FrenchO en folie avec Ellen Willer et le prince charmant met de l'autobronzant!
Avant, pour un enfant, l'expérience interdite, c'était de surprendre ses parents à faire des choses dans un lit. Maintenant, c'est de voir l'un de ses parents embrasser un parfait inconnu dans la rue.
Plus tu vieilliras, plus tu te rendras compte que personne n'est unique.
Quand Charles a expliqué [à sa grand-mère] qu'il espérait faire une partie de ses études en Inde, elle l'a mis en garde contre ces gens hypocrites et sournois. Sans perdre son calme, Charles lui a demandé au nom de quoi elle s'autorisait à dire une chose pareille.
- J'ai passé un an à Londres avec ton grand-père et, des Indiens, j'en ai beaucoup côtoyé.
- Ah, et ils sont tous comme ça ?
- Evidemment non. Mais beaucoup.
- Mon prof de maths m'a appris que si, dans un sac qui contient des milliers de jetons rouges, un seul est jaune, la logique interdit de parler d'un sac de jetons rouges.
(p. 127)
Un livre, c'est un téléviseur miniaturisé qui marche sans pile ni batterie, pas besoin de brancher ni de recharger, qui ne gêne personne, que tout le monde considère avec respect parce que lire, c'est bien. Je peux l'ouvrir en classe, l'emporter partout, jusque dans le métro, où il n'y a pas de réseau. C'est une série télévisée dont je suis à la fois le producteur, le réalisateur, le décorateur, l'accessoiriste. Et c'est moi qui choisis les acteurs.
p. 30
Charles serait resté ce garçon anonyme dont j'aurais croisé le regard d'une façon si intense que ma mémoire l'aurait enregistré, gravé, puis archivé. L'intensité de ce regard aurait fini par se dissiper peu à peu, jusqu'à plus rien. Je sais à présent qu'on échange des regards de ce genre avec des inconnus plusieurs fois dans une vie. On reste quelque temps dans l'impression qu'ils nous ont faite. Et puis on les oublie. Ces infimes expériences s'empilent en une sorte de mille-feuille, qui finit par dresser un portrait-robot impalpable de l'homme qu'on rêve de rencontrer, sans réaliser qu'on l'a construit soi-même, couche après couche, oubli après oubli.
1734 - [p. 45]
Ma mère a éclaté en sanglots et n'a plus arrêté.
Je ne sais pas ce qui l'a le plus horrifiée : que son mari lève les yeux sur une autre femme, que cette femme soit une jeune fille, ou que cette jeune fille soit depuis près de huit mois la petite amie de son propre fils.
(p. 17)
Elle devait ignorer, et comment lui en vouloir, la bonne façon de se comporter avec les filles de la petite amie de l'ex-mari de sa fille. (p. 121)
Une page pouvait enfin se fermer. Même si ce qui était écrit dessus ne s'effacerait jamais. (p. 30)
Il attendait depuis deux bonnes heures dans le couloir de l'hôpital quand une femme en blouse verte est sortie de la salle d'accouchement en demandant qui était le père. Il a dit : c'est moi, alors elle lui a tendu le bébé, et il ne savait pas quoi faire de ça, alors il a dit: non, moi je sui le père de la fille, et elle a dit : ben non, c'est un garçon, et il a dit : non, je suis le père de celle qui vient d'accoucher, et la sage-femme a dit : il faudrait savoir. .
Après tout, je n'ai rien demandé. Ce n'est pas ma faute si ma mère a décidé d'amener ce type à la maison. Pas ma faute non plus s'il a débarqué chez nous avec ses deux enfants parce que leur mère à eux a préféré suivre son nouveau mari à Hong Kong, plutôt que rester en France et s'en occuper.