On dit que les jeunes sont impatients, mais la plupart du temps ils pourraient en remontrer à leurs aînés, ils ont plus l'habitude d'attendre; le temps s'écoule plus lentement pour eux car ils passent tant d'heures, de jours, de mois et d'années dans l'attente - de leur anniversaire, de Noël, du retour de leur père, de la venue de l'été, des examens, que la pluie tombe, que le pasteur en ait fini de parler, que les filles arrêtent de dire "Pas maintenant, pas encore, attends!". Oui, pour ce qui est de la patience, et sous toutes ses formes, les jeunes en ont la vraie maîtrise.
Comme tous les gosses de mon âge au Montana, j'avais mon petit arsenal: une .22 pour tirer sur les chiens de prairie et les serpents; un .410 calibré pour chasser les faisans, les oies, les canards et les grouses; et aussi un 30-30 pour chasser les cerfs. Mais toutes ces armes n'étaient qu'à un seul coup. Pour mon père il n'y avait rien de pire que les faux tireurs d'élite et les gaspilleurs de munition. Pour lui, posséder un fusil à un coup constituait le meilleur apprentissage au tir utile. Sa théorie était valable, mais on ne pouvait pas me l'appliquer. Médiocre tireur, j'étais en revanche très rapide pour recharger.
En observant le regard mort de l'oiseau, je me rendais compte que les plus étranges relations auxquelles on ne pense pas - le sexe et la mort, le désir et la violence, l'envie et la déchéance - sont nichées là, oui, bien nichées au cœur même des âmes les plus pures.
Dans notre coin, il avait fait très chaud et sec, comme d’habitude. Toutefois, au cœur même de l’été, nous pouvions déjà observer quelques signes avant-coureurs de l’automne : une feuille de peuplier qui çà et là tournait au jaune ou qui lâchait prise, la couverture légère exigée par la fraîcheur des nuits. (p. 24)
« ——-Mais bon Dieu qu’est ce que je devrais penser?
Baiser une Indienne, la tripoter ou je ne sais quoi ……..
On ne met pas un homme en taule pour ça .
On n’enferme pas son frère. Un homme respectable. Un héros de guerre .
——-Arrête , papa. Je t’en prie » ..
« C’est un lieu commun que de souligner l’étroitesse d’esprit et la mesquinerie qui caractérisent la vie de village . Il me faut pourtant souligner qu’en 1948, à Bentrock, dans le Montana, l’inverse était vrai .
Les habitants de notre communauté toléraient toutes sortes de personnages aux comportements les plus excentriques, les plus insolites ou les plus aberrants . » ….
Les Indiens ont l'habitude de consulter un guérisseur ou une vieille squaw. Et quand un médecin arrive, ils pensent qu'il est envoyé par un esprit malin ou quelque chose de même genre.
Il avait les mains enfoncées dans les poches arrières de son pantalon et son gros ventre pointé en avant ressemblait à un sac bourré de grains. Il se tenait les jambes écartées, comme prêt à faire face à la moindre agression. Il portait ses cheveux blancs plus longs que la plupart des gens de son âge - pas dégagés derrière les oreilles et retombant en boucles sur le col de sa chemise. Ses rouflaquettes fournies lui descendaient jusqu'aux bajoues. Quand nous arrivâmes devant lui, le vent souleva ses cheveux, conférant à sa tête un volume plus imposant que jamais.
- David, je pense que dans ce monde les gens doivent payer pour leurs crimes. Peu importe qui l’on est ou quelles relations on a. Si on se conduit mal, on doit payer. J’y crois et c’est mon devoir.
Mes parents avaient interverti les rôles. Ma mère incarnait désormais le réalisme et l'expérience; mon père la rigueur morale.