser de nouvelles techniques. Pour elle, user du même geste graphique dans chacun de ses albums l'ennuierait, et serait céder à la facilité.

Et lorsqu'on regarde les couvertures de tous ses albums, on voit bien que chacun est différent. Et en même temps, une certaine douceur s'en dégage, une idée de tendresse mêlée d'innocence.

Dans "Le top du top", on se met à la hauteur de Pascaline, une jeune chauve-souris, qui navigue dans un supermarché, dans un caddie, et réclame à sa maman toutes les sucreries qui lui font diablement envie. Mais la maman refuse. Il faudra toute une aventure à cette joyeuse chauve-souris pour réaliser que le top du top... n'est pas forcément ce qu'elle pensait au départ.

Les dessins sont juste magnifiques. Ma fille m'a demandé de ne pas rendre tout de suite l'album à la médiathèque pour essayer de reproduire quelques dessins de Pascaline, derrière la page de couverture. Elle a été attiré par l'univers graphique de Béatrice Alemagna, et je dois dire que moi aussi.

Une autrice à suivre!

On connaissait Pascaline dans l'album précédent, "même pas en rêve" où elle ne souhaitait pas aller à l'école. Ici, dans cet album elle est bien d'accord pour accompagner sa mère au supermarché. Mais Pascaline explore encore de nouvelles émotions dans cet album, celui d'envie irrépressible, de caprices à assouvir quite à devenir une sorte de limace aplati en plein centre des rayons alimentaires. On se retrouve nez à nez avec une salade et en pleine nature afin de comprendre que l'essentiel est là, et qu'une maman c'est important. Et puis peut être que la salade c'est pas si mauvais ?

Le top du top, Beatrice Alemagna, L'école des loisirs, 13€

Ah, Pascaline, la petite chauve souris aux ailes roses fluo, qu'est-ce qu'on est contents de la retrouver! (voir l'album précédent: Même pas en rêve

Toujours aussi singulière, elle n'a pas fini de nous surprendre.

En visite au supermarché avec sa mère, elle est prise d'une irrésistible envie de consommation. Elle bave littéralement d'envie devant sucettes à la limace, vernis rose pour les ailes ou écorces d'érable confites.

Trop gras, trop cher, trop sucré lui oppose sa mère.

Pascaline, toute entière emplie de son désir, de plus en plus baveuse en devient toute molle, visqueuse et gluante.
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