AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782262031213
264 pages
Perrin (11/03/2010)
3.22/5   16 notes
Résumé :
Le 17 juillet 1676, à huit heures du soir, cinq jours avant son quarante-sixième anniversaire, Marie-Madeleine d'Aubray, marquise de Brinvilliers, fut décapitée en place de Grève à Paris devant une foule agitée, puis impressionnée par le courage de cette petite femme au corps si frêle. " Elle est morte comme elle a vécu, avec résolution ", écrira Mme de Sévigné. Présente ce soir-là, la célèbre épistolière n'aurait pas manqué un instant d'un feuilleton qui tenait en ... >Voir plus
Que lire après La marquise de BrinvilliersVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La première fois que j'ai rencontré la marquise de Brinvilliers, j'étais en classe de 4°, alors que ma professeur de français nous faisait étudier certaines lettres de madame De Sévigné.
La lettre du 17 juillet 1676 m'avait beaucoup marquée: "la Brinvilliers est en l'air : son pauvre petit corps a été jeté, après l'exécution, dans un fort grand feu, et les cendres au vent ; de sorte que nous la respirerons (...) Elle fut jugée dès hier ; ce matin on lui a lu son arrêt, qui était de faire amende honorable à Notre-Dame, et d'avoir la tête coupée ; son corps brûlé, les cendres au vent. On l'a présentée à la question : elle a dit qu'il n'en était pas besoin, et qu'elle dirait tout ; en effet, jusqu'à cinq heures du soir elle a conté sa vie, encore plus épouvantable qu'on ne le pensait. Elle a empoisonné dix fois de suite son père (elle ne pouvait en venir à bout), ses frères et plusieurs autres ; et toujours l'amour et les confidences mêlés partout."
Plus tard, au lycée, je dévorai "Secrets d'Etat" de Juliette Benzoni et je retrouvai en figurante la marquise, la tueuse en série du Grand Siècle en même temps que je découvrais l'Affaire -un eu plus tardive- des poisons et que mon gout pour le XVII ème siècle s'affirmait.
J'ai, depuis ce temps-là conçu une certaine fascination ou au moins de l'intérêt pour cette femme devenue mythe et personnage, et son affaire fleurant le souffre sans pour autant pouvoir l'assouvir: la marquise de Brinvilliers ne semble pas tellement passionner les historiens et on l'a laissé, la pauvre, entre les pages de ses contemporains, des acteurs de l'affaire et des mémorialistes jusque aux années 2000 et des poussières. Agnès Walch, universitaire a ainsi publié sa biographie de Marie-Madeleine Dreux D'Aubray en 2010 et je viens de la découvrir pour mon plus grand plaisir.

"La Marquise de Brinvilliers" réunit la rigueur historique et un colossal travail de documentation et de recherche à une plume fluide, très agréable à suivre et à lire -ce qui n'est pas le cas de tous les ouvrages historiques ou de toutes les biographies qui pour brillants qu'ils puissent être sont parfois un peu arides- ce qui a rendu ma lecture extrêmement plaisante. J'ai dévoré "La marquise de Brinvilliers"!

Au lieu de se lancer dans une biographie qui suivrait purement et simplement la chronologie de son sujet, Agnes Walch a choisi de commencer son ouvrage par la mort de Sainte-Croix, obscur gentilhomme qui fut l'amant et le complice de la marquise, et le découverte d'une cassette de cuir rouge au contenu bien compromettant pour cette dernière. de là, l'auteur s'attache à revenir sur l'affaire des empoisonnements, sur chacun de ses acteurs et leurs rôles (du financier Pennautier au valet La Chaussée) et sur le contexte historique et social de l'époque dont elle démontre l'importance pour la pleine compréhension de l'affaire Brinvilliers avant de revenir sur le passé et la vie de Marie-Madeleine qui se révèle bien plus complexe, bien plus qu'une froide empoisonneuse et qui malgré sa culpabilité ne peut qu'attiser la compassion.
La conclusion du livre est d'ailleurs à cet égard on ne peut plus éclairante: "en définitive, demeure beaucoup d'opacité sur une affaire qui déclencha une véritable panique en France et sur une marquise à la personnalité complexe, dont le destin fut jalonné de drames familiaux , de haines et de jalousies. Quel jugement porter sur elle? Comme ses contemporains, on finit par compatir. Qu'elle ait été dangereuse, c'est certain; qu'elle ait été coupable, c'est sans doute vrai; qu'elle ait été victime, c'est incontestable."

Ainsi, se pencher sur la vie de la marquise de Brinvilliers, c'est se plonger dans les paradoxes du Grand Siècle, tout d'ombres et de lumières et hanté par la peur et le fantasme du complot; c'est aller à la rencontre d'une époque complexe où la politique entretient des liens étroits avec la sphère privée; c'est se frotter à une époque où les femmes étaient naturellement coupables, par naissance et où on leur refusait le statut de victime qui sauvegarde pourtant parfois du pire, du crime et de la folie; c'est se risquer sur les sentiers de l'ambition qui pousse aux brigues inavouables et aux alliances inavouées; c'est tendre aux mauvaises rencontres; c'est -enfin- se mesurer aux préparations de mercure ou d'arsenic mêlées de bave de crapaud.
Surtout, c'est revenir sur un mythe, une légende noire nourrie par des siècles de fantasmes et lui rendre en même temps que toute sa complexité son humanité, avec sa noirceur et ses failles, sa fragilité.
Ce n'est pas excuser, c'est comprendre et cela ne rend pas l'enquête moins passionnante, au contraire.
Commenter  J’apprécie          182
Cette biographie de la marquise de Brinvilliers, écrite par une historienne, s'ouvre sur la mort d'Henriette d'Angleterre en 1670. Avant de rendre son dernier souffle, cette dernière affirme avoir été empoisonnée. Pourtant, lors de l'autopsie, aucune trace de poison n'est retrouvée. Ce prologue annonce les suspicions d'empoisonnements qui agitent la France de la seconde moitié du XVIIème siècle et notamment l'affaire de la Brinvilliers.

Le début du livre (que j'ai trouvé assez complexe en raison de la multitude de noms et de détails) parle de la découverte d'une cassette à la mort de Godin de Sainte-Croix en 1672. L'objet contient des reconnaissances de dettes et divers poisons dont un est indétectable à l'autopsie. Les noms de Pennautier, grand financier et homme influent du royaume, et celui de la marquise de Brinvilliers, l'ancienne maîtresse de Sainte-Croix, sont compromis. On parle également d'un valet du nom de la Chaussée.

À partir du second chapitre, on en apprend davantage sur la marquise de Brinvilliers. Marie Madeleine Dreux d'Aubray voit le jour en 1630. En 1651, elle épouse Antoine Gobelin, futur marquis de Brinvilliers (dont l'ancêtre Jean Gobelin a donné son nom au quartier parisien des Gobelins). Les époux, issus tous deux de familles riches, sont aisés. Plusieurs enfants naissent de leur union. Antoine obtient rapidement le titre de marquis et dépense sans compter. Il se lie d'amitié avec le fameux Sainte-Croix, qui devient l'amant de Marie-Madeleine. le mari ne se montre guère contrarié puisqu'il est lui-même libertin. le père de la marquise, lieutenant civil, tente cependant d'intervenir en faisant arrêter Sainte-Croix qui vit aux crochets de Marie-Madeleine. Pendant son court séjour à la Bastille, Sainte-Croix fait la connaissance de l'italien Exili, l'alchimiste de la reine Christine de Suède. Lorsqu'il sort de prison, Sainte-Croix monte un laboratoire et fréquente les cours de Glaser, devenu "le roi de la chimie à Paris".

Ensuite, l'auteure revient sur l'ascension du père de la marquise de Brinvilliers. C'est en cela que j'ai trouvé ce livre un peu difficile à suivre par moments : il n'est pas construit de manière chronologique, ce qui peut perdre un peu les novices. Quoi qu'il en soit, cette partie aborde la mort du père de la marquise en 1666, puis celles de ses frères Antoine et François en 1670. "Deux morts à si peu d'intervalle, avec une agonie semblable, sentent trop le poison pour que ne naissent pas les soupçons."

Antoine et Marie Madeleine s'endettent de plus en plus. Sainte-Croix commence à se détourner de la marquise qui se choisit d'autres amants notamment le précepteur de ses fils, issu d'un milieu modeste. À partir de ce moment où la marquise essaie de faire entrer le jeune homme dans ses manigances, j'ai davantage adhéré à ce livre, j'ai trouvé tout cela bien intriguant !

La succession d'événements qui a suivi m'a passionnée : le procès de la Chaussée, la fuite de la marquise à l'étranger, son arrestation et la suite tragique que l'on connaît. La lettre des confessions de la marquise retrouvée lors de son arrestation par Francois Desgrez m'a vraiment interpellée. Ce document est intéressant pour comprendre la complexité et le vécu de ce personnage accusé d'avoir empoisonné son père et ses deux frères.

Pour résumer, un ouvrage intéressant et documenté. L'absence d'un fil chronologique général peut rendre difficile la lecture s'il on ne maîtrise pas cette période. Mais une fois le premier tiers passé, j'ai trouvé le livre davantage dans "l'action". Cette affaire a eu des retentissements importants, Pennautier se trouvant au coeur de la rivalité entre les ministres Colbert et Louvois, tandis que le roi craignait un réseau complotant contre sa personne.
Commenter  J’apprécie          120
Sous le règne de Louis XIV aura lieu la plus célèbre affaire de meurtres en série : l'affaire des poisons, qui va impliquer de nombreuses personnes dans toutes les strates de la société. Mais avant cette découverte retentissante, Marie-Madeleine d'Aubray, marquise de Brinvilliers sera arrêtée et jugée pour avoir empoisonné son père et ses frères, ainsi que pour d'autres tentatives sur d'autres membres de sa famille. La rumeur va s'acharner sur cette femme sans preuve véritable et assurée, la transformant dans l'imaginaire collectif en une sorte de sorcière sans conscience mais il est possible de douter quant à sa responsabilité sur tout ce dont on l'a accusée à l'époque ...
Je ne suis pas forcément une très grande fan des biographies mais cette époque historique m'attire et m'intéresse particulièrement, d'où mon inscription pour ce titre lors de Masse critique (parmi d'autres titres que j'avais sélectionnés aussi mais le hasard a voulu que ce soit celui-ci qui me soit finalement attribué). Comme je suis peu habituée à lire ce genre de livre, j'ai eu quand même un peu de mal lors de cette lecture car je me trouve toujours submergée par trop d'informations et de détails. Et encore, je connaissais déjà cette période et une partie des personnes citées, ce qui a un peu facilité ma découverte de la vie de la marquise de Brinvilliers. le style était fluide et certaines parties ressemblent parfois à un roman mais elles ne sont pas assez nombreuses à mon goût. Nul doute que ce livre est précis et l'auteure a fait des recherches poussées et décrit les évènements sans parti pris (enfin, presque pas, elle reste assez neutre, même si on peut « deviner » ses sentiments vis à vis de cette affaire). Mais je trouve que c'est loin d'être une lecture facile, avec de nombreux personnages cités et il est aisé de se perdre au milieu de tout ce monde, ce qui m'est arrivé plusieurs fois. Cela a eu en tout cas le mérite de me donner envie de me replonger dans cette période et de lire des romans basés sur la vie de la marquise de Brinvilliers car je pense que j'apprécierai plus facilement une version romancée de sa vie, même si ce genre de lecture sera moins érudite.
Commenter  J’apprécie          30
Lecture dans le cadre de l'opération Masse Critique de

Un grand merci à Babelio et aux éditions PERRIN pour cette lecture fort intéressante.

Mon avis

Marie-Madeleine d'Aubray, plus connue sous le nom de "La marquise de Brinvilliers".

Première "tueuse en série" de l'histoire mais au combien attachante !

Certes selon ses aveux elle a empoisonné son père, ses deux frères, son mari, sa fille et sa soeur (son mari et sa fille ne sont pas décédés, elle leur a administré un antipoison) mais les enjeux lors de son procès sont grands. Certains veulent faire "tomber" des gens importants.

Tout n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît, à commencer par l'enfance de Marie-Madeleine. Elle a été abusé physiquement puis des années plus tard psychologiquement. Elle a été je pense manipulé par Sainte-Croix.

La marquise de Brinvilliers aura eu la droiture de reconnaître ses crimes avant sa condamnation, certainement pour être en paix avec elle même mais aussi pour ne point subir la question, c'est à dire la torture. Malheureusement pour elle, elle subira quand même la torture, ce qui est profondément injuste car elle ne sait rien de plus et ne dira donc rien d'autre.

Pirot, théologien réputé sera l pour la confesser. Il lui apportera une aide morale immense, il sera la jusqu'à la fin.

Si nous connaissons les derniers jours, les dernières heures et minutes de Marie-Madeleine c'est grâce au écrits de Pirot.

Ce livre apporte beaucoup La Marquise de Brinvilliers et nous éclaire sur les moeurs, la vie en france au 17ème siècle. Il se lit facilement, est très intéressant. Petit point négatif pour moi, la description des différents arbres généalogiques, qui épouse qui, les différents noms, métiers, villes, parentés deviennent assez vite lassant.

Une bonne lecture que je conseille à ceux qui apprécient l'histoire et les romans historiques.

Ma note 8/10



http://le-boudoir-des-livres.over-blog.com/

Commenter  J’apprécie          10
La marquise de Brinvilliers est-elle le monstre, l'empoisonneuse en série décrite par l'histoire populaire ? Est-elle cette femme dangereuse et dépravée dont le procès fascina tout autant qu'il terrorisa le tout Paris du 17ème Siècle ?

Agnès Walch, historienne, nous narre ici l'histoire d'une femme qui n'est et ne fut pas que tueuse. Elle brise l'imaginaire chimérique populaire pour s'attacher grâce à d'importante recherche historique à la réalité des faits. Dans cette biographie A. Walch démontre l'importance du contexte historique dans la pleine compréhension de cette affaire. En effet en plein siècle de la peur du complot et de l'empoissonnement, à une époque où une femme violée ou ayant subit des relations incestueuses est coupable de son malheur le sort de la marquise semble scellé d'avance.

Marie Madeleine Dreux D'aubray est née en juillet 1630. Elle épouse en 1651 Antoine Gobelin marquis de Brinvilliers. Très vite elle succombe aux avances de Godin de Sainte-Croix, ami de son mari, officier de cavalerie et passionné par l'alchimie. La marquise dépense énormément aussi bien pour ses gouts de luxe que pour entretenir son amant et très vite se retrouve au bord de la faillite.

Ayant eu connaissance de tentative d'empoissonnement de son époux par la marquise, Sainte-Croix enferme des preuves de culpabilités de sa maitresse dans une cassette « à n'ouvrir qu'en cas de mort antérieure à celle de la Marquise ». Il meurt en 1672. La cassette est ouverte et très vite la marquise alors recherchée fuit à Londres. Elle ira ensuite au Pays-Bas, à Liège puis en Flandre.

Durant sa fuite, le valet de Sainte-Croix : La Chaussée, est arrêté et passe aux aveux. Il reconnait avoir aidé la marquise dans ses actes d'empoissonnements. Elle est alors condamnée par contumace en 1673. Elle sera retrouvée dans un couvent à Liège et ramenée en France en 1676. Durant son procès d'avril à juillet 1676 elle niera les faits malgré le passage à la question. Elle est condamnée à être décapité en place publique.

C'est L'abbé Pirot chargé de l'accompagner dans ses dernières heures qui recueillera ses aveux, l'empoissonnement de son père et de ses frères, elle niera avoir tenté d'empoissonner sa soeur et sa belle-soeur. Elle indiquera également que Sainte-Croix à lui-même tenté de l'empoissonner durant plusieurs mois. L'abbé Pirot sera étonnamment frappé par la dignité de la marquise devant la mort. Elle ira à l'échafaud avec courage. Il sera troublé et ému par cette femme.

Le rôle de Sainte-Croix reste flou, pourquoi tenter d'empoissonner sa maitresse ? A-t-elle été manipulée ? Il semble peu probable que la marquise ait été seule instigatrice de cette affaire.

"En définitive, demeure beaucoup d'opacité sur une affaire qui déclencha une véritable panique en France et sur une marquise à la personnalité complexe, dont le destin fut jalonné de drames familiaux, de haines et de jalousies. Quel jugement porter sur elle ? Comme ses contemporains, on finit par compatir. Qu'elle ait été dangereuse, c'est certain ; qu'elle ait été coupable c'est sans doute vrai ; qu'elle ait été victime, c'est incontestable".

Lien : http://mespetitesidees.wordp..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le procès de la marquise est désormais sur toutes les lèvres et devient le grand sujet de conversation non seulement dans les salons, mais aussi dans les cuisines et les écuries. Il anime la vie parisienne comme celle de la Cour, au point que Madame de Sévigné écrit, le 26 juin, que « cette affaire occupe tout Paris au préjudice des affaires de la guerre ». De fait, même le roi suit le déroulement du procès depuis le camp de Liévin, près de Valenciennes, où il bivouaque.
Commenter  J’apprécie          40
Et une femme ne peut rien faire contre les adultères de son époux. La loi ne l'autorise pas à se plaindre. Se taire et prier, voilà à quoi se résument les conseils dispensés par les confesseurs. Mais si c'est elle l'infidèle, elle n'échappe pas à de sévères sanctions quand son époux décide de se venger. Poursuivie et condamnée, elle subit la peine dite de "l'authentique" qui consiste à la raser et à l'enfermer pour le reste de ses jours dans un couvent. Elle est en outre privée de sa dot. C'est dire que l'infidélité est, pour une femme, une prise de risque.
Commenter  J’apprécie          30
La Bastille n'est pas le lieu sordide que décriront cent ans plus tard les révolutionnaires. Les prisonniers jouissent dans la forteresse d'une liberté qui leur permet de se faire des amis et de recréer une vie sociale presque agréable. Sainte-Croix, à l'affût de la moindre opportunité pour faire fortune, profite de son séjour pour s'initier à l'art de l'alchimie.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : histoireVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (37) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3281 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..