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Citations sur Câblé (4)

" à vous aussi , ils vous ont donné un nouveau corps ? Demande-t-elle . Garanti anonyme ? Ou-est-ce qu'ils vous ont fait retaper par Firebud , pour que vous soyez totalement dépourvu de style ? "
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Aux yeux de Sarah, les danseurs de l’Aujourd’Oui ressemblent à une masse de poissons mourants qui se tortillent, masse sanglante, insensible, mortelle. Liée par la glaise de la Terre. Ils sont de la viande. Elle, elle chasse, et la Fouine, c’est le nom de son amie.
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À minuit, il sait que son malaise va l’empêcher de dormir. Le panzerboy quitte Santa Fe par le nord, traversant les Sangre de Cristos par la route de montagne de Truchas, en direction du Colorado, pressé de se rapprocher du ciel nocturne. Il conduit sans l’aide des mains ou des pieds, l’esprit voguant sur la froide interface neurale située quelque part entre les images qui défilent rapidement devant son pare-brise et la conscience électrique que forment le corps d’alliage léger et le cœur de cristaux liquides de la Maserati. Ses yeux artificiels, acier et plastique, fixent la route sans ciller ; le lacis des ornières creusées par les crues de printemps, les hautes rangées de pins et de trembles, les pâturages d’altitude, piquetés des taches noires figées du bétail, le tout se découpant dans le faisceau presque liquide de ses feux de route tandis qu’il lance la Maserati à l’assaut de la pente. Les formes illuminées par les phares se dressent, agressives, devant les ténèbres que jette leur ombre même, et Cowboy pourrait presque se croire dans un univers monochrome pareil à une image sur celluloïd en noir et blanc projetée devant son pare-brise et clignotant au rythme de sa progression. C’est presque comme voler.
Au moment de commander ses nouveaux yeux Kikuyu, il avait failli demander l’option monochrome, amusé à l’idée de n’avoir qu’à basculer dans son crâne un interrupteur mental pour se retrouver plongé dans l’action de quelque fantaisie en noir et blanc, un vieux film de ciné, en compagnie de stars du genre Gary Cooper ou Duke Wayne, mais faute d’une demande suffisante, l’option monochrome avait été retirée du catalogue. Il aurait également voulu des iris d’acier chromé mais son patron, le Roublard, l’en avait dissuadé, les estimant trop voyants pour le genre d’activité pratiquée par Cowboy. Il avait obtempéré à contrecœur, comme toujours quand le Roublard pondait une nouvelle restriction à ses fantasmes personnels. À la place, il s’était pris des pupilles d’un gris d’orage.
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Sarah lui tourne le dos pour fixer Maurice dans ses yeux de métal. « Cet homme m’embête », dit-elle.
Les traits de Maurice ne changent pas d’expression. « Feriez mieux de partir », dit-elle à Cunningham.
Sans regarder Cunningham, Sarah reçoit, du coin de l’œil, l’impression d’un ressort qui se détend. Cunningham semble plus grand qu’il n’était un instant auparavant.
« Je peux quand même finir mon verre ? »
Sans baisser les yeux, Maurice met la main dans le tiroir-caisse et jette des billets sur le revêtement noir du comptoir. « C’est aux frais de la maison. Dehors ! »
Cunningham ne dit rien, se contentant de fixer avec calme les yeux de métal qui ne cillent pas. « Townsend », dit Maurice, un mot de code et le nom du général qui l’a jadis conduit face aux Orbitaux, face aux feux de leur barrière défensive. Le matos du Foulard bleu relève son empreinte vocale et les systèmes de défense sortent de leur cachette au-dessus de la glace et se verrouillent en place. Sarah lève la tête. Des lasers militaires, juge-t-elle, récupérés au marché noir ou peut-être sur le vieux chasseur de Maurice. Elle se demande si le bar dispose de suffisamment de courant pour les alimenter ou s’ils ne sont que du bluff.
Cunningham reste immobile une demi-seconde encore puis il pivote et quitte le Foulard bleu. Sarah ne le regarde pas partir.
« Merci, Maurice », dit-elle.
Maurice se force à sourire, un sourire triste. « Bon sang, m’dame, vous êtes une habituée. Et ce mec est un Orbital. »
Sarah ne cache pas sa surprise. « Un type des blocs ? T’es sûr ? »
– Innes », dit Maurice, encore un nom venu du passé, et les lasers regagnent leur cachette. Sa main jaillit pour prendre l’argent sur le comptoir. « Je n’ai pas dit qu’il était des blocs, Sarah, mais il y est allé. Et récemment, même. Ça se voit à sa démarche, quand on a l’œil pour ça. » Il porte un doigt noueux à sa tête. « L’oreille, voyez ? La gravitation créée par la force centrifuge est un petit poil différente. Il faut du temps pour se réadapter. »
Sarah fronce les sourcils. Quel genre de boulot cet homme lui propose-t-il ? Un truc assez important pour le faire descendre dans l’atmosphère afin d’engager une crade et sa Fouine ? Ça ne paraît guère probable.
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