Dans cette 28e bande dessinée, adaptation du 143e roman de la saga "Bob Morane" intitulé "Guérilla à Tumbaga" et réalisé en 1971, nous sommes dans une histoire 100% barbourzerie qui reprend comme "Tintin et les Picaros" tous les clichés d'une certaine Amérique latine… Naufragés en Mer des Caraïbes, Bob Morane et Bill Ballantine sont recueillis sur le Bolivar, où l'ambiance est tendue entre la Senorita Fausta et le Capitaine Frizo chargé d'amener à bon port sa précieuse et mystérieuse cargaison. Entre mangrove tropicale et jungle urbaine notre dynamique duo se retrouve rapidement coincé entre un Zambara plus ou moins dictatorial et un Tumbaga plus ou moins démocratique, entre le chef rebelle Pedro Asampa qui veut devenir Président à la place du Président et une femme scorpion qui joue triple jeu…
A part une quadrichromie assez pauvre il n'y a pas grand-chose à redire aux chouettes graphismes de
William Vance, et l'histoire est assez cool. Mais malheureusement j'ai déjà vu exactement la même chose ailleurs, et en mieux car force est de constater que les rebondissements pulpiens mettent la suspension d'incrédulité à rude épreuve et on se retrouve avec l'histoire d'un aller et d'un retour…
Les super baroudeurs Bob et Bill qui traversent sur un frêle esquif la Mer des Caraïbes en plein saison des tempête, c'est une nouvelle fois un élément déclencheur moisi au sein de la série… Pourquoi les patrouilleurs de Zambara jouent-ils contre leur camp ? On va dire qu'ils ne sont pas au courant de la trahison de Fausta, ou au contraire qu'ils sont au courant qu'elle joue son propre jeu au détriment de ses employeurs… Pourquoi les patrouilleurs de Zambara ne suivent-ils pas le Bolivar dans la mangrove ? On va dire que c'est pour ne pas s'échouer en territoire ennemi… Pourquoi Bob et Bill qui ne veulent surtout pas se mêler des affaires des autres se lancent-ils à la poursuite de Fausta et Asampa ? Par curiosité et esprit d'aventure sans doute… Pourquoi rejoignent-ils la capitale en volant un avion à la rébellion pour ensuite se fondre dans la foule ? Peut-être pour ne pas être dézingués par la DCA, mais dans ce cas bravo la sécurité aérienne qui les laisse passer sans coup férir… Si Bob Morane veut aider le Président Cypriano de Bonaventura, l'ami qu'il est venu rejoindre, pourquoi attend-il que ses forces de sécurité lui tombe dessus avant de décliner son offre ? Là je sèche, ça n'a plus aucun sens… Comment et pourquoi Asampa organise-t-il dans l'urgence un détournement d'avion ? Dans le temps la sécurité aérienne était autrefois plus lâche qu'aujourd'hui, mais quand même ça ne s'improvise pas comme cela ! Et puis il aurait fait tout ça pour connaître la position du Bolivar alors qu'il a Fausta sous la main et des hommes et des avions pour aller faire du repérage dans les mangroves… Et comment l'aviation de Thumbaga bombarde le camp des rebelles juste au bon moment pour que tout le monde s'enfuit vers le Bolivar alors que lesdits rebelles étaient prétendument introuvables ?...
Sinon comme d'habitude x blagues sur l'addiction au whisky de Bill Ballantine et c'est toujours aussi lourdingue.