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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voltaire ne reste jamais sans se taire et recourt au discours oblique, ce qui n'est pas sans me déplaire. Il se tient à distance, il reste prudent, et tente de se dégager de toute responsabilité, alors même qu'il critique sans vergogne tout ce qui ne lui plaît pas. Voltaire se fait satirique. Il se moque ouvertement de certaines pratiques religieuses, comme celles des quakers, ou celles des convulsionnaires. Voltaire a hérité du libertinage philosophique son audace. Il ose dénoncer ce qu'il trouve absurde, mais sa maîtrise du langage lui permet de dire sans dire. L'utilisation de l'ironie est astucieuse, puisqu'elle lui permet de se dissimuler derrière un masque qui prête souvent à sourire. Elle est avant tout dangereuse chez Voltaire qui l'utilise pour détruire les bases des systèmes auxquels il s'attaque. Le problème de l'ironiste est cependant son ambiguïté. En effet, il se décharge de la responsabilité du langage puisqu'en utilisant l'équivoque, il peut toujours rejeter la faute sur l'interprétation. L'auteur est entre l'exprimé et le non exprimé, entre l'être et le paraître et la vérité est mise en question. La comparaison des différentes théories permet de mettre en question les vérités préétablies. Il s'agit de faire table rase selon la philosophie de Locke, et de se baser sur l'expérience. Dans la lettre sur le système de l'attraction, il relève les preuves apportées par Newton, à l'encontre des chimères. Il fait parler Newton, comme s'il se défendait lui -même face à des critiques. « Newton aurait pu répondre à ces critiques (...) ». Voltaire use de la diversité des voix pour rendre son argumentation plus convaincante, il donne de la légitimité à ses dires en citant ou en mettant en scène des scientifiques renommés, que la raison ne peut que difficilement contester. De nouvelles vérités s'offrent alors aux lecteurs, dans cet ouvrage de vulgarisation scientifique. Cela implique une confrontation entre des valeurs, une confrontation qui peut être violente, électrique, sous la plume de Voltaire. « C'est à celui qui domine sur les esprits par la force de la vérité, non à ceux qui font des esclaves par la violence, c'est à celui qui connaît l'univers, non à ceux qui la défigurent, que nous devons nos respects ». Il s'attaque au dogmatisme. Il dénonce les abus de pouvoir, mais il recourt lui aussi à la force, au service de la vérité, au détriment de la liberté (de penser). Voltaire est un saboteur de génie. Voltaire, lorsqu'il s'attaque à Pascal, dans la dernière lettre, n'est pas sincère lorsqu'il avance qu'il a « choisi avec discrétion quelques pensées de Pascal ». Il sort en fait les lettres de leur contexte, pour les détourner, les utiliser à ses fins. Il tente de détruire l'argumentation de Pascal en interprétant ses Pensées. Mais Voltaire rend l'entreprise légitime, se réclamant du parti de l'humanité contre le « misanthrope sublime ». Il se présente comme un sauveur, alors même qu'il attaque. L'ironie est une poétique de l'écart. Cela explique pourquoi elle est si efficace pour convaincre, et pourquoi elle crée de l'ambiguïté, étant donné qu'elle permet de prendre en compte malgré ce qu'elle affirme explicitement, l'implicite.
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Le recueil de Voltaire qu'on appelle aussi "Lettres anglaises" a son importance dans l'histoire des idées, puisqu'il promeut des valeurs par lesquelles le pouvoir bourgeois va justifier sa présence au siècle suivant : éloge du marché libre, éloge de l'enrichissement, éloge de l'argent. Cette liberté d'entreprendre est pour l'auteur la clé de toutes les autres : liberté religieuse (appelée aussi "tolérance"), puisqu'il n'est plus question que du poids et de l'utilité économiques de l'homme, non de ses convictions ; liberté politique, relative, dans un système où le collège des riches, appelé Parlement, dirige la société pour le plus grand bien de tous ; liberté intellectuelle enfin, mesurée à l'aune de l'utilité du créateur pour la société. Interviennent ensuite des lettres sur Shakespeare et Newton, qui font de ce recueil, au moins au plan littéraire, l'oeuvre d'un pionnier.
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Voltaire touche à tout. Il se mêle de tout, réfléchit, donne son avis sur tout. En Angleterre, il admire Newton et quelques originaux, quakers ou poètes. Puis il en vient à la politique, pour mieux dézinguer l'absolutisme à la française, s'intéresse à la science, pour lui donner l'avantage sur la religion, se confronte à Pascal, pour répondre à des pensées qui décidément sont trop pessimistes. Bref, Voltaire toujours pense. On a perdu beaucoup du contexte, mais on applaudit au principe : toute chose vue nécessite réflexion. Et on se dit qu'on aurait besoin de quelques Voltaire de plus à notre époque.
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La lecture m'a été difficile car le style est plus docte qu'enchanteur. Les premières lettres sur la religion sont passionnantes et étonnantes d'actualité ! Parle-t-il de son siècle où du notre ? La question se pose ! Les lettres suivantes traitent de la science et des concepts. La lecture des théorèmes et autres calculs a douché mon enthousiasme. Concrètement j'ai survolé pour comprendre l'essentiel. Les lettres sur la littérature m'ont été plus aisées d'accès en dépit des nombreuses références à d'obscurs poètes anglais. En fait, avec Voltaire, on ne lit pas, on étudie, c'est une lecture active, qui fait vérifier ses références et relire plusieurs fois les raisonnements. Pas vraiment un plaisir de lecture donc, mais un vrai challenge intellectuel !
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Etudié au lycée, passé même au bac. Il y a l'humour de Voltaire, sa volonté de dénoncer, de réfléchir et de bien écrire, mais c'est tout de même hardu comme lecture...
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Une oeuvre importante de la littérature philosophique du XVIIIe siècle. Publiées en 1734, ces lettres marquent un tournant dans la pensée européenne en introduisant les idées novatrices des Lumières dans le débat intellectuel de l'époque.

La finesse de l'argumentation, la vivacité du style et l'audace des critiques formulées par Voltaire contre les institutions religieuses et politiques de son temps ont marqué profondément leur époque. Ces textes, abordant des sujets aussi variés que la tolérance religieuse, la liberté d'expression, ou encore les progrès scientifiques, continuent de résonner avec une pertinence étonnante, offrant une source d'inspiration et de réflexion pour les générations à venir.
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En vingt-cinq lettres, Voltaire parle de questions religieuses, politiques, scientifiques, littéraires et philosophiques, avec une grande liberté d'esprit.
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