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Lady astronaute

Série de 2 livres (En cours). Écrite par Mary Robinette Kowal (2),


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Lady astronaute

Paie ta chronique.



Une fois, n'est pas coutume, j'ai lu de la SF. De la hard SF même paraît-il.

Misère, qu'est-ce donc que ce truc ?

Wikipedia est notre ami.e : La hard science-fiction (dite aussi hard science, hard SF, SF dure) est un genre de science-fiction dans lequel les technologies, les sociétés et leurs évolutions, telles qu'elles sont décrites dans le roman, peuvent être considérées comme vraisemblables au regard de l'état des connaissances scientifiques au moment où l'auteur écrit son œuvre.

Voilà.

Le contexte est mis !



Bon, je dois dire que je n'y connais rien en SF, enfin pas grand chose à part quelques classiques du genre lus étant jeune adulte.

Ici, c'est très court, comme des instantanés de vies sur mars ou ailleurs, comme aussi des essais de bouts de trucs pour mettre en place sa saga de romans spatiaux.

Il y en a des oubliables, des chouettes, une très bien. Mais dans tous les cas, c'est frais, c'est très rétrofuturiste et surtout, c'est pleins de femmes avec des rôles scientifiques, de pilotes et autres, et ÇA c'est cool
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Lady astronaute, tome 2 : Vers Mars

Cette critique concerne les deux volets de la saga Lady-Astronaut : « Vers les étoiles » et « Vers Mars » de Mary Robinette Kowal



Ce sont des romans faciles à lire, intéressant à lire par certains aspects. Je ne me suis pas ennuyé, j’ai même été agréablement surpris par certains passages (cf. infra), mais je crois que j’aurais peut-être pu m’en dispenser. D’une part ce ne sont pas des romans de science-fiction, mais qui se passent dans un contexte science-fictionnel. D’autre part, les thèmes abordés, le sexisme, les discriminations raciales, sont traités d’une manière très classique et d’une certaine manière « puritaine ».



Coté science-fiction, le scénario est éculé : un astéroïde frappe la Terre, un changement climatique va contraindre les terriens à déménager sur la Lune et/ou Mars. Sauf que rien ne tient debout. Je n’ai pas compris comment la vapeur d’eau peut provoquer un changement climatique à elle seule. En effet, la vapeur d’eau est un gaz à effet de serre (heureusement), mais la quantité stockée dans l’atmosphère ne peut pas être illimitée. Quand la saturation est atteinte, il pleut, et on revient à la situation « normale ».



Bon disons, qu’il y a un mécanisme plus subtil qui n’est pas décrit dans les romans. Pourquoi abandonner une planète qui va certes mal mais pourra tout de même supporter la vie (à condition de s’y préparer – c’est un peu ce que nous sommes en train de vivre IRL), pour aller sur des planètes où il n’y a rien : ni air, ni eau, ni terre arable. Ils ne sont pas capables (comme nous) de terraformer la Terre, mais ils vont coloniser la Lune et Mars. Le scénario n’a aucun sens (j’inclue Elon Musk, même si je suis admiratif de l’ingénierie de Space-X).



Je continue donc à suspendre mon incrédulité. Les romans vont-ils expliquer comment la conquête spatiale est menée. Non ! On parle bien d’avion, de fusées, de vaisseau, de stations orbitales, de base sur la Lune, parfois avec quelques détails anecdotiques. Bref la description est soit trop vague et général, soit trop pédante de termes techniques qui n’ont aucune utilité dans le récit.



De fait c’est un récit qui a comme décors une catastrophe planétaire et la conquête spatiale, mais ce ne sont pas des romans de science-fiction. Il n’y a aucune réflexion sur des thèmes science-fictionnel. J’aurai aimé que l’auteur développe par exemple : « faut-il, peut-on, abandonner la Terre, avec quelles conséquences techniques, sociale, etc. ? ». Même si elle amorce de temps en temps la question, l’autrice ne l’a pas fait. Elle se concentre en fait sur deux thèmes plus classiques : une relation conjugale et la lutte contre les discriminations.



Je ne vais pas m’étendre sur l’aspect romance des romans. Ce n’est pas inintéressant, notamment une vision plus féminine de la sexualité, les aspects psychologiques d’une relation souvent à distance, etc. Mais fondamentalement, les personnages n’évoluent pas (sauf peut-être Parker, l’antagoniste d’Elma, et encore au terme d’une punition narrative).



Le roman reste superficiel dans l’examen des discriminations. Il dépeint des situations connues et que nous avons tous déjà plus ou moins rencontrés dans la réalité ou dans la fiction : un patron sexiste avec les mains baladeuses, des flics pourris d’autant plus acharnés que le suspect est « coloré », des politiciens avec un double discours. Les troubles psychiques d’Elma face aux discriminations qu’elle subit ou dont elle est témoin sont bien visibles et décrits : mais elle n’agit pas, elle réagit, elle ne se confronte pas, elle est confrontée. Et finalement, du fait de son pouvoir, de ses relations et de son image, elle est la « sauveuse blanche ».



Dans « La classe américaine » de Michel Hazanavicius, le réalisateur a fait déclarer à un des protagonistes dont il a détourné l’image : « le racisme, c’est mal ! ». C’est un peu l’effet que m’a fait ces romans, une version « puritaine » du sexisme et du racisme. Pour l’auteur, les discriminations c’est mal par principe, comme si c’était le 11ème commandement de la table des lois. D’ailleurs un passage du second roman semble bien le confirmer lorsque Nathaniel, le mari d’Elma, conclue un dialogue sur les discriminations raciales par : « Tu es juive. Tu es du sud. Tu culpabilises d’exister. »



Ce qu’il manque c’est une véritable plongée dans les raisons, les mécanismes et les iniquités de ces fléaux. Ils sont à peine esquissés. Car ces fléaux blessent physiquement et psychologiquement, ces fléaux tuent par les mains d’autrui ou de ses propres mains. Dans ces romans, ils semblent seulement incommoder (peut être blesser) la bonne conscience d’Elma.



Je ne juge pas les choix de l’autrice sur les personnages et le récit. Ce que je trouve inachevé c’est cette hésitation entre militer et témoigner, entre restreindre l’analyse à une position de principe et lancer une introspection. Car finalement, ce que décrit le roman sur les discriminations dans cette uchronie, ce sont des combats qui ont déjà été menés et gagnés sur le principe dans notre monde. Mais, il demeure un espace béant entre un principe et sa réalité quotidienne dans la société, entre un droit formel et un droit réel.



En ce sens j’ai trouvé le film « les figures de l’ombre » (2016) bien plus inspirant à la fois sur le coté science(-fiction) de la conquête spatiale et lutte contre les discriminations que ces deux romans.



En fait, Elma est atteinte d’un mélange des syndromes de « Mary-Sue » et de « Cassandre ». Une femme pleine de bonne volonté qui veut résoudre tous les problèmes d’autrui du fait de sa seule présence ; mais comme Cassandre que personne ne croyait, personne ne suit les bons sentiments d’Elma. Ils ont plutôt tendance à l’en dissuader ou à s’enfuir. Le récit ne la sort pas de ce marais. L’épilogue est une parfaite réussite du point de vue du protagoniste : Elma est heureuse en amour et dans sa carrière. Mais l’épilogue est un échec du point de vue du lecteur, il est aussi avancé qu’un lecteur lisant Gala ou Voici dans une salle d’attente.



Jusque-là ma critique est plutôt réservée voire négative, mais il y a tout de même de très bons passages. Celui que je retiens en particulier c’est l’épisode du « sac » (les lecteurs comprendront), qui m’a réellement bouleversée. La thématique sous-jacente a été (presque) parfaitement traitée sur plusieurs chapitres entre émotions et raisons, avec une très belle résolution. J’ai dit presque, car au pinacle de cette résolution, l’autrice a trouvé utile d’insérer un élément comique qui a gâché l’effet.



P.S. : Pour ceux qui voudraient savoir le contenu du message crypté (p.241 du second volume), le voici :

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Lady astronaute, tome 2 : Vers Mars

Deuxième de la série de trois romans « Lady Astronaut », j'ai eu plus de difficultés à entrer dans cet opus que dans l'excellent « Vers les étoiles ». Je crois que c'est lié à la première scène, lors du retour au sol. C'est sans doute la partie la moins réaliste, et pour moi la moins réussie. Mary Robinette Kowal dépeint toujours avec perfection les rapports inter-humains, ici dans un microcosme confiné. Je pourrais ajouter que toute la construction littéraire qui gravite autour des personnages n'est que secondaire. Mais ce serait faire injure à l'autrice puisqu'elle a fait un énorme travail de documentation pour obtenir le récit le plus juste possible. C'est donc ici une nouvelle réussite littéraire.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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