La Débâcle, grand succès de librairie de l'époque, revient sur des événements historiques relativement récents lorsque
Zola écrit son roman : la défaite de Sedan, la Commune et la fin du Second Empire.
Zola choisit de mettre en scène Jean Rougon, déjà protagoniste de la Terre, sur le front est, mais aussi une famille des environs de Sedan, touchée de plein fouet par la guerre et la crise morale que rencontrent ces petits villages. Il y a Maurice, le soldat, qui peu à peu devient l'ami de Jean, sa soeur Henriette, femme simple et forte au grand coeur, et le mari de celle-ci, Weiss, mort fusillé pour avoir pris les armes dans un accès de patriotisme. L'oncle Fouchard, un profiteur de guerre qui y a perdu son fils, et Sylvine, qui a eu le malheur d'avoir un enfant d'un Bavarois.
La première partie, un peu lente, m'a perdue dans le dédale des petits villages lorrains, à travers la compagnie de Jean et Maurice, image de l'armée qui semble éviter le choc de front.
Puis vient le moment de l'affrontement, et
Zola y fait preuve de tout son talent. Sa plume déverse un souffle épique sur cette journée de violence, vue tour à tour à travers les yeux de tous les protagonistes présentés dans la première partie.
Enfin, après la défaite, la blessure ouverte : dans cette région de Sedan, puis à
Paris, sur les traces de Maurice, qui s'interroge sur la politique et sur la vie, puis Jean qui avec son bon sens et sa droiture rejoint les troupes versaillaises opposées à la Commune. le tragique clôt ce roman, mais accompagné d'une note d'espoir : la fin d'un monde, sur lequel se reconstruira la France.
Ce roman de
Zola a perdu de la notoriété qui était la sienne au moment de sa sortie. Pourtant, malgré un réel ennui au départ, l'écriture nous emporte avec elle dans le sillage de ses héros, tous très attachants. Une belle surprise au final.