Le droit d'ingérence, selon Eric J. Hobsbawm, auteur de L'Empire, la démocratie, le terrorisme, quand il est pratiqué par les Américains, est pratiquement toujours intéressé. Un droit d'ingérence européen serait-il souhaitable, et pourrait-il faire contrepoids face à celui des États-Unis ?
Quel regard porter sur le XXe siècle et quattendre du XXIe ? Dans ce nouvel ouvrage, Eric J. Hobsbawm, l'auteur de LÂge des extrêmes, se penche sur les grandes questions qui animent les débats de ces dernières années et les passe au crible de ses analyses.
Plus d'informations sur le site de l'éditeur : http://www.andreversailleediteur.com/?livreid=727
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L'élément social du banditisme prend fait et cause en faveur du faible contre le fort, du pauvre contre le riche et de l'individu assoiffé de justice contre la domination inique.
Propos relevés dans : ''Brigande - Vie, amours et mort de Marion du Faouët '' Bd de Michon / Rouxel
Les pauvres, tout comme les barbares d'outre-mer, n'étaient pas considérés comme des êtres tout à fait humains.
Cette masse d'ouvriers devrait constamment être maintenue au bord de la famine, sinon ils ne travailleraient pas, car ils étaient inaccessibles aux motivations humaines. C'est dans l'intérêt de l'ouvrier lui-même, disaient à Villermé certains patrons vers 1840, qu'il soit toujours au prise avec le besoin car sa misère est le garant de sa bonne conduite...
Cette dépression de l'agriculture, en termes de souffrance humaine fut une tragédie qui réduisit les pauvres des campagnes à une indigence désespérée.
Du point de vue de l'industralisation, ces conséquences étaient désirables, car une économie industrielle a besoin de main-d'oeuvre.
Il fallait attirer ces hommes vers des métiers nouveaux au besoin les y forcer. Les difficultés économiques et sociales , dans ce cas, seraient le plus efficace des fouets...
Napoléon n'avait détruit qu'une seule chose : la révolution jacobine, ce rêve d'égalité, de liberté et de fraternité, le rêve du peuple se dressant dans sa majesté pour détruire l'oppression.
Et ce mythe était plus puissant encore que le sien, puisque après sa chute, c'est lui, et non le souvenir de l'Empereur, qui inspira les révolutions de XIXè siècle, dans son propre pays.
Si la vie était une chose que l'argent puisse acheter
Le riche vivrait et le pauvre devrait mourir.
Le banditisme lui-même n'est pas un programme pour la société paysanne, mais un moyen individuel d'y échapper dans des circonstances particulières. [...] Ce sont des activistes et non des idéologues ou des prophètes dont on pourrait attendre des visions nouvelles ou des plans d'organisation sociale et politique. (p. 38)
A la fin de ce siècle, il est devenu possible pour la première fois de voir à quoi peut ressembler un monde dans lequel le passé, y compris « le passé dans le présent », a perdu son rôle, où les cartes et les repères de jadis qui guidaient les êtres humains, seuls ou collectivement, tout au long de leur vie, ne présentent plus le paysage dans lequel nous évoluons, ni les mers sur lesquelles nous faisons voile : nous ne savons pas où notre voyage nous conduit ni même où il devrait nous conduire.
C'est une erreur que de considérer les bandits comme des enfants de la nature, occupés à faire rôtir des cerfs dans les bois. Un chef de brigands prospère entretient avec le marché et l'univers économique qui l'entoure des rapports aussi étroits qu'un petit propriétaire terrien ou un fermier aisé. [...] Tout le monde doit traiter avec les bandits quand ils sont nombreux et bien implantés, ce qui signifie que, dans une certaine mesure, ils sont intégrés à la société établie. (p. 101-105)
Ce sont des héros, non pas en dépit, mais dans une certaine mesure à cause de la crainte et de l’horreur qu’ils inspirent. Ce ne sont pas tant des redresseurs de torts que des vengeurs, des hommes doués de puissance et qui en usent. Leur pouvoir de séduction n’est pas celui du justicier ; s’ils fascinent, c’est parce qu’ils font la preuve que même les pauvres et les faibles peuvent être redoutables.
Les raisons de conserver une forte paysannerie étaient et restent non économiques, puisque dans l'histoire du monde moderne l'augmentation considérable de la production agricole est allée de pair, en particulier depuis la Seconde Guerre mondiale, avec une baisse non moins spectaculaire du nombre et de la proportion d'agriculteurs.