J'ai toujours eu la certitude que le cerveau humain n'était qu'un programme comme un autre. L'informatique est une métaphore de notre cerveau. Input et output - le stimulus et la réponse.
"Maintenant, elle meurt, répète Alexandre. Dans toutes les maisons. Les rideaux noués en nœuds coulants, les piluliers dans la salle de bains, les lames de rasoir. Elle n'a pas arrêté. Chaque fois que tu tournais la tête elle mourait. Tu refuses de la voir maintenant, et elle n'arrête plus de mourir."
Il y a plus de fantômes dans ma tête que dans tous les cimetières d'Edimbourg.
"J'ai l'impression de passer à côté de ma vie. Quand je vois les autres complètement à fond. Ils vivent à deux cents pour cent des... trucs chiants comme une partie de Uno, par exemple."
On descend les cartons? demanda Jordan en prenant le sien.
-Attends, je vais chercher un truc dans la chambre de maman.
L'odeur de sa chambre, intacte, me fit monter les larmes aux yeux. Elle avait un miroir au-dessus de son lit ; j'évitai de le regarder. Je me disais que si elle était quelque part, peut-être que les miroirs étaient des fenêtres desquelles elle pouvait nous voir. Surtout depuis sa chambre. Et je préférais le croire, plutôt que voir mon reflet.
Ce qu'elles font ici – je parle pas du miel, je parle de polliniser chaque petite fleur de ce pré et de la forêt derrière –, on a encore inventé aucune machine qui puisse le faire. Leur langage, leur danse, c'est assez précis pour transmettre l'équivalent de coordonnées GPS. Nous, on a des milliers de mots, des millions en comptant tous les dialectes possibles, et c'est encore pas assez pour se comprendre.
- Je me sens pas comme les autres filles. J'ai l'impression de ne pas être normale, et je crois que je me suis éloignée de tout le monde.
- Moi aussi je me sens souvent à part, tu sais. Pour moi, si on arrêtait de penser que toutes les filles doivent être d'une façon ou d'une autre, on n'aurait pas l'idée de se mettre à l'écart. C'est cool, d'être différentes.
moi, je refuse de me mentir. Et je refuse d'accepter n'importe quoi, de jouer un rôle qui n'est pas le mien, juste pour faire comme les autres. Cette société me dégoûte. Je m'ennuie à mourir. Je ne m'intéresse à personne, alors c'est normal que personne ne s'intéresse à moi.
Peut-être aussi parce que je me sentais en retard sur elle. Elle avait déjà couché avec un garçon, « fait des trucs » avec cinq autres. Lucie aussi avait eu des histoires, et je commençais à me dire qu'il devait me manquer quelque chose, pour que je n'intéresse personne.
T'es juste un peu désabusée. Un peu spéciale, c'est tout. Je sais qu'il y a des choses qui te font vibrer. Ou partir en vrille. T'es pas insensible, Lana, tu vois seulement le monde autrement. C'est pour ça que je t'adore.
Sa vie se déroule par épisodes prévisibles, comme une téléréalité ennuyeuse. Si je continue à la regarder, c'est seulement parce que j'ai peur de couper l'émission et de me retrouver seule dans le noir.