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Citations sur J'ai été Johnny Thunders (22)

Il trouve une table inoccupée au fond de la salle, sous un gigantesque écran plasma diffusant des clips vidéos. Il s’approche. Beyoncé est en train de se contorsionner. Il se dit qu’à la grande époque du punk elle se serait fait dérouiller comme pas permis. On lui aurait crevé les yeux avec des épingles à nourrice.
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Il y a toujours un commencement.
Un jour, tu te réveilles à côté de quelqu'un dont tu te fiches totalement, tu te fourres les doigts dans le nez, ils en ressortent rouges et blancs, et c'est là que te reviennent en mémoire, tout en même temps, le nom de ta mère, celui de ton fils et le titre d'une chanson. Alors tu te dis : c'est bon, ça suffit.
Il y a aussi une fin. Et au milieu, il y a une histoire.
Ça se passe toujours comme ça.
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Feux rouges, rues désertes, lune brisée tout là-haut, dans le ciel, comme l'orifice d'une balle assassine.
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Le premier Pretenders. Chrissie Hynde, c'était carrément une bombe. C'était la nana à la guitare. La copine parfaite. Est-ce qu'il s'est imaginé se la taper ? Quand on a quinze ans, tout est possible. Hynde et ses premières photos en noir et blanc. Avec son mec bassiste et son frère de sang à la guitare. Avec son ex-copain bassiste viré du groupe et son frère de sang guitariste junky. Avec son ex-copain bassiste héroïnomane viré du groupe et son frère de sang guitariste junky, qui crèvera d'une overdose de coke. Avec son ex-copain bassiste héroïnomane viré du groupe et qui crèvera tout seul sous sa douche quelques mois plus tard, suite à un vilain shoot de bourrin. Il semblait clair que Chrissie avait plus besoin d'un pote que d'un plan cul. D'un type comme Ray Davies plutôt que d'un mec comme Jim Kerr.
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Lui sait très bien qu’il n’obtiendra rien de ce rendez-vous. Qu’il paiera le ciné et les boissons, et rien d’autre. Elle ne se laissera pas embrasser. Il arrivera encore moins à lui toucher les seins, lui glisser un doigt. Il la raccompagnera chez elle, elle disparaitra et ciao. Encore une fois. Il est gros, chauve et laid. Et il transpire. Beaucoup. Mais avant ça, il lui en fera baver. Il l’a répété des centaines de fois dans sa chambre. Il emmènera la jolie petite nana voir un film qu’elle va détester. Dans lequel on incise des globes oculaires avec un rasoir. Parce que, vois-tu, petite, en grandissant je veux devenir cet être qui te fera du mal, cet être que tu ne pourras plus repousser si facilement. Je veux grandir pour monter un groupe qui s’appelle les Pixies et je composerai une chanson sur les filles canon qui ne se laissent pas embrasser et que des gros types chauves et transpirants invitent au cinéma pour voir des films où l’on incise des globes oculaires, et je l’intitulerai :
« Debaser !!! »

https://www.youtube.com/watch?v=PVyS9JwtFoQ
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Qu’est-ce que c’était bien quand tout ça, ça te tombait dessus sans prévenir, en balayant toutes tes défenses ! Au début, ç’a été comme ça. Puis il y a eu la convulsion, la gourmandise, les trahisons. Les abandons, la routine, la merde, l’argent, les drogues. Les bastons. Les travelos. Un fix dans la bite. Ou de la coke sur la bite. Jusqu’à ce qu’un matin, tu te regardes dans le miroir, tout seul et cassé, regrettant de ne plus jamais connaître l’amour sans le sexe, une caresse sans gymnastique, la jeune fille juive de la fontaine avec des yeux comme des soucoupes.
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La femme dégage une sensualité qui attire comme un aimant. Les yeux baissés, les lèvres de sa grande bouche dessinant une moue experte, mais sans la moindre coquetterie. Ses mains se baladent pour accrocher une pince dans ses cheveux, noirs, qui lui tombent à moitié sur le visage, sauvages. Elle porte un tee-shirt beige qui souligne naturellement ses tétons, sans le moindre érotisme. Et à l’aisselle, une touffe de poils rougeâtres. Un coup de feu libertaire, féministe. C’est Patti Smith, sur Easter. [...]
Cheveux aux épaules. Il sourit en se disant que lorsqu’il était gamin il trouvait ça vachement sexy. En ce temps-là, sa mère et les amies de sa mère ne s’épilaient pas. Les poils dépassaient de leurs blouses sans manches. De leurs culottes et de leurs soutiens-gorges. Il se disait toujours que ses premières branlettes seraient les dernières. Il se branlait en pensant à des actrices de télé, à Red Sonja, la copine de Conan, et à toutes les mères de ses potes, parce qu’ils les avaient toutes imaginées en été avec leur poitrine et leur sexualité maternelle qu’il trouvait irrésistibles. Mais sa première grande claque, ç’a été Patti, sa pince et ses poils sous les bras. Il a toujours aimé les femmes qui ne s’épilaient pas ou, en tout cas, qui se laissaient un peu aller. C’était clair depuis le début, il était un mec différent, avec toutes les qualités d’un loser, se dit-il en souriant.
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Je suis un poisson, même si ce n’est peut-être qu’un seul œil de ce poisson. Un œil sans paupière. Un poisson sans air dans les branchies. Un immense œil de poisson. Ou un aquarium gigantesque dans lequel je me retrouve, avec cet œil de poisson qui ne se referme jamais. Les écailles me lancent et je me rappelle ce film avec une sirène dans une baignoire, et quand la sorcière qui me servait de belle-mère écaillait le poisson avant de le mettre au four. A deux cent quarante degrés, ou un truc dans le genre. Le temps passe et l’odeur du four persiste. Comme ces millions de Juifs et de Gitans que les nazis ont brûlés et transformés en savonnettes, et en fumée sortant par des tuyaux gris. J’ai vu ça l’autre jour à la télé. Ou bien cette autre petite fille juive qui a été trahie par un chat. Je ne pourrai plus jamais avoir de chat. Les chats griffent et détestent les poissons, et moi, je ne suis qu’un poisson, un œil de poisson mort. Parce que je suis un poisson, et peut-être même juste un œil énorme de ce poisson. Et les poissons étouffent hors de l’eau. Ils essaient de briser les embarcations avec leurs queues, les caisses bleues remplies de glace, les mains qui les attrapent. Mais c’est inutile : tu es mort, petit poisson. Ta résistance, c’est ton agonie. Ta force, la privation d’air. Et un œil de poisson pareil à un hublot. Comme celui de ce bateau rempli de passagers qui a coulé en percutant un iceberg. Où se trouve Jésus en ce moment ? Et la Vierge Marie ? Et la piété, et les pluies acides sur les méchants, maintenant que je n’ai presque plus de paupière, maintenant que je suis une outre recousue, comme ces chaussettes reprisées sur un œuf en bois ? Quels ont été mes péchés ? Moi je sais, mais sont-ils si graves et si nombreux ? Si tu ne m’aides pas Jésus, si tu ne veux pas descendre ici-bas et assouvir ma soif, rafraîchir mon front de tes mains ni sceller ma mort d’un baiser, c’est que tu n’existes pas. J’ai la certitude que tu as été un mensonge. Un poisson cloué sur une croix, priant pour que Dieu existe, et Dieu n’a jamais existé et n’a jamais ouvert les cieux et n’a jamais sauvé. Et si l’amour est un mensonge, la haine est vérité. Si la piété n’existe pas, la vengeance si. Et le maton rôde dans le coin. Je peux suivre avec mon œil de poisson immense les bruits qu’il fait, ses pas traînants. Il ouvrira la porte et entrera avec la soupe, le plateau, les pilules et les pommades pour me soulager, pour me faire dormir, me faire croire qu’il est quelqu’un de bien, qu’il l’a toujours été mais que je n’ai pas su le voir. Des pains et des poissons, des poissons comme moi. Des yeux de poisson. De la peau brûlée. Un œil immense que je ne peux pas fermer. Qui voit tout. De l’intérieur et de l’extérieur. Qui fuit les miroirs pour ne pas se voir.
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Les minutes s'écoulent et les Avett Brothers continuent de jouer encore et encore. Francis veut toujours vivre. Mr Frankie non, et il attend, en silence, ce qui tarde à venir. Francis calque sa respiration sur le rythme de la mélodie, de ce mantra, les yeux comme des bouches ouvertes, comme s'il avait des écailles.
Mais toujours vivant.
Mutante est un mauvais dealer, un requin avec un bon fond.
Cette merde risquait pas de le tuer.
Alexandre le Grand.
Des gens qui sont allés au bout du monde pour le défaire et l'épargner.
Il est six heures du matin et Francis est toujours vivant.
Putain de bonne poisse.
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L'ancien monde semble avoir repris sa place, avec le chômage et la pauvreté.
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