Renée, une jeune fille a été violée par un homme marié. Sa fidèle domestique, Mlle Chuin, fait croire à son père que Renée a fauté avec un homme qu'elle se doit d'épouser. Aristide Saccard, un homme ambitieux mais sans aucun bien, qui a déjà un jeune fils, Maxime, conclut le marché avec le père, désespéré par cette situation, et avec Renée. Nous les retrouvons dix ans après : Saccard a fait fructifier la dot de Renée et est maintenant un bourgeois prospère. Renée reçoit beaucoup et a de somptueuses robes. Elle souffre toutefois d'un mal qui la ronge : elle découvre qu'elle est passionnément amoureuse de Maxime, le fils de Saccard qui doit prochainement se fiancer.
La polémique
Comme de nombreuses pièces de
Zola, Renée a fait l'objet de polémiques.
Zola explique la genèse de la création de ce drame dans la préface de l'édition de G.
Charpentier de 1887 (disponible en ligne sur le site de la Bodléienne). C'est à la demande de
Sarah Bernhardt qu'il a écrit l'adaptation théâtrale de son roman La Curée. « Elle voyait dans le personnage de Renée un rôle superbe et à sa taille. »
Zola hésite car montrer un inceste sur la scène de la
Comédie-Française lui semble impossible. Il adapte un peu le récit et termine la rédaction de ce drame, mais entre-temps, la grande comédienne a démissionné de la
Comédie-Française et est partie en tournée en Amérique.
Zola propose sa pièce à divers directeurs de théâtre qui la refusent, terrifiés…
Sarah Bernhardt elle-même, de retour à
Paris, refuse : « elle m'en parla avec un frisson, en comédienne qui entend déjà les sifflets dans la salle. » Ce sont finalement les directeurs du théâtre du Vaudeville qui ont le courage de proposer la pièce : « ils ne se dissimulaient pas les grands dangers, ils voulaient bien les courir avec moi, par amour des lettres »