1945-1960 est une période bénie pour le cinéma américain ( à mon goût) Cet essai recense 31 cinéastes qui ont nourri les écrans dans cette période. Il consacre à chacun un article d'analyse et une filmographie. Ensemble riche et intéressant illustré par de nombreuses photos en noir et blanc .
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Ingrid Bergman de Spellbound à Notorious, incarne le poids dévorant du secret. Son visage est lisse, impénétrable comme la certitude qui la tient, irrémédiablement fermé sur le secret qu'elle cache. Elle est par excellence le sujet de la passion hitchcockienne: acceptation douloureuse d'une différence intérieure qui condamne l'innocence au mensonge.
La clôture du théâtre intime que [Douglas] Sirk construit dans les décors d'Hollywood passe par les règles non écrites du mélodrame. Comme chez Shakespeare, la famille y est la scène privilégiée des passions et des haines.
[George] Cukor magnifie la continuité de Broadway. Il s'est toujours nourri du théâtre new-yorkais, adaptant ses plus grands succès et lui empruntant ses meilleurs acteurs.
Le surnaturel est pour Tourneur [Jacques] ce qui accompagne la réalité, non pas l'au-delà mas l'en-deçà, l'envers du quotidien et son double.
La génération des années cinquante appartient tout entière à l'aventure cinématographique qui a fait d"Hollywood une île,coupée de la réalité américaine,isolée par son fonctionnement autarcique et par les mythologies dressées entre elle et son public.