La globalisation des échanges n’est donc pas économique, comme on se plaît à le répéter depuis l’essor du marché unique, elle est d’abord écologique et intéresse non pas uniquement la pollution des substances, avec, par exemple, l’effet de serre atmosphérique, mais aussi la pollution de distances et des délais qui composent le monde de l’expérience concrète.
Autrement dit, la globalisation concerne l’effet de serre dromosphérique de l’enfermement dans l’accélération limite des télécommunications.
« Le temps du monde fini commence », décrétait Paul Valéry dès les années 20. Avec les années 80, le monde du temps fini débute. Devant cette finition intempestive de toute durée localisée, l’accélération de l’histoire récente vient buter contre le mur du temps réel, ce temps mondial et universel qui supplantera, demain, l’ensemble des temps locaux qui avaient su faire l’Histoire.
… on en arrive au nouveau nursage technologique proposé au monde par une nation américaine entrée en plein délire globalitaire. Et cela, simplement parce que la publicité de ses vieux produits traditionnels (Coca, jeans, Hollywood, Mickey, etc.) offre paradoxalement l’image d’un pays jeune !...Jeune ou plutôt infantile.
Il semble utile de dénoncer la confusion soigneusement entretenue entre le savant et le champion, l’aventurier qui se porte avec violence à l’extrémité de ses limites physiques et l’homme de laboratoire qui s’aventure, à son tour, jusqu’aux limites éthiques celles-là, celui qui éprouve l’exaltation de jouer, plus que sa propre mort, celle du genre humain !
Ainsi, derrière la propagande libertaire pour une démocratie directe (live), susceptible de renouveler la démocratie représentative des partis politiques, se met en place l’idéologie d’une démocratie automatique où l’absence de délibération serait compensée par un « automatisme social » semblable à celui du sondage d’opinion ou à la mesure d’audience de la télévision.
Démocratie-réflexe et sans réflexion collective, où le conditionnement l’emporterait sur la « campagne électorale », et où le caractère « démonstratif » du programme des partis céderait le pas au caractère strictement « monstratif » et spectaculaire d’un dressage des comportements individuels dont la publicité a depuis longtemps testé les paramètres.
Si la vérité est ce qui est vérifiable, la vérité de la science contemporaine est moins l’ampleur d’un progrès que celle des catastrophes techniques qu’elle provoque.
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Chacun le sait, si ce qui est excessif est insignifiant, « une science sans conscience n’est que ruine de l’âme » et une technoscience sans conscience de sa fin prochaine n’est jamais un sport qui s’ignore !
« Sports de l’extrême », ceux où l’on risque volontairement la mort, sous prétexte d’atteindre une performance-record.
Lorsqu’il y aura cinq millions de live cameras réparties dans le monde et plusieurs centaines de missions d’internautes susceptibles de les observer simultanément sur leurs consoles, nous assisterons au premier KRACH VISUEL, et la soi-disant télévision cédera alors la place à la télésurveillance généralisée d’un monde où la fameuse bulle virtuelle des marchés financiers aura cédé la place à la bulle visuelle de l’imaginaire collectif, avec le risque afférent de l’explosion de la BOMBE INFORMATIQUE, annoncée dès les années 50 par Albert Einstein lui-même.