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3,88

sur 3295 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Toujours la recherche de nouveaux mots et des situations étranges dans ce roman de Boris Vian. Pourtant cette fantaisie est teintée de tristesse, de désespérance. Ce livre m'a semblé sombre et je l'ai moins apprécié que d'autres titres du même auteur.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Le Dr Jacquemort, psychiatre, débarque dans un étrange village à pic pour aider Clémentine avec son accouchement. La jeune femme met au monde trois enfants, des trumeaux, qu'elle nomme Noël, Joël et Citroën. Nous voila partis dans un monde bien particulier. Clémentine ne supporte plus son mari, Angel, qui finit par construire un bateau et partir, abandonnant ses trois enfants à une mère qui se révélera aussi folle que le reste du village.
Le reste du village, justement, parlons-en. Il y a d'abord la foire aux vieux, le mercredi, ou l'on vend... des vieux, oui, des personnes âgées. Il y a ensuite les apprentis, des gamins de dix ans sans arrêt brutalises. Vient ensuite le cure, qui prône la religion comme étant un luxe et non pas une chose utile, et bien sur, son sacristain-Satan qui crache des flammes et possède des ailes de chauve-souris. Et puis, nous avons également LaGloire, paye des montagnes d'un or qu'il ne peut dépenser nulle part pour ramasser la honte des autres habitants.

Vian réglait-il ses comptes avec sa mère trop protectrice via le personnage de Clémentine? En tout cas, une chose est sure, les délires de la jeune femme ne sont pas très loin de ce que s'imaginent certaines personnes de notre monde.
Et il serait commode, n'est-ce pas, de pouvoir laisser libre cours à sa haine sans la moindre trace de scrupules, grâce à un bonhomme qui repêche toute notre honte?
Ne seraient-ce pas, après tout, la face cachée de chaque être humain que Vian dépeint dans ce roman?

Challenge ABC 2015/2016
Challenge Petits plaisirs 2016
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Dans l'arrache-coeur, Boris Vian crée, avec le plus grand talent, un monde imaginaire.

L'onirisme y confine au cauchemardesque et une sensation de malaise s'empare peu à peu du lecteur charmé par la facilité du style mais révulsé par son environnement.

J'ai apprécié sans aimer !

Axel Roques


Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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Je pensais avoir lu dans ma jeunesse ce roman de Boris Vian. Je l'ai emprunté à la bibliothèque pour le relire car je n'avais pas de souvenir. Et pour cause cette lecture est nouvelle. L'histoire est trop surprenante pour être oubliée.

Boris Vian raconte la triste vie de Jacquemort dont on sait uniquement qu'il est psychiatre. Il arrive dans un village surprenant où les adultes maltraitent violemment les enfants et les vieux. On ne sait pas pourquoi il se trouve dans cet endroit sauf qu'il a aidé à l'accouchement de Clémentine qui a eu des triplés (des jumeaux plus un isolé). Angel, le père, est exclu de la chambre de sa femme et de l'éducation de ses enfants. Il va partir.
Jacquemort cherche quelqu'un à psychanalyser parce que c'est pour lui un moyen de ne plus être vide. Il essaie avec "cul blanc" la bonne, sans succès, sauf pour la culbute.
Et puis, il va y avoir les séances à l'église un peu spéciales : le curé organise des spectacles dont un combat avec le bedeau/diable impressionnant. Mais c'est un curé qui ne suscite pas les vocations, comme Boris Vian aime à les décrire.
Dans ce village monstrueux où les apprentis sont battus et n'ont pas de nom, où les bûcherons font pleurer les arbres en les détruisant, Jacquemort cherche sa place. Il va vivre quelques temps auprès de Clémentine la mère excessive qui enferme ses enfants, Noël, Joël et Citroën. L'idée qu'il peut leur arriver quelque chose la rend folle.
Mais c'est en prenant la honte des autres qu'il s'intégrera dans ce monde qu'il va finalement accepter.

Roman abracadabrant, souvent grinçant comme sait le faire Boris Vian (je pense à j'irai cracher sur vos tombés) avec une bonne dose de surréalisme. Un peu long quand même.


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L'arrache-coeur est sans doute l'oeuvre la plus sombre et la plus malsaine de Boris Vian.

J'ai eu du mal à lire ce roman car il était très glauque, rempli de rancune et de colère. Ce livre traite des pires horreurs que l'humanité peut commettre : la torture, l'esclavage, la lâcheté...

La mère des triplés est castratrice et terrifiante. On sent son délire prendre de l'ampleur au fil des pages, et on voit ses griffes se refermaient petit à petit sur ses enfants. Elle devient irrationnelle...

Le médecin arrive tel une feuille blanche, il cherche à absorber les histoires des autres. Malgré cette impression de n'avoir encore rien vécu, d'être vierge de toute expérience, il se rend compte du mal qui règne dans cette ville. Puis au fur et à mesure, il oscille entre le bien et le mal.

C'est un roman glauque, malsain...
Lien : https://www.labullederealita..
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Drôle d'histoire. Drôle ? Une mère qui appelle ses enfants salopiots à leur naissance, mais qui se rattrape en les couvant au point de leur supprimer le sol et l'horizon pour finalement les enfermer dans des cages, un drôle de personnage, Jacquemort, psychanalyste vide qui se tape la bonne, des enfants dont un se nomme Citroën, un étrange village où les apprentis sont battus à mort, où on vend les vieux à la foire, un type, la Gloïre, qui vit dans une maison en or et qui ramasse les ordures et la honte des autres dans le ruisseau (à la fin, Jacquemort, qui n'a pu psychanalyser qu'un chat, prendra sa place), un curé qui met en scène un combat de boxe entre le Dieu de luxe qu'il vénère et son diable de sacristain, des mois d'octembre et de junet, tout un monde halluciné à la Vian, sa patte jazzy, sa fantaisie, ses peut-être allégories, un monde qui devient fou sans que ça n'étonne personne, tout ça se lit avec délectation et étonnement, sourire et envie d'y penser, pas tout à fait aussi agréablement que L'écume de jours. le petit monde de Boris Vian se referme et notre monde fade va renaître.
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J'ai découvert Boris Vian au collège il y a fort longtemps....Une jeune professeur remplaçante nous avait fait étudier L'écume des jours et j'avais adoré ! Pour le Challenge Solidaire 2021, j'ai choisi de ne pas revenir sur ce roman pour en garder le souvenir intact et de découvrir L'arrache coeur .

Si l'on retrouve bien l'univers surréaliste, l'inventivité et l'imaginaire débordant de Boris Vian, le livre est d'une noirceur infinie ! La foire aux vieux, les apprentis battus à mort, la violence gratuite , les chevaux crucifiés , le pauvre gueux chargé de toutes les hontes du village .... Quel tableau !
Et la mère de ces pauvres « salopiaux de trumeaux » ( des jumeaux et un 3 e bébé à part !) qui se veut tellement protectrice qu'elle finit par enfermer ses enfants ... Boris a t-il souffert d'une mère un brin possessive ?!
Heureusement il y aussi des chèvres qui font du stop, un curé qui se donne en spectacle et des enfants qui volent. Et il y a la poésie de Vian, les images et les mots dont on se demande toujours s'ils existent ou s'il les a inventés !
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Le roman est plein de surprises. L'auteur est le maître de l'absurde mais avec une vraie mélancolie. Ici peut être règle t-il ses comptes avec l'amour maternel, les paysans et ses propres sentiments de culpabilité. Malgré tout je ne peux pas nier que j'étais très emballée au début mais que j'ai terminé le roman proche de l'ennui.
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Dernier roman de Boris Vian, L'arrache-coeur, c'est l'histoire de Jacquemort, psychiatre qui s'installe dans un village aux habitudes bien curieuses. Il arrive dans la maison d'Angel et Clémentine qui met au monde des triplés - des trumeaux - nommés Joël, Noël et Citroën. Jacquemort veut psychanalyser les gens du village puisque lui-même se sent vide : ainsi les videra-t-il de leur substance. Les habitants de ce village n'ont aucun scrupule : c'est La Gloire, un homme dont le travail est de ramasser des choses mortes ou pourries jetées depuis le village, qui éprouve seul les remords de tous.
Davantage que les péripéties, qui sont nombreuses, c'est le cadre du roman qu'il faut décrire : le village est irréel, plein de poésie mais aussi parfaitement immoral et sans repères chronologiques. Il faut alors se laisser entrainer dans ce récit poétique et onirique qui n'en garde pas moins, cachées entre les mots, quelques traces de critiques amères, voire d'auto-analyse ...
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Comment parler d'un livre aussi étrange – et, n'ayons pas peur de le dire, pour lequel je suis à peu près sûr d'avoir manqué quelque chose ?
Je me suis plongé avec délice dans ce monde on ne peut plus étrange, mais pourtant semblable au nôtre. de page en page, celui-ci nous apparaît toujours plus insolite, le temps lui-même ne s'écoulant pas de la même façon. Cet univers, associé aux us et coutumes pour le moins surprenants du village, nous plonge dans un récit singulier truffé de bizarreries où l'attitude et les réactions des personnages sont tout sauf conformes à ce que l'on considère comme « normal » dans notre société.
En revanche, au risque de m'attirer les moqueries, je dois avouer que je reste dubitatif quant à ce qu'a voulu dire Boris Vian... A-t-il voulu montrer à quel point la société influe sur la vision des choses (une fois « acclimaté » Jaquemort trouve lui aussi normal de séquestrer les trois enfants)? Montrer comment ce qui est perçu comme immoral dans une société peut être vu comme allant de soi dans une autre (l'absence totale de honte chez les gens du village, la foire aux vieux, etc.) ? Je ne sais pas…
Dans L'arrache-coeur (titre que je n'ai pas compris non plus…), j'ai retrouvé l'humour noir de Boris Vian que j'avais découvert avec J'irai cracher sur vos tombes – on n'est cependant pas dans le même registre, ce dernier étant bien plus choquant. Il a une nouvelle fois fonctionné à merveille sur moi.
Au final, je dirais que cette lecture était agréable et distrayante, mais tout de même un peu trop étrange pour moi ce qui m'a empêché de profiter au maximum de ce roman.
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