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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mélange des genres, mélange des voix, en toute pudeur. Surréaliste, la pantomime de cet officier allemand volubile, immense, charismatique, au milieu de ce salon confiné, au plafond bas, et dont les habitants s'enferment dans un mutisme obstiné ; hilarante, l'histoire de cette vieille concierge, réveillée en pleine nuit par un Hitler curieux de visiter les arrière-cours parisiennes ; émouvant, le regard embué de ce petit garçon qui voit partir son père pour un ailleurs qui le dépasse…

Mais l'homme est un animal social et d'autres formes de communication prennent le relai : langage du corps, langage des choses, et le silence, avec le temps, devient une douce torpeur qui se fait confortable et contre lequel Vercors semble se déchaîner laconiquement. Il restera me de cette lecture une douceur amère, un pathétique profond, et l'étrange sentiment d'avoir, toujours, à regarder par-dessus mon épaule.
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C'est sombre, comme la lumière qui éclaire les personnages le soir quand l'officier allemand vient les saluer mais c'est plain de vie, de force, de vigueur. En montrant une famille qui résiste à l'envahisseur, par le refus de la parole, Vercors ne donne pas seulement une leçon de non-violence à ses contemporains, mais à tous ceux qui veulent résister, réagir à ce qu'on ne peut pas accepter. Et pourtant il nous pousse dans nos retranchements: cet homme est cultivé, intelligent, il aime la France et la liberté. On en vient à l'aimer, à souffir pour lui de cette indifférence. Mais il porte un uniforme et cela le salit. Un bon livre, un peu lent mais de qualité.
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Un roman étudié dans ma jeunesse que j'ai trouvé plutôt long et ennuyeux à l'époque...

Un classique où le silence s'allie à la résistance.
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Ce recueil de nouvelles, et en particulier "Le silence de la mer", est un classique très puissant, de ceux qu'il faut avoir lu. Premier ouvrage publié par les éditions de Minuit en pleine Seconde Guerre Mondiale, ces récits sont un appel à la résistance et une dénonciation de l'Occupation et de la barbarie nazie. Les références politiques sont très explicites, ce qui semble assez incroyable quand on pense que ces textes ont été écrits en plein milieu du conflit. Vercors a de plus une grande lucidité sur la démarche et les intentions allemandes et livre une analyse assez impressionnante : on dirait parfois que ce livre a été écrit plus tard, avec du recul. le style est simple à comprendre mais très travaillé et beau. Ce recueil est engagé mais nous fait encore réfléchir sur des sujets plus généraux ou encore actuels... dommage qu'il ne soit pas davantage connu !
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En 1941 en France, durant l'Occupation allemande, un officier allemand, Werner von Ebrennac, réquisitionne une chambre dans une petite maison de campagne. Chaque soir l'officier, cultivé, courtois et francophile, se lance dans un long monologue prônant le rapprochement de la France, pays des belles lettres, et de l'Allemagne, pays de la musique. Mais ses tentatives d'approche restent vaines face aux habitants des lieux, un vieil homme et sa nièce, qui restent murés dans un silence profond, marquant ainsi leur résistance, certes passive, mais surtout inébranlable.

Cette nouvelle devenue aujourd'hui un « classique » évoque une situation que beaucoup de Français ont connu durant l'occupation allemande, à commencer par Vercors lui-même. Rédigée et publiée clandestinement en 1942, l'auteur y retranscrit en effet sa propre expérience.
Le « Silence de la mer » est ici symbolisé par celui des hôtes forcés, un silence impénétrable, opaque et oppressant, qui marque une résistance farouche et pure et qu'au final l'envahisseur allemand respecte. Dans cette atmosphère tendue, les discours de ce dernier n'en ressortent d'ailleurs que plus profondément pour le lecteur. Chacune de ses paroles est mise en relief dans le silence qui les entoure. Toujours poli et profondément honnête "intellectuellement", le portrait de l'Allemand est donc valorisé par la description de son attitude et de ses convictions. A l'époque de la publication de la nouvelle, certains ont vu dans ce récit une manoeuvre des collaborateurs. Mais il est évident pour le lecteur que Vercors met en avant un discours humaniste, appelant les Allemands à se souvenir de leur civilisation éclairée et cultivée.
Cette nouvelle m'apparaît avant tout comme un hymne à la résistance et à l'amour des Humanités et de la musique. Dense et puissant, le récit est simple et tout en finesse.

Les autres récits abordent toujours le sujet de la guerre, du combat, des sacrifices, des désillusions et de la trahison. Beaucoup moins connus, ils ont une portée peut-être moins complexe mais tout aussi forte.
Voici un recueil de nouvelles indispensable dans son rayonnage.
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J'ai découvert ce livre par hasard, chez un bouquiniste. La couverture ainsi que le quatrième de couverture m'ont beaucoup plus !
Parmi ce recueil de nouvelles le silence de la mer m'a beaucoup touché ! de nombreux adjectifs pour décrire cette nouvelle me sont venus en tête à la fin de cette lecture. Il faut vraiment lire cette nouvelle pour en réaliser la puissance, la puissance de cette forme de résistance, la puissance de cet amour et de cette échec...
Ensuite vient Ce jour-là. Nouvelle très courte mais ô combien triste, sinistre... Mais sans jamais utiliser de mots durs. Très percutant !
La suite est le songe. Et je n'ai pas de mots pour dire ce que j'ai ressenti. On pourrait s'imaginer une nouvelle de science-fiction mais malheureusement non, ce fut une si triste réalité...
Et dans la nouvelle L'impuissance, comment ne pas être pris aux tripes par cette longue tirade Renaud Houlade... Tirade que l'on pourrait calquer sur le monde d'aujourd'hui.
Et pour finir L'imprimerie de Verdun et la naïveté de ses personnages, qui leur coûtera très cher.

Les deux autres nouvelles, le cheval et la mort, et, La marche à l'étoile, m'ont un peu moins touchées, mais restent très intéressantes !

Enfin, c'est vraiment une lecture que je ne peux que recommander vivement ! Grace à la manière d'écrire, on vit le récit, comme si on y était. Alors que c'était il y a 75 ans, en même temps si loin mais si proche.
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Un recueil sobrement écrit mais qui en dit long sur ce que des familles ont dû endurer en côtoyant l'ennemi chez eux, devant se murer dans le silence dans leur propre maison... C'est là un aspect moins connu de la Seconde Guerre mondiale que Vercors nous propose de découvrir, avec des descriptions et des dialogues sans fioritures, qui expriment à la fois peur, douleur, fierté de résister... à lire et à faire connaître.
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Si le Silence de la mer est son oeuvre la plus célèbre, j'ai pour ma part préférée L'impuissance et L'imprimerie de Verdun. J'ai ressenti le trouble des personnages, l'impuissance de leur colère, leurs révoltes qui ne peuvent rester silencieuses mais qui ne gagne pas à être criées....
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De toutes les nouvelles de cette édition du Silence de la mer, c'est le Songe qui m'a le plus touché. Quelle puissance dans l'évocation de l'horreur humaine durant la Seconde Guerre mondiale. le passage par l'onirique permet d'amplifier la sensation, c'est quasi intenable. Il me semble avoir lu quelque part que la publication, toujours clandestine, de cette nouvelle avait été retardée de plusieurs années de crainte de toucher la population.

Mais revenons au Silence de la mer. le propos est de résister dans le silence, ce que Vercors fit lui-même dans une situation identique. Toutefois ce Silence n'est pas vide, loin de là, en dessous toutes sortes de courants, parfois opposés, charrient les sentiments. Cela s'exprime d'autant plus fortement corseté dans le silence. La plume est parfaite, Vercors écrit superbement avec ce qu'il faut d'humour pour supporter tout le reste.

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Avec cette série de nouvelles, on touche du doigt le quotidien de l'occupation et la complexité de cette période. Elles abordent les tourments des coeurs et des esprits français balancés entre espoir, dignité, désillusions et compromissions, avec beaucoup de réalisme. Ces textes étaient diffusés pendant l'occupation ce qui les rend encore plus intéressants.
On constate que le comportement héroïque est promu, on exhorte les français à rester digne et on tente de leur montrer les pièges du pétainisme. Logique. La difficulté de la période n'est pas mise de côté: mort, disparition, trahison.
Plus surprenant, la première de ces nouvelles qui fut diffusée, "le Silence de la mer" met en scène un allemand que l'on peut qualifier d'humaniste. On est donc très loin du manichéisme présent dans le cinéma et dans une bonne part de la littérature actuelle. C'est à mon avis révélateur du fait que le temps passé ne nous a pas permis d'appréhender cette période avec plus de clarté, bien au contraire... Difficile à expliquer...
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