Zblaya va avoir un bébé, cela ne réjouit pas particulièrement le chat. La maternité, la jalousie, la prière, voici quelques thèmes évoqués à brûle-pourpoint dans ce tome.

L’apparente décontraction du trait qui semble filer sur la feuille, se laisser aller où le vent le mène, s’accorde au fil des réflexions impromptues. Joann Sfar nous livre de la philosophie sur un ton décalé, on pourrait mettre l’intégralité du texte comme citation, tout est subtil, critique, sarcastique, l’humour est léger, fin, pas de gros éclats de rire, mais une complicité avec le lecteur. Ce chat n’est pas dupe du film qui se joue autour de lui, pourtant il doit en reconnaître la sincérité… Avec Le chat du Rabbin, on regarde le monde avec un léger recul, un peu de pitié pour nous, ces humains si puérils et pourtant si attachants.

Le chat s'instruit auprès du Rabbin, du Malka des Lions et d’autres. Par le passé, ils se sont retrouvés en pleine première guerre mondiale, avant d’être envoyés du côté de la Russie et d'Odessa. Dans les tranchées, tous les opprimés se retrouvaient : tirailleurs africains, zouaves, goumiers.



Peut-être le plus monotone des albums de la série à mon goût. Très centré dans la narration historique, porté par un travail de vulgarisation de ces épisodes de l'Histoire, il laisse quand même la place à la malice du chat qui fait son pas de côté, exprime ses inquiétudes . C'est très instructif, mais un peu exigeant dans la lecture, avec de longs textes qui peuvent être difficiles à lire dans les bulles denses de Joann Sfar.



Un dernier tome qui clôture la série avec une gravité et l'affirmation de la nécessaire transmission.
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Comme lemillefeuilles et Over the moon, j'ai été déroutée par la fin de cet album( la recherche de la pomme d'Adam puis l'apparition du rabbin du rabbin etc,) l et c'est celui que j'apprécie le moins des 7 premiers de la série, à tel point qu'il m'a même semblé plus long...Déçue mais pas au point d'abandonner la série, le 8ème est déjà en cours de lecture!

Ce félin facétieux est de retour pour notre plus grand plaisir. Mais dans ce douzième épisode il est très discret même s il bougonne comme à son habitude. Il vient d'apprendre avec désespoir qu'il n'est pas le premier chat de la famille, un petit chat rouge a accompagné le jeune rabbin à la guerre... Joann Sfar à décidé de remonter le temps et de nous transporter à la veille du premier conflit mondial. Tous les hommes sont mobilisés y compris ceux des anciennes colonies françaises dont l'Algérie et l'A.O.F. Les Africains vont être enrôlés de force, les arabes les noirs les musulmans les juifs et les chrétiens, parmi eux notre jeune rabbin père de Zlabya, le malka et son lion, Benediction Ouroubourod MBangui, Josué Rebiboh....



La Grande guerre, celle des tranchées est une véritable boucherie qui se terminera par l'armistice de 1918, hélas pas pour tous car la France va attaquer la Russie des Bolchéviks. Les bataillons d'étrangers, les fortes têtes vont ainsi embarquer pour Odessa et Sebastopol et tenter d'obtenir le remboursement des fameux emprunts russes. Tous les pays alliés s'en mêlent, les marins se mutinent, la confusion règne et le sang coule. C'est l'histoire d'une expédition méconnue mais peu glorieuse que nous rappelle ici Joann Sfar avec sa verve habituelle.



De l'humour à chaque page, de nombreux détails truculents, des vérités historiques assenées et des remarques très judicieuses, comme par exemple :



" Mon commandant si j'étais la France et que j'avais autant de métèques, je les mélangerais avec le reste pour qu'ils se diluent mieux."



"Ou vous nous aimez tellement que vous voulez qu'on nous voie davantage ?



Ils envoient tout le monde à la charcute...

Mais quand même nous d'abord...

Non je t'assure les noirs en premier ..."



Quel plaisir de retrouver l'univers de Joann Sfar, ses personnages hauts en couleurs, son humour, sa tolérance et ses analyses toujours très fines. Cet opus est par d'ailleurs très instructif, un peu difficile a lire toutefois, car cet épisode de l'histoire est resté méconnu et il est utile d'entamer quelques recherches pour mieux l'assimiler.

Mais vivement le tome 13 pour découvrir où l'auteur va encore nous mener, ainsi que son chat malicieux.

Retour du chat du rabbin qui cette fois ci n'est pas le narrateur mais celui qui écoute (avec Zlabya, les histoire de son guerre de son maitre, le rabbin, de Bénédiction et de Malka. les deux premiers étaient à Paris et jouaient de la musique dans les cabarets. Heureux de vivre, ils profitaient de la vie au jour le jour. La guerre se profilait mais ils ne se sentaient pas concerner : "mourir pour Paris, peut être? Mais pour la France, non." Malgré cela ils vont être enrolés et partir vers la lointaine mer Noire, où ils retrouveront Malka.

Une intrigue plus linéaire que d'habitude, un épisode riche sur la conscription obligatoire des habitants de colonies, malgré eux.

C'est la bas que le rabbin rencontrera son premier chat, au grand dépit du grand jaloux qu'est notre petit héros. Le dessin de Sfar est toujours aussi surprenant ; tremblotant, il parait peu sur alors qu'en vérité il est plein de détails précis, les décors sont souvent riches. Bref certains tomes de la série sont parfois un peu "léger" (une intrigue réduit au minimum) dans le contenu mais pas celui ci, pas les derniers. A lire.

Le chat du Rabbin et ses maîtres partent d’Alger pour accompagner un juif de Russie à la recherche d’une Jérusalem éthiopienne. L’aventure est assez chaotique, on a toujours l’impression dans les bandes dessinées de Joann Sfar d’une sorte d’improvisation, personnellement, je me délecte des tergiversations et malgré cette construction hachée, le récit forme un tout marquant, emblématique. Le graphisme conforte cette idée d’improvisation, bouillonnant, fébrile et naturel, la colorisation met la lumière et fait circuler le regard.

La religion, le mariage, l’amour, le colonialisme, le racisme, le fanatisme, et tant d’autres sujets y sont évoqués, chaque phylactère offre un moment de réflexion. C’est traité avec burlesque et ironie dans une aventure rocambolesque, drôle, réjouissante, pleine de surprises, de retournements. La rencontre avec Tintin est à mourir de rire. Le Chat du Rabbin est une œuvre somme, qui parle de tout, de rien, de sujets triviaux ou spirituels, le mélange semble naturel, ça se lit comme une discussion impromptue, qui offre de la réflexion à chaque ligne, à chaque image. Plus je lis cette série, plus j’y prends du plaisir.

Le Chat se plonge et se passionne pour l'étude de la Torah. Il a le chic pour soulever les invraisemblables des textes religieux et d'en débattre avec son maître le rabbin qui essaie de lui expliquer le message caché entre les lignes.



Pour ce 11e tome, on retourne à une intrigue pour simple et moins rocambolesque. On se recentre sur la cellule familiale du rabbin : lui, sa fille Zlabya et le chat. En fait il n'y a pas d'histoire, tout est prétexte à discourir sur la croyance, les miracles. Bon j'avoue que ça m'a ennuyé. Je pense qu'il faut franchement aimer la théologie, et connaitre un mininum, pour apprecier cet album.

BD que je viens de relire...



...car elle se trouvait dans la bibliothèque de ma compagne.



J'ai dû me forcer un peu, car la composition plutôt monotone de Joann Sfar (gaufrier en 3x2 cases), le dessin lâché, le rendu aléatoire des personnages, les narratifs... me rebutent au premier abord. C'était pareil plus jeune.



Cependant, après quelques planches, je me suis pris au jeu : celui d'entrer dans le monde des Juifs séfarades (Juifs d'Espagne ayant été expulsés de la péninsule vers le Maghreb après la prise de Grenade par les croisés en 1492), à travers les yeux d'un chat, amoureux de sa maîtresse. Celui-ci réclame à son maître le droit de faire sa Bar-Mitsva (statut de majorité religieuse acquis par les jeunes garçons juifs, à l'âge de 13 ans), après avoir miraculeusement obtenu le don de parole.



Je trouve que le point de vue animal permet de donner du sens aux approximations, aux déformations du trait et de l'histoire. Une forme de poésie émane aussi de ces planches, aux motifs chamarrés et au symbolisme appuyé.



L'autonomie du chat permet également de se balader dans la ville, de découvrir la société partagée entre Islam et Judaïsme et de développer un panache d'intrigues sur le thème de la tolérance et de la religion.



Ce sphynx a aussi beaucoup d'humour et aime poser des questions délicates. On retrouve ici l'un des traits de l'archétype félin, d'une grande malice... Il n'en est pas moins séducteur et gourmand.



Je dois pourtant avouer que la BD manque parfois de repères, pour se faire une idée précise de la voix du chat par exemple (lettrage). De ce fait, j'ai trouvé le film d'animation de Sfar beaucoup plus abouti et accessible.



Néanmoins, cette BD jouant sur les impressions, est plus sensible et admirablement bien découpée et j'ai pris plaisir à redécouvrir cette histoire positive...



...tout en prenant le temps d'observer ses détails.