Un livre à faire lire à tous les hommes, pour son réalisme, son vrai-parlé, son éducation sur les stratégies féminines contemporaines.
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On ne devient pas bête, on le reste. D’après les dernières connaissances de la science, on considère comme prouvé qu'un homme et une femme sains d’esprit — tout comme les pauvres et les riches, les Noirs et les Blancs — naissent avec des dispositions intellectuelles pour ainsi dire égales. Ces dispositions peuvent être gênées dans leur développement par un manque d’encouragement ou l'absence de toute concurrence. Si le manque d'encouragement est une conséquence de la misère — comme on le constate dans les classes les plus basses de la société —, l'absence de toute concurrence est une conséquence du luxe. Or, c’est surtout chez les femmes qu'on le constate. En fait, aujourd’hui encore, se marier signifie pour une femme être entretenue par son mari, et la plupart d’entre elles, avant d’atteindre l'âge de la puberté, ont déjà pris la décision de se marier si bien qu’elles se placent dès le départ en dehors de la lutte pour la vie : sachant qu’elles n'auront besoin de rien savoir, elles n’apprennent rien.
Les femmes jouent l’enfant quand elles s'offrent à un homme : cela devient évident quand on considère la différence d'âge moyenne dans les couples. Car bien qu’il n’y ait aucune raison pour qu'elles n'épousent pas un homme plus jeune, elles ont en moyenne quatre ans de moins que lui. Or, au point de vue biologique, c'est plutôt le contraire qui serait logique : vivant, d'après les différents pays, de cinq à sept ans plus longtemps, elles ne resteraient plus de neuf à onze ans seules si elles se liaient à des hommes plus jeunes qu’elles.
Une femme, quand elle se marie, passe toujours à l’échelon social supérieur, un homme, très souvent, descend de son échelon. Les médecins épousent des infirmières; les femmes médecins prennent pour mari le médecin-chef, jamais un infirmier. Les directeurs épousent leur secrétaire, la femme qui occupe un poste élevé préférera demeurer seule plutôt que de se mésallier avec le planton du petit bureau de l’entrée. Une jeune fille qui travaille ne se satisfait pas du jeune homme qui occupe même un poste égal au sien.
L'amour qu'éprouve le protecteur pour le protégé repose sur le motif le plus simple et à la fois le plus efficace qu’on puisse imaginer : celui de l’identification. Il faut que je me reconnaisse dans mon protégé, il doit donc me ressembler dans toute la mesure du possible. Si l’on voulait protéger quelqu’un uniquement parce qu’il est plus faible que soi, on pourrait en désavantager d’autres plus ressemblants, par exemple les membres de votre propre espèce. Or l'« égoïsme de groupe » est certainement le mécanisme le plus simple, le plus efficace et le plus « légitime » de tous les mécanismes sociaux : chacun s'occupe en premier lieu de soi et des siens. C'est seulement ainsi que les animaux réussissent à survivre sans législation sociale et sans idéologies.
Contrairement à l’animal l’être humain, pour des obligations religieuses ou culturelles, par crainte des conséquences ou en vue d’un certain avantage — comme le mariage - peut renoncer provisoirement ou pour toujours à ce genre d’activité. Au lieu de réprimer totalement son instinct sexuel, il peut aussi le modifier en recourant à une activité de remplacement ou en le transposant... Par exemple, il peut se rendre compte qu’il désire « X » sexuellement à cause de telle ou telle de ses caractéristiques, mais qu’il lui est impossible de l'obtenir. En revanche, voici « Y ». C'est le type de'rationalisation de l’instinct sexuel que nous nommerons « l’amour raisonnable », celui qu’on fonde sur une « conception supérieure ».
Esther VILAR - Autrice Ecrivaine anti-Féministe
Vilar y affirme que les femmes vivant dans les pays industrialisés ne sont pas opprimées par les hommes, mais qu'elles maintiennent au contraire des pratiques qui manipulent les hommes en ce qui a trait aux relations de couple. Elle a rédigé d'autres ouvrages sur le même thème.