Armel de Wisme revient dans cet essai sur l'histoire des chevaliers de l'
Ordre de Malte , de leur création en Terre Sainte au moment des premières croisades jusqu'à la fin de leur pouvoir temporel sur Malte, avec le passage sur l'île de
Bonaparte en route pour l'Egypte en 1798.
Moins connus que les Templiers, les Hospitaliers, qui furent leurs grands concurrents durant les croisades, ont été fondés autour de l'assistance médicale aux blessés, avec un hospice à Jérusalem dédié à
Saint-Jean Baptiste. Petit à petit, leurs chevaliers recrutés dans tous les pays de la chrétienté, et se regroupant en « langues », ont surtout eu un rôle militaire. Avec la reconquête musulmane du royaume de Jérusalem, puis des dernières places au Moyen-Orient, les chevaliers se sont réfugiés à Chypre, avant de s'installer durablement à Rhodes.
Épine dans le pied des souverains ottomans, par leur présence maritime dans l'Egée, les chevaliers « johannites » ont tenu plusieurs sièges derrière les fortifications de Rhodes. En 1523, après un long combat, ils se rendaient au sultan Soliman le magnifique.
Ils quittaient alors définitivement Rhodes pour se trouver un refuge sur un petit archipel de trois îles : Malte. Leur parcours continua là-bas, essentiellement de façon maritime. Les chevaliers de l'Ordre Souverain Militaire et Hospitalier de
Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte (c'est leur nom complet) ont alors servi de sentinelle sur la Méditerranée. Leurs galères combattaient les pirates barbaresques, libéraient les chrétiens emmenés en esclavage. Avec une école maritime dédiée et des navires constamment en mer, ils étaient la force navale contre la présence ottomane (qui n'a jamais pu prendre l'île, malgré des attaques répétées).
Les Grand Maîtres continuaient à vivre dans le luxe dans leurs palais de la Valette (une ville qu'ils ont construit et auquel ils ont donné le nom d'un de leurs plus illustres grand maître).
Leur influence maritime a connu son apogée avec la bataille navale de Lépante, avant de diminuer, comme les revenus provenant de leurs détentions en Europe. Quand
Bonaparte vient mouiller sa flotte sous les remparts de la Valette, l'ordre en déclin ne peut que capituler. Il subsiste aujourd'hui, avec un siège à Rome.
L'écriture d'Armel de Wisme est parfois un peu lourde. L'auteur n'hésite pas à placer dans le corps du texte de très longues citations de documents ou d'actes. le rythme en pâtit. C'est dommage, car l'histoire de cet ordre chevaleresque est un peu celle de la Méditerranée orientale pendant des siècles.