Après tant d'années à entendre parler de
Virginia Woolf, j'ai enfin pu découvrir un de ces classiques tant aimés. Mais alors, quelle déception !!!
Si je n'avais pas fait de recherches un petit peu poussées pour comprendre le sens et la portée des écrits de l'auteure, j'aurais complètement détruit ce livre dans cette chronique. Selon moi, le sens du livre a beaucoup plus de contenance que les mots eux-mêmes. C'est un livre spirituel, qui ne raconte pas vraiment d'histoires, mais qui se base sur la conscience des personnages. Dans un Londres d'après première guerre mondiale, le personnage éponyme du livre, Clarissa Dalloway, donne une réception chez elle, dans son milieu mondain bon chic bon genre.
C'est un ouvrage déroutant. L'histoire se passe sur une seule journée. Mais il y a à la fois beaucoup et peu de choses qui se passent durant cette journée. On voit la journée se dérouler à travers le prisme de conscience des personnages, avec une narration intersubjective, qui saute d'une conscience d'un personnage à une autre. de ce fait, la vie intérieure est narrativisée. le lecteur connaît intimement les personnages ; les barrières tombent entre les paroles ré
elles et les pensées des personnages.
Le contexte spatio-temporel du livre est tout aussi déboussolant, avec un récit au présent, mais des sauts dans le passé marquées par les souvenirs des personnages qui ressurgissent dans leurs consciences. Seul élément qui rappelle le temps présent : les coups du
Big Ben, qui rythment le temps qui passe.
Un simple détail aperçu peut permettre de développer plusieurs pages de descriptions hargneuses et longuées. Les impressions deviennent des aventures.
Mrs Dalloway rompt complètement avec les formes traditionnels du roman (c'est d'ailleurs ce qui a causé mon grand désarroi).
Ce roman moderniste aborde des sujets très multiples. Il se questionne notamment sur le genre et la condition de la femme, avec la protagoniste, engluée dans son mariage et dans un milieu mondain, enfermée dans une vie factice, faite d'apparences où l'on se cache derrière un nom. D'ailleurs, le nom Dalloway n'a pas été choisi par hasard. En anglais, Dally veut dire badinage et Way chemin ; on voit donc un personnage totalement dépossédé de son identité. Certaines similitudes entre l'héroïne et l'auteure peuvent être décelés, comme le féminisme poussé dont faisait part
Virginia Woolf, la volonté d'émancipation de la femme (l'auteure a soutenue les suffragettes à Londres), ou encore les pensées suicidaires de l'héroïne, qui rappellent le suicide par noyade de l'auteure.
Un autre personnage se suicidera dans le roman. C'est Septimus, le vétéran de la première guerre mondiale. Il souffre d'hallucinations, il est incapable de sentiments et à des difficultés à interagir avec les gens qui l'entourent. le rapport au temps est devenu trop insupportable pour Septimus, agonie d'une âme mortelle face à l'immortalité du temps. L'échec de la première guerre mondiale (rappelons que
Mrs Dalloway se place dans un contexte d'après-guerre) va causer l'échec des personnages. de ce fait, le monde de
Virginia Woolf est vu à travers la folie et la raison. L'auteure réfléchie et faire réfléchir ses lecteurs sur l'existence et sur la vie. Selon elle, il vaut mieux être spirituel que matérialiste, car le spiritualisme est la configuration la plus à même de proposer une fable du monde.
Bien que je n'ai pas accroché au livre lui-même, les explications trouvées sur Internet m'ont fait apprécier un petit peu l'écriture si spéciale de l'auteure. Nous avons donc là la représentation errante de pensées descriptives, qui permettent, selon
Virginia Woolf de rendre plus vraisemblable la représentation de la vraie vie.
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