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Critiques sur le theme : famille (136)
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Love me tender

Depuis qu'elle a fait son coming-out, la narratrice (qui a beaucoup à voir avec Constance Debré) a tout quitté : son mari, son métier, son confort bourgeois, pour vivre librement sa sexualité. Lorsqu'elle demande le divorce, son ancien compagnon demande la garde exclusive de leur jeune fils ainsi que la déchéance de l'autorité parentale de la mère, qu'il accuse d'inceste devant le tribunal. Dès lors, les entrevues entre mère et fils sont limitées et encadrées, sous surveillance d'experts psychiatres. Face à une justice qui l'abandonne, la narratrice choisit de mener une vie autonome, hors des carcans imposés par la société. Installée dans un petit studio avec le strict minimum, elle se recentre progressivement sur l'essentiel : la littérature, les filles, la natation. Récit d'émancipation décomplexé et assumé, Love me tender autopsie l'amour maternel avec une lucidité rare. Constance Debré interroge sans concession la famille, l'hétéronormativité et l'homosexualité féminine. Dans un style direct et cru, elle raconte sa révolution et son dépouillement intérieurs, et témoigne de la métamorphose d'une femme qui a choisi de ne rien céder à son désir, farouchement déterminée à être radicalement elle-même.
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Estuaire

Edmundo Galeano, tout juste revenu d'une longue mission humanitaire, retrouve petit à petit son quotidien à Lisbonne, auprès de sa famille, qui lui semble de plus en plus étrangère. Abîmé moralement et physiquement par son expérience à l'étranger, il oscille constamment entre souvenirs traumatisants, satisfaction d'avoir aidé les plus fragilisés de ce monde et volonté de changer l'avenir. Les frontières temporelles éclatent au profit d'un seul et unique désir : celui d'écrire. Edmundo veut écrire un livre sur le futur, un livre pour éviter la fin du monde, un livre salvateur, au-delà des égoïsmes, des trahisons et des conflits familiaux qui explosent suite au suicide de son père, au-delà des atrocités qui peuplent le monde, au-delà des prédictions angoissantes sur l'avenir de la planète. Il se donne pour objectif de poursuivre l'oeuvre homérique en inventant les nouveaux héros du futur. Mais ce désir d'écrire se heurte à de nombreux obstacles : prisonnier d'un cercle familial étouffant, il parvient difficilement à nommer les choses et à créer des personnages éloignés d'un réel tantôt anodin, tantôt douloureux. Il est surtout contraint par une main qui porte à jamais les marques de la violence du monde, estropiée dans des circonstances tragiques. Edmundo doit avant tout réapprendre à écrire, en recopiant les vers emblématiques des oeuvres de Fernando Pessoa et d'Homère, sans jamais véritablement réussir à inventer l'histoire du futur qui le hante.
On retrouve avec plaisir l'écriture élégante et joliment imagée de Lídia Jorge dans ce beau roman choral, qui dépeint avec finesse la complexité des relations familiales et le délicat apprentissage de l'écriture.
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Archives des enfants perdus

Valeria Luiselli nous embarque en voiture avec une famille recomposée, à la recherche de deux fillettes disparues au Texas. Les adultes constituent des archives sonores, l'homme est tourné vers le passé (les sons liés aux Apaches), la femme, elle, veut capter la parole des migrants présents à la frontière mexicaine. Les deux enfants écoutent les histoires qu'ils racontent, notamment les aventures d'adolescents fuyant sur le toit d'un train. Un parallèle se fait entre la disparition des Indiens de l'"Apacheria" et l'"effacement" des migrants dans le désert. Les paysages désolés ou chargés d'histoire sont décrits avec réalisme. Très documenté, le roman expose le sort des migrants dans toute son horreur (les corps retrouvés dans le désert, les centres de détention, les expulsions). Roman sur la transmission, évoquée par le biais d'une narration alternée où la mère passe le relais au garçon qui reprend le cours de l'histoire, donnant sa version des faits, c'est aussi un récit initiatique pour les "enfants perdus", rassemblés lors d'un passage à la puissance d'évocation inoubliable.
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La mer à l'envers

C'est par hasard que Rose, en croisière avec ses deux enfants sur la Méditerranée, rencontre Younès, qui a quitté son pays sur une embarcation de fortune avec une centaine d'autres migrants. Relié à la famille par un téléphone que lui a confié Rose, le jeune homme devient pour eux une présence intermittente et fantomatique, jusqu'au jour où, immobilisé à Calais, il appelle Rose au secours.

Marie Darrieussecq s'empare dans la Mer à l'envers d'un sujet d'actualité qu'elle transporte dans une sphère intime nimbée d'étrangeté. Si elle n'atténue en rien la violence du réel, cette légère mise à distance permet aux oscillations du personnage de Rose, égarée dans le monde artificiel d'une croisière luxueuse puis tiraillée entre sa générosité et ses propres difficultés familiales, de s'épanouir dans un roman délicat qui, loin de tout héroïsme spectaculaire, met le doigt sur notre impuissance, aussi bien individuelle que collective.
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Carthage

Carthage est de ces livres dont on ne sort pas indemne, un roman envoûtant et dérangeant qui mêle avec une acuité particulière la psyché de ses héros à celle de l'Amérique contemporaine. En 2005, la jeune Cressida Mayfield disparaît. Après de longues recherches, l'ancien fiancé de sa soeur, Brett Kincaid, vétéran d'Irak revenu déboussolé de la guerre, avoue le meurtre de la jeune fille. Mais, sept ans plus tard, en 2012, une toute autre vérité se fait jour, qui trouve ses racines dans la relation douloureuse et ambiguë entre les deux soeurs Mayfield...
A partir d'un drame provincial ordinaire, Joyce Carol Oates dissèque les maux brûlants de l'Amérique post-11 septembre, entre souffrance intime et culpabilité collective. Un grand cru !
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La robe blanche

D'abord, il y a une image : celle d'une tapisserie représentant l'assassinat d'une femme, réalisée d'après Botticelli pour la commande d'un cadeau nuptial et surplombant la salle à manger familiale. Une image, violente, sauvage, pour deux femmes sacrifiées. La première, l'artiste italienne Pippa Bacca, avait entrepris de parcourir le monde en robe de mariée, acceptant de monter dans chaque véhicule qui la prendrait en stop, comme gage de confiance et de fraternité. La seconde, propre mère de l'écrivaine, femme humiliée et abîmée par le mariage, lui demande réparation. Leur douleur commune s'incarne en un symbole : une robe, blanche, immaculée, fatale.
En la tissant, Nathalie Léger donne corps à deux destins que l'engagement a tragiquement modelé. A la croisée de l'art et de l'intime, elle écrit une histoire qui devient subtilement sienne, gracieuse, vulnérable, indissociable du féminin et de ses images.
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Une mort très douce

“Mais Madame, je vous assure que ç'a été une mort très douce.” La phrase, banale et lénifiante, devrait être un apaisement. Adressée à la soeur de Simone de Beauvoir pour la consoler de la mort de leur mère, elle prend pourtant, à la fin du récit que consacre l'écrivaine à cet épisode, une saveur amère. Car ce que décrit Simone de Beauvoir dans ce texte, ce sont précisément les hauts et les bas d'une longue maladie et l'acharnement thérapeutique qui accroît les souffrances au lieu de les alléger. Plaidoyer pour une fin de vie plus sereine, Une mort très douce éclaire également d'une autre manière les rapports entre Simone de Beauvoir et sa mère, largement illustrés dans ses Mémoires. A la dernière heure, leurs visions du monde continuent de diverger, mais Beauvoir évoque ici sa mère avec une tendresse et une vulnérabilité nouvelles, et signe un texte profondément émouvant en dépit de son apparente froideur naturaliste.
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Sarah, Susanne et l'écrivain

Avec Sarah, Susanne et l'écrivain, Éric Reinhardt nous embarque dans une véritable aventure romanesque qui mêle fiction et réel, et livre un travail singulier autour de la forme esthétique et de la construction narrative.

Un jour, l'auteur reçoit un courriel, intitulé “Inspire”. de ce témoignage qui le foudroie, naît un livre. Sarah se confie à l'écrivain sur son histoire : mariée, deux enfants, issue de la bourgeoisie dijonnaise, elle découvre un jour que son mari détient 75% de leur maison, et décide de quitter son domicile et sa famille pour un mois. Ce qu'elle considérait comme une pause réflexive sera en fait le début d'une longue chute qui la conduira à la perte de tout son ancien monde. Pour raconter Sarah, Éric Reinhardt fait apparaître Susanne, une sorte de double fictionnel de l'héroïne, qui suivra la même descente aux enfers et sombrera dans la folie. Obsédée par un tableau représentant un couvent, elle ira jusqu'à l'ingérer, image absolue d'une transcendance et d'un recommencement.

Chapitre après chapitre, les destins de ces deux personnages se mêlent et s'imbriquent, dans une histoire de perte et de reconstruction haletante, avec, au milieu, la figure de l'auteur qui réfléchit à sa posture d'écrivain et à la construction du récit. Une belle prouesse littéraire !
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Jours de colère

Au Leu-aux-Chênes, un hameau isolé dans les forêts du Morvan, le notable Vincent Corvol a tout perdu lorsque sa femme Catherine est partie ; il a même donné les forêts de la région à Ambroise Mauperthuis et promis la main de sa fille Claude à un fils Mauperthuis. Mais Ephraïm, fils aîné d'Ambroise, le brave pour épouser Reinette-la-Grasse ; de leur union naissent neuf fils soudés, aux caractères tapageur ou réfléchi. C'est donc l'effacé fils cadet, Marceau Mauperthuis, qui épouse Claude Corvol et donne le jour à une fille, Camille, trop chérie par son grand-père. Peu à peu, entre exils, reniements et décès, Ambroise fait le vide autour de lui.
Dans ce roman paysan, l'écrivaine raconte la vie paisible et isolée de ces habitants du Morvan, rythmée par les fêtes religieuses, les jours de lessive, les mariages, les rivalités et les enterrements. Elle brosse de subtils portraits de femmes, à qui les hommes vouent un amour romanesque ou étouffant : Catherine, indépendante, cherche à fuir ; Reinette-la-Grasse végète jusqu'à sa rencontre salvatrice avec Ephraïm ; Claude, mariée sans amour, se réfugie dans le piano et les rêves ; et Camille, vivante et spontanée, fascine les habitants du hameau.Sylvie Germain s'est imposée sur la scène littéraire contemporaine grâce à un style délicat, imagé et poétique.
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Trois soeurs

Laura Poggioli est tombée amoureuse de la Russie lorsqu'elle est partie faire ses études à Moscou à l'âge de 20 ans. En 2018, un fait divers plonge le pays dans la sidération, et la ramène malgré elle à ce peuple et à cette culture qui l'ont marquée durablement : suite à un appel passé par des voisins, la police découvre trois soeurs âgées de dix-sept à dix-neuf ans assises dans l'appartement familial près du corps ensanglanté de leur père qu'elles viennent de tuer. Très rapidement, l'ampleur des maltraitances qu'elles ont endurées ne fait aucun doute. C'est toute une population qui se trouve ébranlée, pour laquelle l'adage « S'il te bat, c'est qu'il t'aime » est culturellement admis.
Nous conseillons ce livre parce qu'il interroge une société sur le traitement qu'elle réserve aux femmes à une période où son gouvernement vient de dépénaliser largement les violences domestiques, et parce que l'attachement sincère de l'écrivaine pour le peuple russe l'empêche de verser dans une vision simpliste de cette population souvent caricaturée. Entrelaçant le parcours terrifiant des trois soeurs, l'histoire politique et culturelle de la Russie, et des épisodes de sa propre vie, l'écrivaine parvient à nous faire ressentir à la fois la beauté de l'âme russe, et l'ancrage problématique du patriarcat dans cette société où le désir masculin va souvent de pair avec une extrême violence, à laquelle répond malheureusement une certaine forme d'indifférence.
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L'Ile haute

Pendant l'hiver 1943, Vadim, jeune fils asthmatique d'un cordonnier juif, est envoyé à la montagne sous l'identité de Vincent Dorselles, le fils des patrons de sa mère. Dans un hameau au-dessus de Chamonix, Vincent découvre, émerveillé, un monde nouveau : les longues marches dans la neige, les travaux des champs, et la montagne, majestueusement perchée comme une île haute au-dessus de la vallée. Il est accueilli, comme un des leurs, par une famille de montagnards au grand coeur - la généreuse Blanche, Albert le boiteux, le vieux Louis – et par la jeune Moinette qui lui sert de guide et de complice. La vie s'écoule, paisible, ponctuée seulement par la naissance d'un veau, la fonte des neiges et la transhumance. Au début, la guerre semble ici très lointaine, et les souvenirs de Vincent s'estompent : l'étoile jaune, la fuite de son père, la disparition de ses cousins.
Ce roman-paysage de Valentine Goby est une ode magnifique à la montagne et à la vie dans ces contrées escarpées. Avec un style précieux et ciselé, des descriptions chatoyantes, d'humbles personnages finement dessinés et une attention poétique aux micro-événements, les trois chapitres décrivent délicatement l'avancée de trois saisons à travers les yeux enchantés d'un enfant déraciné. Cet émerveillement communicatif masque presque, pour un temps, le sombre contexte historique du roman.
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Qui sait

C'est la fin de l'été. Pauline, la narratrice, est sur le point d'accoucher. Lors d'une visite chez sa grand-mère, elle découvre le mystérieux portrait de Jeanne, la mère de son aïeule, avec qui elle partage son second prénom. Tout alors résonne avec le futur événement : lors d'une visite de la grotte préhistorique du Pech Merle dans le Lot, des mains dessinées sur la paroi l'interpellent. Appartiendraient-elles à sa lointaine parente ? Quand surgit le drame qu'elle nomme le jour blanc, la narratrice part en quête des trois prénoms qui composent son identité : Jeanne, Jérôme, Ysé. Elle affronte son destin en prenant tour à tour le rôle de chacun. Parviendra-t-elle à connaître sa vérité ?
Recherche généalogique, le roman se décline en trois parties suivant l'ordre des prénoms attribués à la narratrice. Dans un style précis, structuré par la répétition, Pauline Delabroy-Allard donne à voir les transformations qui s'opèrent en elle. Des instants de poésie et de drôlerie s'intercalent comme des signes de retour à la vie, lorsqu'elle adopte un chat en Tunisie ou suit des cours de danse au débotté. Elle rend également hommage au "Partage de Midi" de Paul Claudel, revêtant les traits du personnage principal Ysé, afin de mieux s'incarner.
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Transitions

Mère de trois enfants, Anne voit son univers chavirer le jour où sa fille aînée, âgée de 19 ans, lui annonce qu'elle ne se sent pas fille mais garçon, qu'elle n'est plus Lucie mais bientôt Alex. Toutes ses certitudes de femme, mais également d'universitaire et de biologiste en quête d'explications rationnelles, basculent. « Chacun d'entre nous possède sa propre toile de genre. Elle est unique ». La norme et le monde binaire qu'elle connaît depuis toujours sont brutalement balayés, les représentations du genre que son éducation a modelées sont déconstruites. Anne va traverser toutes les étapes psychologiques, déni, peur, colère, puis batailler et avancer vers une nouvelle étape pour finalement renaître, en harmonie avec son enfant.
Prix Révélation du festival d'Angoulême en 2011, Elodie Durand signe, dix ans plus tard, ce nouveau roman graphique captivant. Nous sommes immédiatement entraînés dans ce cheminement accordé au pluriel : « Transitions ». le sujet n'est plus, uniquement, la transition de genre de Lucie, mais la transition des représentations de sa mère et des normes de la société. Les planches se succèdent, mêlant une illustration sensible des étapes psychologiques d'Anne et une explication scientifique des notions et des représentations du genre. de plus, le choix de traiter le sujet par une figure maternelle permet à Elodie Durand de poser habilement la question de la transition de notre société : l'autrice nous incite à bouger nos représentations et nous invite à saisir la complexité et la richesse humaine.
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L'étrangère

Claudia a passé son enfance, dans les années 1980, au coeur du quartier vivant et cosmopolite de Brooklyn. Puis, à six ans, elle a déménagé, avec sa mère et son frère, en Basilicate, région pauvre du sud de l'Italie. Passant de la modernité au monde rural, elle se perçoit comme une ""immigrée à l'envers"". le choc est culturel, mais surtout linguistique. Claudia a en effet été élevée par deux parents sourds, qui ont toujours refusé d'utiliser la langue des signes. Son langage réunit donc l'italien méridional et l'anglais inexact de ses grands-parents, et la langue mal formulée de ses parents.
Dans cette autobiographie romancée, l'autrice et traductrice Claudia Durastanti nous raconte son éducation entre deux continents, sa découverte de la marginalité et la lente acceptation de son étrangeté. Elle nous livre une réflexion intéressante sur les difficultés de langage et de communication des étrangers. Et si un langage truffé d'erreurs n'était pas une honte, mais plutôt une richesse qui révèle la personnalité et l'histoire originale d'un individu ?
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Aulus

Dans ce premier roman, la narratrice dresse le portrait d'Aulus-les-Bains, petite station thermale nichée au creux des montagnes pyrénéennes comme tant d'autres bourgades perdues, de celles qui semblent indifférentes au brouhaha du monde. Tandis que son père restaure un hôtel délabré, elle observe : la lumière changeante au gré des heures, l'église, les bâtiments, le va-et-vient des habitants, leurs préoccupations et notamment les élections municipales qui arrivent. Dans de courtes scènes à la fois tendres et moqueuses, c'est tout un monde à l'abandon qui se dessine avec précision, le boucher opiniâtre, l'épicière intransigeante, l'artiste du village dont la mémoire décline.
Bien au-delà du charme pittoresque et désuet de ce décor montagnard, de la nature environnante et des êtres qui continuent de l'habiter, ce texte envoûtant magnifie la simplicité d'un lieu, la lenteur et la fragilité d'un effacement. En préparant ses randonnées, en aidant son père qui s'acharne à réhabiliter une vieille bâtisse croulante, et dont la relation est décrite avec une juste et émouvante pudeur, la narratrice nous offre le plaisir d'un pas de côté - ce regard avisé sur ce qu'on ne voit plus ou presque. L'écriture précise et sensuelle de Zoé Cosson capte les palpitations d'un monde qui disparaît, s'efface discrètement, à bas bruit. Il faut bien du talent pour lui redonner vie.
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