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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je n'ai pas vraiment compris la finalité de ce roman si ce n'est de nous offrir un bref portrait de deux familles américaines modestes, au cours des années 30 et 40.
Evan Shepard a une passion pour l'automobile mais ses ambitions de devenir ingénieur vont être réduites à néant par son désir pour l'impétueuse Mary. A 19 ans, l'ayant mise enceinte, il se voit contraint de l'épouser et divorce peu après. Bien décidé à reprendre son destin en main ainsi que ses études, voilà qu'il tombe sous le charme de la fragile Rachel. Obligé de travailler pour subvenir à leurs besoins et de vivre en compagnie de sa belle-famille, il fait à nouveau le deuil de ses ambitions. Comme son père par le passé, il ne pourra même pas faire carrière dans l'armée, réformé pour raison de santé.

En toile de fond, il y a la seconde guerre mondiale qui se profile et l'engagement patriotique des jeunes américains, mais cela reste une simple évocation. L'auteur se cantonne à nous décrire l'existence même de quelques personnages peu attachants. Les femmes jeunes y prennent le pouvoir jusqu'à ce qu'elles soient enceintes. Plus âgées, délaissées, elles se réfugient dans l'alcool, pour noyer leur mélancolie. Evan n'a pas vraiment de caractère pour se donner les moyens de réaliser ses rêves. Trop sensible aux attraits féminins, il manque de volonté et le moindre jupon lui fait oublier le fait qu'il va de désillusion en désillusion.

Ce roman reste malgré tout, grâce au style de l'auteur, agréable à lire. Il a l'avantage d'être court (vaut mieux quand on n'a pas grand chose à dire) mais, pour moi, il ne mène strictement nulle part. Plutôt frisquet, cet été à Cold Spring ! 9/20

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Yates dépeint, par ces quelques portraits fascinants, une Amérique des classes moyennes dans les années 1930-1940. Evan Shepard est le fils d'un marine à la retraite et sa mère est devenue dépressive et alcoolique à force d'ennui et de déménagements. Evan est un adolescent turbulent jusqu'à ce qu'il se découvre une passion pour l'automobile, qui l'accapare totalement… Et pour les filles. Très tôt il emballe Mary qui, après une nuit dans sa voiture, tombe enceinte, obligeant Evan à se marier au lieu de faire ses études d'ingénieur mécanique. Il découvre alors le train-train quotidien d'une vie sans surprises mais avec de nombreuses responsabilités familiales : Celles-ci le contraignant à garder un petit travail qui l'ennuie, une femme qu'il n'aurait pas choisie et un enfant qui lui est imposé. Sans surprise, il divorce peu de temps après mais garde son travail pour économiser pour les études qu'il compte reprendre.


C'est au hasard d'une panne de voiture (encore… Ca aurait dû lui mettre la puce à l'oreille !) qu'Evan fait la connaissance de Rachel, vierge et timide, tout l'inverse de Marie. Au bout d'un certain temps ensemble ils décident ou se sentent plus ou moins obligés de se marier, puis Rachel se trouve enceinte au grand dam d'Evan. Et rebelotte, Evan devant subvenir aux besoins de sa famille doit abandonner ses projets d'études et conserver un métier d'ouvrier. En répétant ses erreurs, il semble ne pas parvenir à s'en sortir. Les choses empirent quand, pour des raisons de loyer, la mère de Rachel, une hystérique sans le sou, propose qu'ils vivent tous ensemble… Noyé dans une médiocrité sans fin qui le déprime de plus en plus, Evan se tourne vers son ex-femme… Semblant ne pas apprendre de ses erreurs et ainsi tourner en rond, emprisonné dans le cercle vicieux des classes moyennes. Quel chemin prendra sa vie, choisira-t-il un tournant décisif ou est-il condamné à tourner en rond sans pouvoir se sortir de la médiocrité de sa vie qu'il méprise tant ?


*****

Voici deux semaines que j'ai achevé ce roman réaliste, et mon avis est encore partagé, ambigu, complexe. Je pense que la manière qu'a choisie l'auteur de raconter son histoire la sert et la dessert à la fois. La plume est précise et concise, elle parvient donc à raconter une histoire sur de nombreuses années en peu de pages et sans que l'on soit ennuyé par des longueurs parasites ; D'un côté, cette impression de survol, comme si rien ne comptait et surtout comme si les jours passaient et se ressemblaient inlassablement, immuables, sans fin ni issue possible, rend très bien l'état d'esprit des personnages et l'idée de fatalisme ou de déterminisme qui prédomine dans ce roman, cette conviction des personnages de classe moyenne que c'est le destin, qu'on ne peut rien contre. Il est plus facile de se laisser porter par cette idée qui permet de fuir ses responsabilités (autant que les longues virées en automobiles permettent de fuir son foyer) que de reprendre sa vie en main et de faire des sacrifices permettant d'atteindre nos objectifs.


« Evan prit l'habitude de rouler sans but, le soir, et de ruminer dans le noir, le visage grave. C'était vraiment bien de vivre avec une jolie fille folle de vous, aucun doute là-dessus. Mais cela donnait aussi à réfléchir. Etait-ce là tout ce qu'on pouvait attendre de la vie ? Il frappait le volant, encore et encore, n'arrivant pas à croire que son chemin était si bien tracé et qu'il n'y aurait pas moyen de le faire dévier alors qu'il n'avait pas encore dix-neuf ans. »


Sur ce point pourtant, l'auteur montre le bon exemple à son anti-héros par le biais d'un personnage secondaire, son beau-frère : le plus insignifiant de la famille, mais le seul à fuir la facilité et à se donner les moyens de réussir. J'en profite pour saluer les portraits de ces adultes usés de la classe moyenne, cherchant leur place, incapable de vivre seuls mais ne supportant pas les autres. Mais d'un autre côté, cette narration fait paraître le récit et donc la lecture parfois plats et monotones. Dans l'idée, cela pourrait ressembler à du Zola en plus concis, mais sans l'étincelle de celui qui s'enflamme pour ce qu'il décrit. La plume de Yates, dans ce roman, est aussi fataliste que son histoire ce qui m'a donné une impression de fadeur à certains moments.


Malgré tout, ce roman se lit tout seul et, si ce n'est la légère monotonie qui peut nous gagner, la plume est agréable et pertinente puisqu'elle parvient parfaitement à nous faire comprendre son message. En outre, je l'ai remercié plusieurs fois de nous épargner les détails répétitifs de l'ennui des jours ou situations vécus par les protagonistes et, pour une fois, j'ai enfin lu un auteur qui sait écrire une fin ouverte sans la faire passer pour « bâclée ». Ce fut donc pour moi une lecture pas inintéressante mais un peu pâle : une manière de raconter qui est expressive par son inexpressivité, ce qui est peut-être une forme de génie mais m'a laissé une sensation de vide à la fin - celle ressentie par les personnages… ? Preuve d'une réussite ou d'un échec ? Je vous laisse donc décider si vous souhaitez découvrir cet auteur et surtout à quel moment.


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Nous sommes dans les années 40 sur la Côté Est des Etats-Unis. Evan est un jeune homme de la classe moyenne, qui doit se marier prématurément après avoir mis sa petite amie enceinte. Il abandonne ses études et trouve un emploi pour faire vivre sa famille, avant de divorcer et de se remarier quelques années plus tard. Englué dans une vie qu'il n'a pas choisie, Evan se résigne, entre un père aigri, une mère alcoolique, une belle-mère envahissante et un beau-frère complexé.

Ce n'est pas très gai, pas très optimiste, mais la lecture est très fluide, un peu hypnotique, portée par la plume très agréable de Richard Yates. Un peu déprimant quand même.


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C'est un roman que j'ai lu très rapidement...pour le finir le plus vite possible en fait, il sera vite oublié. C'est bien écrit mais je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages, je n'ai pas compris les revirements sentimentaux d'Evan et j'ai trouvé que beaucoup de pistes étaient ouvertes et puis vite abandonnées sans être exploitées.
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J'ai été assez rapidement immergée dans l'histoire, qui commence au milieu des années 1930. On apprend tout d'abord à connaître Evan et ses parents. Puis nous sommes projetés en 1942, peu après les évènements de Pearl Harbor. L'irruption de la guerre promet alors des bouleversements intéressants. Dans le même temps, Evan se remarie et cohabite avec sa belle-famille, ce qui nous promet une histoire de famille, ainsi que d'assister à la vie balbutiante de jeunes mariés. Bref, tout cela était de nature à me plaire.

Le problème, c'est que tout cela ne mène à rien. La Seconde Guerre Mondiale n'est pas exploitée, même si les recrutements sont présents en toile de fond. Nous assistons en effet à certains pans de la vie quotidienne de cette famille, avec parfois un certain intérêt, mais tout cela ne mène à rien, puisque le roman finit en queue de poisson, avec un revirement aussi brutal que peu développé. Oui, des portraits sont brossés, mais on n'entre jamais profondément dans la psychologie des personnages. Tout le long, des pistes sont lancées pour l'avenir de chacun des personnages, mais tout est laissé en plan, inachevé. Au final, je reste là, à me demander désespérément où l'auteur a voulu nous mener, ce qu'il a souhaité démontrer…

Ajoutons à cela que le personnage d'Evan, égoïste et volage, voire violent à ses heures, n'a rien de sympathique. Celui de sa jeune épouse ne l'est pas davantage, tant elle est en retrait et tant elle s'escrime à afficher une façade de bonheur. Finalement, le personnage le plus sympathique est celui de Gloria, la belle-mère d'Evan. Certes, elle est un peu folle, mais au moins elle est vraie, elle est vivante… le père d'Evan, Charles, est lui aussi un personnage assez agréable.

En revanche, aucun problème avec l'écriture, qui est agréable, et qui nous mène à ce paradoxe : la lecture de ce roman a été plaisante, si l'on fait abstraction de la frustration causée par l'intrigue.

Vous l'aurez compris, moi qui apprécie la littérature contemporaine avec des personnages fouillés et des intrigues fortes, j'ai été déçue par celui-ci. En lui-même, le portrait de cette famille n'a rien de désagréable et l'ensemble est bien écrit. Mais je n'ai pas réussi à trouver de finalité à tout cela et, à moins que vous n'ayez vraiment besoin d'un auteur en « Y » pour un quelconque challenge, je pense que ce roman n'a rien d'indispensable.
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