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4,35

sur 983 notes
Si vous avez aimé la Griffe du chien, évitez d'ouvrir Cartel, restez-en là.
La Griffe renfermait de véritables prouesses littéraires (la description de l'intérieur du tremblement de terre de Mexico me fait encore vaciller), une richesse de descriptions de milieux, une variété de péripéties.
Dans Cartel, les traques et les raids ne succèdent sans âme, sans ampleur, les scènes sont mécaniques, les dialogues encore plus, et on s'ennuie.

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La suite de la guerre entre Adan Barrera « le patrõn » de la drogue et Art Keller qui a causé sa chute dans « La griffe du chien » ,comme un perpétuel recommencement . Mais le livre ne se réduit pas au thriller haletant d'une vendetta entre individus où à la guerre des clans . Il ne se contente pas d'exposer les abominations perpétrées par des psychopathes rendus fous par l'argent et le pouvoir. Il dévoile surtout les interactions entre le monde économique , politique et mafieux qui en sont à l'origine . Il peint l'abominable situation des populations ,chair à canon et victimes d'une guerre inexpiable entre puissants . « Noir c'est noir il n'y a plus d'espoir » pourrait être l'épigraphe d'un ouvrage dont on aimerait tant qu'il ne soit que fiction .
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La suite du roman culte « La Griffe du Chien » est enfin là. Dix ans d'attente pour « le Guerre et Paix des romans sur la drogue » selon le maître James Ellroy. « Cartel » est signé Don Winslow. Avec ces deux romans c'est quarante années de lutte contre la drogue que nous pouvons contempler, avec à la clé un échec retentissant. Car c'est ce qui fait sens à la lecture de « Cartel », le côté illusoire de cette lutte qui n'a jamais su empêcher la montée en puissance des narco-empires au Mexique. Car oui il est question du Mexique, de Juarez et de sa frontière avec les Etats-Unis, le plus gros consommateur de drogue au monde. C'est cela le drame du Mexique, être voisin du pays qui finance la lutte contre la drogue et qui dans un même temps consomme le plus ces mêmes drogues. le Mexique a été, derrière la Syrie, le pays qui a connu en 2016 le plus grand nombre d'assassinats, essentiellement à cause des cartels de la drogue. «Les homicides intentionnels en 2016 au Mexique ont fait 23 000 victimes», a annoncé Antonio Sampaio, expert de l'IISS, un chiffre à mettre en perspective avec les 60 000 assassinats comptabilisés en Syrie, pays où la guerre civile fait rage depuis six ans. le Mexique a connu une augmentation de 11% des homicides entre 2015 et 2016. Selon l'IISS, ces violences sont nées de la décision en décembre 2006 du président mexicain Felipe Calderon de déclarer la guerre au trafic de drogue: «le conflit résultant a apporté la misère au Mexique: 105 000 personnes ont perdu la vie par homicide intentionnel entre cette date (décembre 2006) et novembre 2012», a affirmé M. Sampaio. «Il est très rare que la violence criminelle atteigne les niveaux d'un conflit armé. C'est pourtant ce qui se passe dans le triangle nord de l'Amérique centrale (Honduras, Guatemala, Salvador, avec 16 000 homicides), et particulièrement au Mexique», a-t-il ajouté. « Cartel » nous fais revivre cette réalité qui touche tout le monde là-bas. Les gangs, les Zetas, le cartel du Sinaola etc.. sont autant de menaces pour un Etat mexicain gangréné par la corruption, les assassinats notamment de journalistes qui tentent courageusement d'enquêter sur tous ces crimes. L'année 2016 avait été marquée par un nombre record de 11 journalistes exécutés, alors que le Mexique figure au troisième rang des pays les plus dangereux pour les journalistes après la Syrie et l'Afghanistan, selon Reporters sans frontières (RSF). L'armée, la police, les politiques, tous jouent un double jeu. Les principales victimes sont, comme trop souvent, les indigents, les plus fragiles (les femmes, les enfants).. Ce récit de l'horreur nous permets de mesurer le décalage entre ce qui nous est présenté comme une nécessité (la lutte contre les trafics de drogue) et la réalité de ce conflit bien plus complexe et trouble qu'on ne peux l'imaginer. Il faut avoir le coeur solidement accroché pour descendre dans cet enfer. C'est ultra violent et les monstruosités décrites font froid dans le dos. Et pourtant, tout ce que Don Winslow nous raconte est vrai. Il a seulement changé les noms. Ainsi « Adan Barrera » dans le livre n'est autre que Joaquin « El Chapo » Guzman, l'homme qui s'était échappé par deux fois d'une prison de haute sécurité mexicaine et qui est aujourd'hui extradé aux Etats Unis pour répondre de ses actes. Mais cette arrestation ne change rien ou presque car déjà au Mexique d'autres souhaitent prendre sa place. Une guerre interne est actuellement en cours au sein du cartel de Sinaloa après l'extradition de son puissant chef. Mais il existe aussi des gens de la trempe de Art Keller, le policier « incorruptible » qui doit pourtant se compromettre lui aussi pour éviter le pire. le journaliste mexicain Javier Valdez, spécialiste reconnu du narcotrafic et pigiste pour l'AFP dans l'État de Sinaloa, a été assassiné dans la ville de Culiacán (nord-ouest). « Cela s'est passé devant les bureaux de Riodoce. (…) Il a été attaqué à l'arme à feu », a indiqué une source judiciaire. Javier Valdez, 50 ans, travaillait depuis de plus de dix ans pour l'Agence France-Presse dans l'État de Sinaloa, fief du cartel de Joaquin « El Chapo » Guzman. La force de ce livre c'est que la réalité qu'il décrit n'a jamais été aussi prégnante qu'aujourd'hui. Les centaines de milliards de dollars générés par ces trafics de stupéfiants sont blanchis par les pontes des cartels avec l'aide de banquiers, d'avocats, de politiques, etc.. On ressort de cette lecture avec l'impression que l'on se moque de nous. Si l'effort de lutte contre les drogues est à mon sens nécessaire, la manière dont cette guerre est conduite nous questionne. Immensément complexe, ce problème soulève de nombreuses interrogations. le style d'écriture de Don Winslow n'est pas son principal atout mais une fois entré dans ce récit, difficile de lâcher les quelques 700 pages de ce pavé monumental. Si vous avez aimé le roman « La Griffe du chien » ou « Sicario » le film de Denis Villeneuve, ce livre est pour vous. Bouleversant.
Lien : https://thedude524.com/2017/..
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Remarquable plongée dans le monde impitoyable des narco-trafiquants, suite de "la griffe du chien", avec les mêmes acteurs, du moins ceux qui sont encore vivants ... tant les éliminations physiques jonchent les 800 pages de ce roman !

Adan Barrera arrive à s'échapper de sa prison, ce qui oblige Art Keller à quitter sa préretraite pour essayer de mettre fin aux agissements de ce très sanguinaire patron d'un cartel mexicain.

Les règles de fonctionnement de ces cartels semblent très simples: ils achètent toute personne, fonctionnaire, policier, journaliste, homme politique ... qui puisse leur être utile, et en cas de refus, c'est la mort ...

Les 2 romans sont passionnants, bien conçus, bien rythmés, sans pité ... et si je dois critiquer quelque chose dans "Cartel", c'est juste un chapitre beaucoup trop long pour introduire le personnage du journaliste Pablo.

Âmes sensibles s'abstenir, sinon roman instructif pour ceux qui veulent comprendre ce monde des narco-trafiquants.
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Ce roman est dédicacé à tous les journalistes nommés, morts ou disparus au Mexique pendant la période du roman. Certains tentent de faire leur travail, de dénoncer. S'ils touchent des pots de vins mais qu'ils ne les utilisent pas, c'est comme si c'était le cas. Il y en a bien d'autres morts aussi. Personnellement, je donnerai une spéciale dédicace à tous ceux qui ont souffert de ces luttes contre les cartels de drogues, à ceux qui ont été exécutés sommairement, toute cette population qui tente de vivre malgré tout, qui voit son pays souffrir, les régions se vider. Personne ne sait à qui il doit faire confiance. Une des morales, les Etats-Unis ne retiennent aucune leçon. Ils sont englués dans des guerres qui ne finissent jamais. Ils profitent de ces cartels de drogue, mais cela se tait. Je pense qu'il n'y a pas que les USA. L'Europe est également en cause puisque les marchés sont, eux aussi, florissants. Quand je pense à tout cet argent dû au trafic qui occasionne autant de morts alors qu'il pourrait servir à ce que le monde aille mieux. Il existe un parallèle entre ces cartels et la lutte contre le terrorisme des états. Tout cela est très loin de chez nous mais assez près tout de même
je n'ai pu que constater que l'écrivain a écrit ici une oeuvre à couper le souffle (je l'avais déjà apprécié dans La Griffe du Chien), qui m'a tellement emballé que je suis arrivée à lire ce gros livre (je le répète et de plus j'ai un faible pour eux) en quelques jours seulement car j'ai été très captivé par l'histoire et par l'écriture.
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Après « Savages » et « La griffe du chien » je ne pouvais pas manquer le nouveau roman de Don Winslow.
Le talent de Don Winslow est intact. Une fois encore grâce à un excellent travail de recherche, il nous livre une intrigue et une analyse précise sur le trafic et la guerre de la drogue au Mexique et autres pays d'Amérique du sud ainsi que sur le rôle ambigu des États-Unis. Mais est-ce utile d'en faire 700 pages !

J'ai été un peu déçu par cette suite qui n'apporte rien de neuf. « La griffe du chien » était palpitant et passionnant, « Cartel » traine en longueur. C'est la même histoire en plus gore avec de nombreux carnages balisant le roman. La guerre des différents gangs de narcos m'a semblé trop répétitive et parfois sans intérêt.

L'écriture de Don Winslow fait que j'ai été happé par l'histoire et l'envie de connaitre la destinée d'Art Keller et d'Adan Barrerra m'ont fait aller au bout du roman. Contrairement à « La griffe du chien » je pense oublier rapidement « Cartel ».
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Epopée de la guerre contre la drogue dans les cartels mexicains avec deux têtes d'affiche: le flic Arthur Keller et le chef d'un cartel puissant : Adán Barrera. C'est autour de ce duel final comme dans les westerns de Sergio Leone, que tout se met en place.
Confinés chacun de leur côté – Keller dans un monastère où il élève des abeilles et Adán Barrera en prison où, moyennant finance, il est traité en VIP et rencontre Magda, l'amour de sa vie.
Tout part en vrille quand les "Zetas" représentés par Quarante et Ochoa prétendent contrôler tout le trafic du cartel mexicain et, pour ce faire, livre à Adán Barrera et ses comparses, une guerre sans merci avec raffinements de cruauté. Keller représente les USA. Il a le droit d'observer mais ne peut intervenir dans un état qui n'est pas le sien, ce qui n'est pas sans poser de vrais problèmes : que faire quand les "federales" censé protéger les citoyens sont corrompus jusqu'à la moëlle tout comme leurs supérieurs et tout le gouvernement qui doit justement changer? Tout ce beau monde a-t-il toujours le choix hormis entre risquer sa vie et celle de sa famille?
Les habitants, les citoyens ordinaires vivent constamment dans la terreur entre les chefs de cartels qui dotent les villages d'écoles et d'équipement de toutes sortes et les assassinats de ceux qui osent, comme des Résistants, s'opposer à eux d'une manière ou d'une autre. Les Zetas sont spécialistes de ce genre de tueries et ne respectent aucun code.
Contre tout ça s'élèvent trois figures résistantes : Marisol, médecin qui tient un dispensaire à Cuidad-Juarez; Pablo, journaliste, un jour forcé de publier des articles favorables aux Zetas moyennant finances et Ana qui lutte contre l'arrestation arbitraire de son fils par les militaires. La moindre résistance est réprimée et subit la loi du cartel qui met la pression. Les politiques et la police font partie du même camp. La démocratie est morte.
Les quelques policiers non corrompus ne peuvent intervenir au Guatemala où se sont réfugiés les Zetas. Il faudrait, pour les autorités américaines s'y intéressent, qu'il ait preuve de terrorisme islamiste.
Keller va s'associer avec le diable pour mettre fin à tout ce cirque mais rien ne sera plus comme avant, son amour pour Marisol et ses valeurs morales s'en trouveront ébranlées à jamais.
Le style est efficace. On va à l'essentiel. Pas trop de psychologie -bien que certains personnages réfléchissent et dépriment souvent dans ce marasme- , on privilégie l'action pure et dure.
Le livre se lit très vite malgré ses 880 pages mais c'est souvent assez noir et ce monde fait plus peur finalement qu'un film d'horreur. A quel point l'humanité peut se corrompre et se rabaisser? Encore une fois, a-t-on toujours le choix?

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Deuxième tome fabuleux et plus intense que le premier tome. La personnalité des personnages s'affirment et montrent leurs bons comme leurs mauvais côtés. J'en suis venu à apprécier certains qui étaient apparu d'abord comme détestable.
D'ici quelques temps je lirai le troisième Tom pour retrouver Art Keller.
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Toujours aussi efficace, Don Winslow nous livre l'histoire terrible de la lutte des cartels pour les territoires, une lutte sans fin et d une violence inouïe. 850 pages magistralement maîtrisées.

On ne peut que se précipiter sur la Frontière.
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C'est la suite de "La Griffe du Chien" et c'est un chef d'oeuvre. Plus rien des outrances un peu grandguignolesques de style et d'intrigue de "La Griffe..." qui me faisaient parfois penser a du mauvais Garcia Marquez et qui, surtout, enlevaient beaucoup a la crédibilité de certains personnages et situations. Ici, tout est a sa place, tout est a la fois sobre et vrai.. et beau. Une beauté sombre et tragique. Ce n'est pas un polar, c'est une oeuvre littéraire et une sacrément bonne. Bien plus qu'une histoire romancée mais hyperdocumentée des cartels de la drogue mexicains. Je regrette seulement que l'agent Keller n'existe pas et que les cartels, eux, non-seulement existent mais sont plus puissants encore que dans le livre. La réalité dépasse la fiction.

Le génie de Don Winslow dans ce deuxieme volume de la trilogie n'est toujours pas dans le style qui se contente ici d'etre efficace, presque journalistique. le génie est dans le réalisme psychologique des personnages, sans pathos ni intellectualisation inutiles. le génie, c'est aussi la conduite de l'intrigue de telle maniere que le livre vous colle littéralement aux mains et a l'esprit d'un bout a l'autre. En résumé, c'est un grand roman sur tout ce qui fait l'humanitude: le bien et le mal, l'amour et la haine, le courage et la lacheté, la générosité et l'égoisme mais surtout le pardon et la vengeance.
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