AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4

sur 1040 notes
5
30 avis
4
31 avis
3
15 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Plus que tout autre livre, le Silence de la Mer m'a amenée au coeur de la deuxième guerre mondiale et de la Résistance... d'où une lecture oppressante, et même désagréable, désagréable non pas par le style ou la qualité mais par tout ce que cette écriture ressasse et agite d'indignation et de violence.
A ma grande surprise, le Silence de la Mer n'est qu'une nouvelle parmi quelques autres ici; j'en imaginais la lecture facile et rapide mais ce recueil, finalement, m' a paru indigeste et je suis heureuse de l'avoir - rapidement- fini.
Non pas que les thèmes soient soporifiques, au contraire. Un Allemand sensible, musicien, s'impose -malgré lui - dans la maison de deux Français, comprend leur silence tout en croyant au bien de cette guerre. Un enfant est confronté à la déportation de ses parents sans vraiment rien y comprendre. Un homme ne supporte plus les tortures et les massacres commis sur ses contemporains...
Les thèmes sont âpres et l'écriture tellement ancrée dans le présent de cette guerre qu'on y plonge tête la première... le choc est dur, l'expérience est rude.
Le Silence de la Mer est le premier roman - et le plus grand succès - des Editions de Minuit, créées dans la clandestinité pendant l'Occupation. Vercors, nom de résistant de Jean Bruller, a écrit ces nouvelles dans les années 40, à vif. On se demande ce qu'il a pu ressentir et vivre pendant les cinquante années restantes de sa vie après guerre, comme tant d'autres...
Commenter  J’apprécie          310
Chut…
Taire le fait que je n'ai pas trouvé grandiose cette oeuvre pourtant monumentale ?
Pourquoi ce grondement sourd n'est-il pas parvenu jusqu'à moi ?

Par manque de résonance certainement. Difficile de s'imaginer, à travers cette nouvelle qui laisse le contexte au large, en « pays vaincu et occupé » par un « peuple vainqueur d'occupants ».
Bien sûr, j'aurais pu faire l'effort de me plonger dans l'époque concernée mais j'ai préféré me laisser vaguement porter par les mots du « silence de la mer ».


Il est habile de présenter une résistance au premier abord insignifiante : opposer le silence à quelqu'un de sociable, aimable et qui cherche le dialogue. On ressent au fil de la lecture comme cette résistance est tout à fait active.
Vercors dénonce aussi très subtilement l'envahisseur, au travers d'un allemand, ennemi de circonstance, qui s'oppose lui-même aux vraies raisons de l'occupation.

Alors je reconnais que cette oeuvre est grande… comme la mer est grande bien que je ne l'ai jamais observée dans son entier.


Les autres nouvelles de ce recueil m'ont paru très inégales.
Une a cependant attiré mon attention : « L'imprimerie de Verdun ».
Un imprimeur a son associé juif qui part se cacher dans la France libre. Il lui garantit de protéger sa femme et ses enfants, restés dans leur maison. Il ne veut pas croire que le Maréchal Pétain soit prêt à livrer les juifs aux allemands. Mais…
Elle porte un peu le même message que « Matin Brun », à mon avis : vous ne voulez pas y croire, vous préférez rester passif, mais quand vous vous réveillerez, il sera trop tard.





Tadadam…
« […]
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme
Moi la mer elle m'a pris
Comme on prend un taxi

Je f'rai le tour du monde
Pour voir à chaque étape
Si tous les gars du monde
Veulent bien m'lâcher la grappe

J'irai z'aux quatre vents
Foutre un peu le boxon
Jamais les océans
N'oublieront mon prénom

Dès que le vent soufflera je repartira
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons
[…] »

Extrait de « Dès que le vent soufflera », Renaud :
https://www.youtube.com/watch?v=mm7nGX193bo
Commenter  J’apprécie          151
Le silence de la mer est un roman fort simple, mais renfermant plusieurs éléments qui demandent réflexion et approfondissement. D'abord, l'action elle-même aurait pu causer un problème à l'auteur si elle avait été connue durant la guerre : un français qui héberge un Allemand, c'est plus que subversif pour des hommes qui ne pensent qu'à leur propre victoire. Mais ce qu'il faut voir à travers l'action des personnages, c'est une philosophie fort humaine : nous sommes tous humains, les limites de nos pays ne sont visibles que sur les cartes que nous dressons.

Le roman de Vercors est philosophique et possède une structure narrative qui donne un essor considérable à cette philosophie. le silence est d'ailleurs un thème et une action qui vient beaucoup influencer la vision que l'on a de l'intrigue. Les premiers mots adressés à Werner von Ebrennac sont « Entrez, monsieur », alors que celui-ci est sur le point de partir définitivement, à la fin du roman. Et dire que ces mots sont en fait la cristallisation du sentiment éprouvé par le vieil homme envers le plus jeune : une certaine sympathie, une inquiétude. Et les derniers mots qui lui sont adressés, par la nièce, « Adieu », ne viennent que quelques minutes après, à peine. Une porte s'est ouverte, mais personne n'a eu le temps d'y passer. Pourtant, toute l'émotion du moment y est et y demeurera. Voilà ce qu'est le Silence de la mer de Vercors.
(Commentaire de l'Association Jean Bruller dit "Vercors")
http://bruller.vercors.free.fr/article.php3?id_article=7
Commenter  J’apprécie          130
Une histoire bouleversante de résistance et de silence.
Pendant l'occupation allemande en France, un officier, Werner von Ebrennac, réquisitionne la maison d'une famille française. La petite famille composé d'un vieux monsieur et de sa nièce n'ont pas le choix et doivent cohabiter avec l'allemand. Pourtant, pour résister, ils décident de ne pas lui adresser la parole. Alors, l'officier allemand, amoureux de la culture française, monologue tous les soirs, près du feu, sur les avantages à effectuer rapprochements entre le peuple allemand et le peuple français...
Commenter  J’apprécie          100
1941. Jean Bruller, sous le pseudonyme de « Vercors », fonde avec Pierre de Lescure les Éditions de Minuit, maison d'édition clandestine. La nouvelle le silence de la mer est publiée l'année suivante. Écrite sous l'Occupation, elle soulève de nombreuses thématiques (le courage ou encore l'amour pour son pays) tout en mettant en avant une forme de résistance : la résistance silencieuse. Cette édition regroupe plusieurs nouvelles écrites par Vercors. Elles dénoncent de diverses manières les horreurs de la seconde guerre mondiale.

Je ne peux pas vous le cacher, j'ai trouvé cette lecture difficile. L'écriture est belle, efficace. Mais plus que l'écriture, j'ai surtout été marquée par le poids et la force des mots utilisés par l'auteur. On ne peut s'empêcher de penser combien Vercors aura risqué sa vie en les faisant publier. Parmi les huit nouvelles regroupées dans cette édition, deux me resteront sûrement longtemps en tête : le silence de la mer et Ce jour-là. Comme je vous le disais, il m'a été difficile d'arriver au bout de ce livre, je ne peux donc pas dire que j'ai réellement apprécié cette lecture. Malgré tout, celle-ci s'avère intéressante, et même indispensable, dans le sens où elle prend comme la valeur d'un témoignage et fait partie de notre Histoire à tous. En 1942, mes grands-parents n'étaient encore que de très jeunes enfants. Mon arrière-grand-mère, celle que j'ai eu la chance de connaître jusqu'à mon adolescence, avait 25 ans.

Le silence de la mer

Hiver 1940. Un vieil homme et sa nièce voient une partie de leur maison réquisitionnée, et ce afin de loger un officier allemand. Très vite, un contrat implicite lie nos deux protagonistes : ils ne peuvent directement s'opposer à la présence de cet homme, ils feront donc le choix de l'ignorer, de ne pas du tout lui adresser la parole. de son côté l'officier allemand, Werner von Ebrennac, n'est pas un militaire de carrière. Il aime la France, croit en l'idée d'une Europe unifiée. Chaque soir, un rituel s'impose de lui-même, notre officier fait en sorte de partager les soirées de l'oncle et de sa nièce (avec la symbolique d'une tentative de rallier deux peuples en guerre, que tout oppose).

Le texte est court, mais poignant et émouvant. Je vous conseille de même son adaptation qui date de 2004. La fin de la nouvelle témoigne d'une prise de conscience d'un des personnages, pour en arriver à une terrible désillusion, à un point de non retour.

Ce jour-là

Plus implicite que la précédente, cette nouvelle met en scène le quotidien d'une famille : un couple accompagné d'un enfant. Lorsque le père de famille entraîne très rapidement son enfant hors de la maison, prétextant une promenade, son fils ne comprend pas la raison d'une telle précipitation. Sur le chemin du retour, la jardinière qui avait été posée près d'une fenêtre n'est plus. Ce jour-là met en scène toute l'horreur de l'arrestation, avant la déportation.

Encore une fois, la nouvelle est courte. Mais ce récit est sans aucun doute l'un de ceux qui m'aura le plus touchée. L'emploi des termes « le petit garçon », « Maman », « Papa » nous permet certainement de nous identifier d'autant plus facilement aux personnages.

Ces nouvelles offrent un regard très différent selon le récit concerné. Elles sont toutes bouleversantes, souvent dures. Elles permettent pour autant de nous apporter un éclairage autre que celui dispensé par les manuels scolaires. Car les personnages esquissés par Vercors ne nous semblent pas si éloignés de nous, malgré le temps qui passe. Pour ces différentes raisons, je ne peux donc que conseiller ce recueil de nouvelles.
Lien : http://labibliothequedebened..
Commenter  J’apprécie          80
Très court roman. Nous sommes en 1942, quelque part en France, pas loin de la mer. Un homme, le narrateur habite avec sa nièce. Un jour ils doivent acceuillir dans leur demeure Werner;un jeune officier allemand.
Si durant les longues soirées d'hiver Werner ne parlait pas, ce serait le silence entre les trois personnes;
L'oncle et sa nièce craignent-ils l'officier, se taisent-ils pour que l'intrus quittent les lieux le plus vite possible ? On peut l'interprêter chacun à sa façon. le déclic entre les trois ne se fait pas.
Commenter  J’apprécie          60
Dans « le silence de la Mer » et ses nouvelles, Vercors explique qu'il a trouvé sa place « non dans l'action, dans ses violences et parfois dans ses erreurs ; mais dans la sauvegarde, la persistance et l'exactitude de la pensée, à travers l'oppression, l'asservissement, l'intolérance (…).
Des nouvelles, d'une forte intensité dramatique, sur la passion, la force de ses convictions, la résistance à l'oppression, et la désillusion (parfois).
Commenter  J’apprécie          60
Écrites à partir de 1941 et publiées clandestinement par les "Éditions de Minuit", ces histoires courtes et indépendantes présentent l'intérêt d'être authentiquement de cette époque, et c'est à peu près tout. L'auteur m'a ennuyé par son côté moraliste et ses descriptions des gestes des personnages. Même s'il y a quelques beaux passages sur la France, sa culture, sa littérature, ses valeurs, je rejoins Sartre qui considérait que "Le Silence de la mer" était un "ouvrage de circonstance", et qui doutait qu'il puisse "passionner un public futur" (lu dans la postface).
Commenter  J’apprécie          30
Voici un livre qui fut publié clandestinement à l'automne 1941, dans ce qui était une manière de résister à l'envahisseur allemand. Mais il s'agit surtout d'une suite de récits, traitant tous sous différentes formes de la guerre 39-45 et de son horreur.
La nouvelle qui prête son titre au livre est, à mon avis, la meilleure. La pensée de la trahison traverse les histoires comme une idée fixe qui se rappellerait à nous à la façon du refoulement chez Freud, à noter également que le style de cet écrivain, dont le vrai nom est Jean Bruller, y est impeccable et ne glisse jamais dans le surfait.
Commenter  J’apprécie          30
Un bon livre sur l'occupation. On ne peut pas dire que ça déborde d'actions mais il y a énormément d'émotions et tous les personnages ont un vrai caractère et une vrai personnalité ce qui n'est pas toujours le cas.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (3421) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3807 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}