Aux confins du monde, un titre porteur d'évasion, qui m'a permis de retrouver Karl ove Knausgård.



Un endroit isolé, un fjord où vit une petite communauté de pêcheurs et leur famille.

Un microcosme dans lequel l'auteur va arriver à se fondre malgré sa dégaine et ses préoccupations littéraires. Bien loin de l'agitation urbaine qu'il connaît bien, diplôme de bachelier en poche, le voici en charge pour une année scolaire de quelques mômes qui le regarde avec curiosité tel un troll descendu de ses montagnes. Fasciné par la beauté du paysage, il en oublie presque pourquoi il a échoué là : profiter d'une année rémunérée pour matérialiser ses ambitions, écrire et publier. Mais le déclin de la lumière automnale qui accompagne le retour de l'hiver et de sa nuit polaire vont pour un temps le déstabiliser car nous sommes à Hålfjord bien au dessus du cercle polaire.



J'étais ravie de redécouvrir l'univers de Karl ove Knausgård lorsque je me suis rendu compte qu'avec Aux confins du monde j'étais en train de lire un volet de plus, le quatrième, de son cycle Mon combat, une biographie en six épisodes. La quatrième de couverture du livre grand format chez Denoël ne l'avait pas mis en avant sinon je ne l'aurais pas choisi et dépitée j'ai continué le mien et malgré tout ma lecture.



Même si Karl ove Knausgård n'est pas mon auteur favori j'apprécie son écriture lorsque qu'il dit le silence, la beauté des éléments et leur sauvagerie et qu'il se penche sur l'isolement propre aux gens de lieux reculés, des êtres perchés sur les bords et dans les ports aux confins du monde.



J'avoue que les circonvolutions propres à ses mémoires me touchent moins, et là dans ce volet, nous retrouvons l'auteur, âgé d'à peine dix huit ans, un adolescent qui se cherche, un jeune homme mal dans sa peau, une palette d'émotions et de frustrations foisonnantes qui éclabousse de testostérone cette année d'émancipation. Les problèmes relationnels avec le père, la complicité avec son frère aîné, les déboires et succès amoureux, les mystères de sa sexualité, les nuits d'ivresse et leurs lendemains, son obsession de l'écriture, sa passion de la musique. Et le charme des années 80.



Je ne vais pas continuer l'exploration de Mon combat, avec Aux confins du monde j'ai eu l'impression de lire un roman-réalité. Par contre je relirais peut-être Karl ove Knausgård si il sort de ce registre.



Une lecture en demi teinte.