Un roman doux et tendre mais également d’une belle profondeur.
Clarence, notre narratrice, ne vit que pour son travail. Qui n’a rien de glorieux soit dit en passant : elle travaille à la botte d’un laboratoire pharmaceutique et détruit mentalement ses clients afin qu’ils consomment des psychotropes. Pas très reluisant. Le dossier qu’on lui confie est de la plus haute importance, puisque si elle échoue, elle sera virée…
Sauf que son « dossier », Étienne, le fleuriste, possède un caractère enjoué et positif à toute épreuve. Clarence n’a pas dit son dernier mot et fouine à la recherche du talon d’Achille d’Étienne.
En cherchant les faiblesses d’autrui, Clarence va déterrer les siennes, car, malgré ce qu’elle souhaite dissimuler, elle aussi, cache des cadavres dans son placard.
Ce roman qui pourrait paraître léger et très feel-good aborde le sujet du deuil, de la mort et de la dépression. De quoi encourager la réflexion. Les personnages font preuve d’une certaines résilience, j’ai beaucoup aimé passer du temps avec eux, découvrir leurs peines et leurs blessures, et observer comment ils ont réussi à surmonter (plus ou moins bien) les défis de la vie.
« Tout ce temps où je pensais m’être trouvé, j’ignorais qu’en vérité, j’étais encore perdu. »
Clarence m’a vraiment interpellée. La femme forte, déterminée, impitoyable au travail, a forcé mon admiration. Elle mène la vie dure à son collègue, Berthier, le pauvre. Les répliques entre ces deux-là apportait la pointe d’humour qu’il fallait pour alléger le récit. La jeune femme peut également compter sur sa meilleure amie, Clara. J’ai tout de suite apprécié Étienne, même si son éternelle joie de vivre commençait sérieusement à m’agacer. La vie n’a pas été tendre avec lui.
La dépression…On a tous eu des moments de déprime, peut-être avons-nous connu cette dépression qui emporte tout. Peut-être avons-nous un proche souffrant ou ayant souffert de cette maladie. Alors, oui, cette lecture aurait pu vu nous plomber le moral (il y avait de quoi…), mais non, sous la plume de Théo, délicate, fluide, et surtout drôle, le lecteur est en sécurité. L’humour omniprésent rend la lecture agréable et nous fait passer un excellent moment de lecture.
« La vie, c’est surtout profiter de ces moments royaux : prendre un petit-déjeuner en famille, se promener au bord de la plage, les pieds dans l’eau, un soir d’octobre, aller chercher des melons chez le primeur et les sentir pour en goûter la saveur par avance. La vie, c’est tout ça. Mais ce sont aussi les peines qui vont avec. «
La lecture du dernier quart s’est déroulée avec un cœur battant la chamade et le paquet de mouchoirs à portée de main. Que de rebondissements et de révélations. Que je n’ai pas vu venir. De quoi rabattre toutes les cartes et verser une larme. C’est à ce moment que j’ai pris toute la mesure de ce roman. Et que dire des remerciements de l’auteur en fin d’ouvrage ? Que c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de mes émotions.
« Faut-il être fleur bleue pour voir la vie en rose ? » est un roman touchant, bourré d’optimisme malgré un sujet difficile et une fin à vous retourner le cerveau.
Je vous conseille cette lecture si vous avez envie de découvrir avec beaucoup d’humour la dépression, ses origines, ses conséquences, le tout accompagné de personnages attachants.
« Nous avons tous les deux été amochés par la vie, d’une manière ou d’une autre. Parfois, les cabossés n’ont pas l’air de l’être. La peinture est fraîche et on ne se rend pas compte de toutes les éraflures en dessous. Pourtant, elles sont bien là : marquées comme des cicatrices qu’aucune chirurgie ne pourra jamais effacer. Ce sont les blessures qui ne se voient pas. Celles de l’âme. »
Je remercie Théo pour cette lecture.
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