J'ai toujours eu du mal avec les livres audio.
Je n'arrive pas à entrer dans l'histoire, je ne sais pas si le fait que le lecteur essaie de changer de voix dans les dialogues n'énerve plus que quand il ne le fait pas.
Bref je ne suis pas fan.
Sauf dans quelques cas : les livres de développement personnel, les contes et légendes et les biographies historiques.
Dans ce cas précis, le livre est lu par
Laurent Jacquet, qui a déjà fait du doublage et des voix off pour des documentaires TV. Dans un livre audio, la voix du lecteur est primordiale et
Laurent Jacquet a vraiment une voix agréable.
Pour écrire la biographie de la reine,
Stefan Zweig a délibérément écarté toute la correspondance de
Marie-Antoinette qui prêtait à caution. On sait que de nombreux faux ont été créés, entre autre par le Baron Feuillet de Conches, un contemporain de la reine.
Aussi, par précaution,
Stefan Zweig a refusé d'utilisait tous les documents dont l'authenticité était suspectes (et malgré tout ce qu'il a écarté, il nous fait quand même un livre de 500p).
J'ai apprécié que l'auteur ne prenne pas parti pour ou contre la reine. Il n'en fait ni une sainte, ni le démon qu'ont dépeint les révolutionnaires. Il montre ses failles, ses défauts, mais aussi ses qualités et son courage.
Il nous dépeint le roi comme un homme profondément bon et proche de sa famille, mais incapable de prendre des décisions. Il était faible et pesait le pour et le contre jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour agir.
On découvre aussi la mère de
Marie-Antoinette, une femme profondément déçue par ses enfants, qui s'inquiète de ce que son fils fera de son pays quand elle ne sera plus là pour le contrôler et qui se demande quand sa fille deviendra enfin adulte. Cela se fera, mais elle ne sera plus là pour le voir.
On parle aussi beaucoup d'Axel de Fersen (Zweig fait partie de ceux persuadés qu'il était l'amant de la reine).
Il n'est pas tendre non plus avec les frères du roi, qu'il dépeint comme prêts à tout pour accéder au trône.
De même, il remet en question tout ce qui a été écrit sur le Dauphin. Il réfute la violence que tout le monde attribue au cordonnier Simon et pense que l'enfant s'est volontiers prêté aux « enseignements » de l'homme qui étaient sans doute plus amusants que la stricte éducation que lui dispensait sa mère.
Et même si cette dernière est pleine d'indulgence pour lui, elle est lucide sur son caractère (Comme on peut le constater dans une lettre qu'elle a écrite à l'attention de la gouvernante de ses enfants).
La biographie couvre toute la vie de la Reine, de la préparation de son mariage, alors qu'elle n'a que 11 ans à son exécution.
Le dernier chapitre fait un tour d'horizon des divers protagonistes en donnant quelques brèves informations. Il n'y a guère eu que Fersen pour s'émouvoir du sort de la Reine (la seule autre personne qui aurait pu avoir une réaction de tristesse, sa fille, a été maintenue dans l'ignorance de la mort de sa mère pendant longtemps) et c'est sans doute pour cela qu'il est celui sur lequel s'attarde le plus l'auteur.
Peu de renseignement sont donnés sur la fille de
Marie-Antoinette, mais on peut le comprendre, elle n'avait que peu d'importante et son existence n'a pas pesé sur la destinée de ses parents.
On trouve quelques biographies sur elle, pas aussi bien documentées que celle de
Marie-Antoinette mais suffisamment fournies pour satisfaire la curiosité.
Avec 18h d'écoute, j'ai fini ce livre en bien plus de temps qu'il ne m'en aurait fallu si je l'avais lu de manière traditionnelle mais il m'a tenu compagnie dans les transports et à la pause-déjeuner pendant un bout de temps.
Je n'ai plus qu'à trouver le prochain livre audio qui remplira cet office !