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EAN : 9782894191491
Herbes Rouges (20/09/2005)
3/5   1 notes
Résumé :
Lire Chaque heure a son visage équivaut à refaire le parcours amoureux d'une femme blessée qui, contrairement à l'héroïne du roman de Laure Conan, Angéline de Montrun, se révèle fière sans être aveuglée par ses échecs. Au contraire ses revers amoureux nourrissent son écriture.
Forcée d'écrire dans une langue étrangère, Medjé Vézina avoue son impuissance devant son projet démesuré. D'une façon violente, baroque, l'écriture de cette femme étonnante et méconnue ... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
[Dans les champs de l'azur...]


Dans les champs de l'azur d'où pleuvent les rayons,
La torche du soleil brusquement s'est éteinte.
Un ténébreux vouloir chavirait l'horizon ;
Sur la terre croissait une incessante plainte.
Des arbres on eût dit que la branche volait ;
Et là-bas, les maisons peureuses dans les feuilles
Comme une paupière ont fermé leurs volets.
Terre, quel est ce dieu dont les choses s'endeuillent ?
Pourquoi le jour si tôt blotti contre le soir ?
O Terre, c'est le Vent, le vent fougueux, farouche,
Le vent fort qui accourt comme un beau démon noir !
Il va brutaliser les fleurs comme une bouche,
Cerner étroitement le village si doux
Qui, vibrant de couleur, de lumière et de cloche,
O terre, que j'ai peur ! Le vent exulte, approche !
Vois, je ne suis plus rien qu'un oiseau dans ses mains !
Sur ma tête voici qu'un nuage s'écroule.
Non, il se penche, va tomber, bute et soudain
S'envole, mais le vent le raccroche, le foule !
Feuillage, cache-moi, je cours, je veux le fuir,
Je sens l'effroi couler dans le sang de mes veines,
Je ne suis qu'une enfant ; ô mon âme, où courir ?
.......
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Matin


Le coq égosillé chancelle comme un pitre.
Par grands coups de clarté, le soleil cogne aux vitres
Et, dans un remuement de feuillage et d’oiseaux,
Poursuit l’aube blottie au lit vert des roseaux.
Un volet qu’on entr’ouvre éveille le village.
Voici qu’un jardin bouge, où la poule saccage
La motte que blesse un furtif éraflement.
La coccinelle court et veut obstinément
Contourner du melon la panse lisse et ronde.
Le ciel crève d’été, toute la vie est blonde.
Des dindons hébétés picorent par erreur
Le rayon, sucre d’or. Une haute chaleur,
Lasse d’avoir plané, rabat son aile chaude
Sur les maisons, le sol. La ruche entière rôde.
Sur le sein plus rosé d’un calice mignon,
Comme une bouche, s’attarde le papillon,
Pendant que le soleil, sabot lourd de lumière,
Vient gravir le perron en écrasant le lierre.
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[Fuyons…]


Fuyons, si tu le veux, une foule pressée,
Courant mal éveillée à son banal destin
Vois : déjà la clarté ruisselle dispersée
Le miracle du monde est tout dans ce matin !
Mon rêve a faim et soif de liberté, d'espace ;
Allons vers la maison qui nous appelle ailleurs,
Vers ce village blanc que la montagne enlace,
Où l'air, le sol, l'azur sont un triple bonheur
Tout un jour recueillir l'heure si plénière
Du rayon qui mit sa caresse dans ta voix ;
Dans le soir étonné des lampes sans lumière,
Alors, te murmurer : « Ma lumière, c'est Toi ! »
Vois, les âmes d'ici savent trop la rancune
D'appeler un bonheur qui ne se lève pas ;
Là-bas les nuits sont des oiseaux couleur de lune
Et l'on est humble ainsi qu'un brin de réséda !
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[Fais de mon chant...]


Fais de mon chant la source où la lumière lasse
Vogue, rêve et se meurt ;
Qu'il soit comme le cours étoilé de l'espace,
Lumineux de labeur.
Qu'il puise à la douceur d'un bougement de lune
Gravitant dans l'azur,
Qu'il s'ébroue soudain au bord de la nuit brune
Riche ainsi qu'un fruit mûr.
Je porte des désirs plus vastes que ce monde
Aux bonheurs trop étroits ;
Pour que ma chanson soit innombrable, profonde,
Divinise ma voix.
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