(je vais pas me faire de copains, encore un coup)
Soyons juste : j'avoue avoir du mal avec les textes qui n'ont comme seul but que dérouler un tapis rouge à leur final stupéfiant. Quand je lis un livre, la fin m'importe moins que le voyage. J'attends surtout des personnages forts, profonds, qui se démènent dans des univers sombres, jamais manichéens, aux structures finement ciselées.
L'intrigue, pour moi, ne doit être qu'un prétexte, un fil rouge qui guide le lecteur dans l'univers imaginé ou décrit par l'écrivain. Les finales grandioses m'importent moins que les mécanismes qui animent les personnages, leur psychologie, et la façon dont ils survivent au sein d'une société ou d'un environnement qui est en contradiction avec leurs valeurs. D'où mes goûts pour
Caryl Férey,
James Lee Burke,
James Ellroy, Lehanne et tant d'autres. On est en droit de ne pas être d'accord, heureusement. La littérature offre suffisamment de choix pour trouver son bonheur.
Cette parenthèse refermée, voilà ce que je reproche à
Avant d'aller dormir : D'abord, ce n'est pas vraiment un roman. C'est une nouvelle gonflée à l'hélium. On pourrait
le dégraisser d'une centaine de pages au bas mots, tant certains chapitres sont redondants et alourdissent le récit. Cette longueur superflue et artificiel
le dilue le rythme, tue le suspense, bloque l'étonnement d'un twist final devenu prévisib
le depuis bien longtemps. Les personnages sont creux, insipides, à peine des esquisses, dont une héroïne écrivaine de romans à l'eau-de-rose qui m'a laissé totalement indifférent.
Quant à ce décor qui m'est si cher, il est ici inexistant. On pourrait transposer l'histoire dans presque n'importe quel pays du monde sans aucun problème. L'écriture est plate, sans saveur, sans goût, des phrases mises bout à bout, CTRL+C / CTRL+V. Je vous épargne les jeux de mots douteux prenant à partie le titre du roman.
Je l'ai lu jusqu'au bout mais même
le dénouement est prévisible. Beaucoup de bruit pour bien peu de choses, je trouve.