La création en partage, avec Sigrid Baffert et Jeanne Macaigne
L'auteure/ Sigrid BaffertSigrid Baffert est auteure de spectacles musicaux et parolière, elle écrit depuis 1999 des albums et romans pour enfants et adolescents publiés aux éditions MeMo, L'École des Loisirs, Les Éléphants
Une multiplicité de formes, de genres et d'univers qu'elle déploie pour « raconter des histoires tout simplement ».
L'illustratrice/ Jeanne MacaigneJeanne Macaigne dessine pour la presse et publie des livres jeunesse aux éditions MeMo et Les fourmis rouges. Sa particularité ? Elle imagine des personnages et des paysages hypnotiques, colorés, à la beauté saisissante. Et se préoccupe du bien-être des animaux, des plantes et des êtres humains qui nous entourent.
le livre/ La chose du MéHéHéHé(coll. Polynie, MeMo, 2019, texte Sigrid Baffert, illustrations Jeanne Macaigne, dès 9 ans)
Une chose flotte sur l'océan au-dessus du point Némo, là où les hommes jettent leurs déchets spatiaux. La population des fonds marins va se réunir pour percer le mystère de cette chose étrange et animée tombée du ciel. Une plongée dans les profondeurs marines qui renverse notre regard sur l'océan, dans un texte plein de trouvailles servi par des illustrations fascinantes.
En savoir plus https://www.fetedulivredebron.com/programme/la-creation-en-partage-baffert-macaigne/
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-Vous pensez qu'on devient vieux à quel âge?
-Quand on n'a plus de projets et qu'on ne veut plus apprendre.
Monsieur B je voudrais pas mourir sans avoir vu le vert de la Haute Jade je voudrais pas mourir sans avoir embrassé je voudrais pas mourir sans avoir déniché un œuf de caïman je voudrais pas mourir sans avoir goûté la mer on dit que la mer respire sans fin je voudrais pas mourir sans avoir senti le parfum d'une belle-de-nuit tu sais celle qui fleurit qu'une fois pas an je voudrais pas mourir sans avoir eu la force de porter M'ma sur les épaules je voudrais pas mourir sans m'être enivré de vin de benghié je voudrais pas mourir sans avoir construit seul quelque chose de mes mains je voudrais pas mourir sans avoir entendu une fois le bruissement d'un glacier il paraît qu'il y a des montagnes qui parlent moi aussi je voudrais leur parler je voudrais pas mourir là au milieu de nulle part parce que je refuse de croire que Spinoza est mort pour rien
Dans la tête d'un vieux sorcier
Il pousse, il pousse un baoyé
Oyé, oyé !
Avec des branches en chandelier
Comme les pattes d'une araignée
Oyé, oyé !
Il a un grain dans le caisson
Une grosse araignée au plafond
Diguedon !
Vous ne pouvez pas faire une exception ? Ce n’est pas un fou furieux, juste un fou curieux.
-...tu savais qu'il y a plein de mots qui riment avec rien, des mots qui sont tout seuls avec un son unique, un peu comme les nombres premiers, par exemple, "monstre", "goinfre", "larve", eh bien, cherche pas dans le dico des rimes, tu trouveras pas... Moi, la rime impossible que je préfère, c'est "meurtre", y a rien qui rime avec "meurtre", étonnant, non ?
Elle me dit qu'elle vient de s'éclater à dévorer Le Rivage des Syrtes et me colle d'office le bouquin dans les mains. A lire, obligé. Je promets en échange de lui passer le dernier Picsou magazine qui m'a tiré des larmes à la troisième lecture.
Le blanc mange tout à l'hôpital. Même la pudeur.
J'ai mis du temps à supporter que la famille et les amis débarquent n'importe quand.
J'ai mis du temps à supporter que la famille et les amis débarquent tout court.
Les mots sortent bizarrement à l'aube des séparations. Plus nets et plus rugueux à la fois. Donnant la sensation d'abandonner leur peau comme un serpent. Passée la mue, reste le noyau à vif.
Les yeux plongés dans mon verre à moutarde, j'ai pesé le pour et le contre. D'un côté, maman, sur les nerfs à cause des soldes et des clientes en furie, Paris-Plage, l'arrivée du Tour de France, les journées parapluie à zapper de programme recyclé en programme nul. Pas le top. De l'autre, Barcelone, la mer, la grande roue du parc Tibidabo, mes balades à rollers dans la ville olympique, bref, la vie de pacha entre hommes avec papa que je n'ai pas vu depuis des mois.
p.7-8
C'est encore à cause de l'amour si je m'appelle Violette. Mes parents se sont rencontrés à Toulouse, ville des... violettes. Et ville de la saucisse aussi. J'ai plutôt de la chance dans mon malheur, Saucisse, c'était pas possible. Quoique, Sosso, à la rigueur. Parce que Violette, pas question d'en faire un raccourci. Vio, Viol. Difficile de faire plus glauque. Je m'appelle Violette, j'ai seize ans, je vis à Ivry-sur-Seine, et je crois pas à l'amour. Ni en dieu, ni au diable, comme ça, le portrait est complet.