Citations de Virginie Grimaldi (4263)
[...] il m'était impossible de continuer à vivre dans un décor de jadis, naguère ou autrefois . J'avais envie de me pendre avec les napperons à chaque fois que je rentrais chez moi . [..] J'ai recouvert le canapé , la table et le lit de couleurs chaleureuses bien que pas du tout assorties , accroché plusieurs cadres au dessus du lit , posé des étagères que j'ai recouvertes de livres et de photos des miens , acheté deux ou trois meubles et une télé dont l'écran me donne l'impression de faire partie des films et , surtout , ajouté ma touche personnelle : le bordel .
" Faire de chaque jour un souvenir heureux. A la fin le bonheur est la seule chose que l 'on emporte avec soi. "
Je n'ai pas saisi tout de suite le sens de sa phrase, mais, plus tard, à la faveur d'un échange sur son passé, elle a précisé : "Il y a un lien invisible entre les femmes qui ont souffert. On se reconnaît."
J'ai consulté une psychologue, une fois. C'était après le décès de ma mère....Elle m'a écoutée en silence, puis, à la fin de la séance, elle m'a posé une question à laquelle je pense encore souvent :
- La vie aurait-elle la même valeur si elle durait toujours ?
Ses bras s'enroulent autour de mon cou et ses lèvres font éclater un baiser sonore et mouillé sur ma joue. J'enfouis mon nez dans son cou qui sent encore le bébé et j'inspire longuement . Le plein de carburant est fait . Je peux affronter la journée.
Je les soupçonne d'avoir choisi les prénoms de leurs enfants [ Milan, Sydney, Nouméa ] en pointant leur doigt au hasard sur un globe terrestre. Dieu merci, ils ne sont pas tombés sur Noisy-Le-Sec.
4 heures de préparation, 2 heures de dégustation, 7 ans de digestion, c'est officiel:ma vie amoureuse est un pot au feu.
La culpabilité est de la maltraitance envers soi-même. On a tous tendance à être la personne la plus sévère pour soi, alors qu'on devrait être la plus bienveillante.
La mémoire est un dessin au crayon à papier.
(...), Sébastien m'avait embrassée derrière un camion sur le parking du lycée .(...). Au bout de deux semaines et quelques morsures, j'avais dû me rendre à l'évidence : dans une autre vie, Sébastien avait dû être un décapsuleur.
J"en ai désormais la certitude ; je suis devenue folle . Quelque chose a vrillé dans ma tête , j'ai déraillé , dévissé, dérapé, déliré , déchaussé, déboulonné et tous les mots qui commencent par dé .
Vous avez mis au monde votre fille, mais pas uniquement. J’ai la joie de vous présenter votre petit deuxième : il s’appelle Angoisse. C’est un enfant vorace, qui se nourrit essentiellement de larmes, de peur et de colère, à toute heure, à tout endroit, il n’est jamais rassasié. Il souffre du syndrome d’abandon, il ne tolère pas qu’on le laisse seul, la nuit, le jour, il sera là, près de vous. Il se peut que vous le trouviez également égocentrique, c’est normal. Il a besoin de toute l’attention, toute la lumière. Pour s’en assurer, il se manifeste régulièrement, avec une nette préférence pour les moments où on ne s’y attend pas. Je ne vous cache pas qu’il n’est pas facile à vivre, mais c’est la tradition. Il est offert à tous les nouveaux parents, en guise de bienvenue. C’est le secret le mieux gardé de la parentalité.
[ journal de Lily , 12 ans ]
Je lui ai fait promettre sur Grand Corps Malade de ne rien dire, elle a promis, mais elle est venue choper les jumelles à la sortie du collège, pauvre Grand Corps Malade.
Ps : tu sais comment on dit McDonald's en norvégien ? McDonald's ! C'est fou, non ?
Pour mon enfant, je suis prête à tout. Je peux manger froid, regarder Nemo un milliard de fois sans avoir envie de le transformer en poisson pané, céder la dernière bouchée de mon plat préféré, laisser les fourmis envahir mon bras parce qu'il s'est endormi contre mon épaule, accrocher des pare-soleils Cars dans la voiture, me lever cent fois la nuit sans retrousser les babines, écouter René la Taupe en boucle, m’extasier devant un collier de nouilles, sourire quand il me réveille avec un doigt dans l'oreille, manger des légumes, rester zen quand mon téléphone tombe dans la cuvette des toilettes, accueillir de la pâte à modeler dans les cheveux, passer des heures au parc, nettoyer d'autres vomis que les miens, accepter que les jouets s’incrustent dans la décoration, me transformer en cheval, en canapé, en trampoline, en toboggan, crier silencieusement quand je pose mon pied nu sur un jouet la nuit, accepter que quelqu'un me pince les "titis" en rigolant, supporter mes vergetures et le flan qui ont remplacé mon ventre plat, annuler un weekend génial parce que la varicelle s'est invitée, remplacer les gros mots par des ridicules mots, applaudir un pipi dans le pot, faire parler une peluche.
Je ne supporterais pas qu'il soit malheureux.
Je n'aime pas les vieux . Si je veux être totalement exacte, ce n'est pas que je ne les aime pas , même si je ne peux pas dire que je les aime, c'est qu'ils me font peur . Ils tutoient la mort , et moi , je préfère la vouvoyer .
Parfois, son regard reflète la noirceur de ceux qui ont regardé les ténèbres en face.
- Profitez-en, moi aussi j'aimerez avoir de petites histoires sans importance avec la mienne. Faites attention, un jour, les mères, ça meurt.
Chaque fois que j'ai donné un bout de mon cœur, je l'ai récupéré en sale état. Vaut mieux avoir personne, au moins on ne risque pas de le perdre.
Je me méfie du bonheur, la facture est trop salée. Il débarque chez toi, il pose ses valises, envahit l'espace, le moindre recoin, il est plaisant, de bonne compagnie, alors on s'y habitue, on s'y attache, il devient indispensable, et puis, brusquement, un jour, il disparaît, on rentre et il est parti, laissant la porte ouverte et le malheur mettre ses pieds sous la table.