Ai-je le droit de dire que la montée des extrémismes de toutes sortes, politique ou religieux, m'effraie? Je ne sais pas si réellement ce phénomène est plus présent en Suède qu'ailleurs mais certains auteurs allument la lumière sur son ampleur en tout cas.

Colère blanche nous parle, entre autres choses, de fanatisme. Le fanatisme comme moteur d'action. De haine comme carburant. De ceux qui sont persuadés que leur façon de penser est la seule qui soit juste. Et c'est très troublant.



Ce titre qui fait suite à Marée d'équinoxe, nous fait retrouver Olivia Ronning maintenant diplômée policière et mutée dans un bled perdu de Scanie, malheureusement château fort de certaines sectes fascistes. Stilton est là aussi, cet ex policier, sans abri qui tente de se retrouver. Et il y a Mette, la commissaire, qui veille plus ou moins sur tout ce monde et qui doit elle-même faire face à des problèmes de santé. J’allais presque oublier Abbas, ce ténébreux, secret, criminel réformé avec l’aide de Stilton et Mette, devenu croupier, as du lancer du couteau et qui devient une espèce d’homme de main au besoin. Il y aura donc certains faits de l'opus précédents qui auront des incidences dans ce titre. Peut-être commencé la lecture avec Marée d'équinoxe?



Olivia, tentant tant bien que mal de composer avec le machisme des collègues de son équipe de ce coin perdu de Suède, enquêtera sur le meurtre d'une fillette. Comment peut-on tuer un enfant? Horrible. Puis, à Stockholm, un petit garçon est tué également. On tue des enfants d'origine étrangère. Quel lien unit ces familles ? Crimes de haine? Vengeance? En tout cas, seul un fou peut agir ainsi. Olivia et son supérieur Svensson enquêtent en Scanie, Bosse et Lisa enquêtent dans la capitale. Mette coordonne les deux équipes et Stilton épluche de vieux dossiers avec de nouveaux éléments qui auront leur importance, bien sûr.



Comme dans tout bon thriller, fausses pistes, fausses vérités et rebondissements sont au menu. Est-ce parce que les auteurs sont scénaristes que nous avons a droit à une langue claire, un rythme fluide, des personnages sympathiques, beaucoup d’émotions et surtout un suspense qui ne se dément pas et ce, jusqu'à la fin.

Je n'avais jamais lu ces auteurs. Je les découvre et je découvre leurs personnages. Sous le ciel du nord, alors que tout se ressemble un peu, c'est réjouissant ce genre de découvertes.

Olivia Ronning étudie à l'école de police et se voit contrainte de choisir un cas non résolu pour son devoir d'été. Elle en choisit un particulier. Particulier pour le meurtre et parce que son père, aujourd'hui décédé y avait travaillé il y a plus de 25 ans.

Olivia y lit qu'un petit garçon a vu une femme enceinte se faire enterrer sur une plage de l'ile de Nordkoster, jusqu'à la tête, un soir de grande marée. Vous imaginez la suite, assez épouvantable. Un cas pour lequel il n'y eut aucune arrestation.

La suite, c'est aussi le récit de SDF qui se font agressés, sinon tués par de jeunes voyons, c'est aussi des magnats de compagnies minières internationales qui trainent des casseroles pas très nettes, c'est une incursion dans le monde des escortes et des combats clandestins, c'est peut-être tout ce qu'il y a de moins joli dans une société.

Société suédoise décrite sous ses aspects les plus dérangeants, les plus sombres, une société en dérive que l'on ne retrouve malheureusement pas qu'en Suède.

L'écriture est fluide, l'intrigue est bien menée, les personnages sont attachants et le rythme est haletant. J'ai bien senti la touche scénariste de cinéma des auteurs ce qui n'enlève rien à la qualité du récit, bien au contraire.

Avec le second volet, "Colère Blanche", je retrouverai avec plaisir cette Olivia, à l'imagination débordante qui carbure au quart de tour et qui sera certainement devenue policière.