À tel point que, parfois, l’exclave prend – ou conserve – un rang de second territoire, en union personnelle avec le premier, d’autant qu’il peut à l’occasion servir de secundogéniture pour une branche cadette. C’est par exemple le cas de Montbéliard, fief impérial atypique et refuge régulier pour une branche de la famille de Wurtemberg. Cette évolution n’a d’ailleurs pas que des inconvénients pour les dynasties princières : les ducs de Wurtemberg, à la Diète impériale de 1559, obtiennent que leurs envoyés votent deux fois, la première au titre du Wurtemberg, la seconde à celui de la principauté de Montbéliard. La Paix de Westphalie, en 1648, institutionnalise le procédé et permet aux princes bénéficiant des sécularisations de territoires ecclésiastiques de reprendre à la Diète les voix de ces territoires et donc d’y exercer une influence accrue. Cette victoire, à la Diète, du principe territorial sur le principe personnel ne s’effectue donc pas au détriment de l’autonomie des exclaves, mais à son profit.