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Ivar, Timewalker tome 3 sur 3

Pere Perez (Illustrateur)
EAN : 9781939346995
112 pages
Valiant Entertainment LLC (08/03/2016)
4.25/5   2 notes
Résumé :
FEATURING CREATION, ANNIHILATION...AND THE DEBUT OF AN ALL-NEW TIMEWALKER!

As history falls apart around her, only one man can help Neela Sethi save Ivar's life - and time itself - and that man is...Ivar! Wait...what?! Can Neela teach a new Timewalker the ropes of time travel as time collapses? Or will the universe finally meet it's doom?
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Breaking History (épisodes 5 à 8) et il conclut la trilogie entamée avec Making History (épisodes 1 à 4). Il contient les épisodes 9 à 12, initialement parus en 2015, écrits par Fred van Lente, comme les 8 premiers épisodes. Ces derniers épisodes sont illustrés et encrés par Pere Pérez qui succèdent à Clayton Henry (pour le tome 1) et à Francis Portella (pour le tome 2). La mise en couleurs a été réalisée par Andrew Dalhouse. Les couvertures ont été dessinées par Raúl Allén. Ces 3 tomes forment une histoire complète, il faut donc avoir commencé par le premier.

De retour en Mésopotamie antique, Ivar Anni-Pada s'apprête à ressusciter son frère Gilad (Eternal Warrior), en utilisant un appareillage appelé l'Avantage. Aram (Armstrong) est farouchement opposé à cette action, et tente de s'interposer. Mais avant qu'Ivar ne commette l'irréparable, une jeune femme apparaît. Il s'agit de Neela Sethi qui vient réquisitionner le jeune Ivar pour l'aider, à cause de ce qui est arrivé à Ivar plus âgé, à la fin du tome précédent.

Neela Sethi emmène Ivar jusqu'à la Terre du vingt-et-unième siècle par une série d'arcs temporels. En chemin, elle lui explique que la personne appelée Mistress a déréglé le cours du temps dans le multivers pour le compte d'une organisation appelée les Prométhéens. Ils finissent leur voyage sur une version de la Terre où la race dominante est composée de dinosaures plus ou moins anthropomorphes. Ils sont capturés et Ivar Anni-Padda finit dans l'arène avec son voisin de cellule, une sorte de tricératops anthropomorphe répondant au cognomen d'Ank. de son côté, Neela s'en sort mieux puisqu'elle a été prise pour la version plus âgée d'elle-même.

Après le deuxième tome, le lecteur était en droit d'hésiter à revenir pour la troisième partie, car l'intrigue avait pris un tournant vers la comédie de situation légère, abandonnant toute velléité de visiter des situations historiques. Mais un rapide coup d'oeil à l'intérieur lui montre que Père Pérez s'est bien appliqué, avec des constructions de page pour l'épisode 11, et un bon niveau de détail. En outre, Fred van Lente ne perd pas de temps, et les situations semblent se succéder à un rythme rapide, sans être effréné.

Ce troisième tome commence donc par un classique du récit à base de voyages dans le temps : un retour en arrière montrant qu'un personnage du futur vient chercher un personnage du passé, avant qu'ils ne se soient rencontrés une première fois. À l'opposé d'une construction d'intrigue qui donne mal à la tête, Fed van Lente conserve ses boucles temporelles au premier niveau, sans les imbriquer jusqu'à temps que le lecteur s'y perde s'il ne prend pas de note. L'intrigue ne repose donc pas sur une construction complexe demandant un investissement intellectuel trop important qui obèrerait d'autant le plaisir de lecture. Ce récit continue de s'inscrire dans le registre du divertissement. D'ailleurs le scénariste se montre particulièrement facétieux dans ce premier épisode. Il explique que le dérèglement temporel a conduit à l'existence de réalités débiles. Il ironise sur les histoires reposant sur un simple prétexte, sans substance, en faisant traverser une époque peuplée de vikings grimés en clowns. Il égratigne gentiment les scénaristes en herbe qui confondent idée farfelue et histoire consistante.

Cet humour dépasse la simple moquerie méchante, et le prétexte gratuit et met le lecteur dans de bonnes dispositions. Lente semble céder à la facilité avec le deuxième épisode du recueil revenant à des péripéties stéréotypées : le combat dans l'arène pour Ivar, pendant que Neela Sethi essaye de tirer profit du quiproquo sur sa véritable identité. Effectivement, le récit se cantonne aux clichés : le combat dans l'arène aboutit à un duel entre Ivar et Ank avec qui il a sympathisé, et Neela est démasquée, juste avant de pouvoir vraiment influer sur la situation. le lecteur garde sa bonne humeur et décide de profiter de cette honnête série B. Père Pérez a accompli un travail professionnel, très agréable à l'oeil.

La partie graphique s'annonce plutôt bien d'entrée de jeu, avec les couvertures épurées de Raúl Allén. Cet artiste simplifie les formes pour jouer sur de simples aplats de couleurs, sans détail à l'intérieur de chaque forme ainsi constituée de gros blocs de couleur uniforme. Il s'agit à la fois de compositions complexes et d'apparence simple, ces formes coniques induisant une sorte de second degré dans la mesure où elles jouent sur des archétypes, une sorte de raccourci visuel. Dans un premier temps, le lecteur ne fait pas trop la différence entre les dessins de Père Pérez et ceux allégés de Clayton Henry, dessinateur officiant régulièrement sur différentes séries publiées par Valiant. En particulier, la manière de dessiner des visages, avec des traits très fins donne une impression légère et pas assez consistante. En outre la séquence d'ouverture en Mésopotamie sur passe sur fond de décors très légers, de type péplum fauché.

La narration visuelle s'améliore dès la cinquième page avec l'arrivée saisissante de Neela Sethi, et le départ pour l'époque contemporaine. Les arrière-plans gagnent en consistance, avec plus de détails sur les bâtiments, sur les drakkars (pour ce passage à une époque bizarre), sur l'arène, avec une très belle vue générale de ce bâtiment depuis l'extérieur. Pérez fait montre d'inventivité pour représenter la foule sur les gradins, sans s'astreindre à représenter chaque spectateur, mais en donnant l'impression d'une foule grâce à l'infographie (à moins que ce ne soit Andrew Dalhouse qui s'en soit chargé). Lorsque la prise de vue se fait plus rapprochée, l'artiste représente des spectateurs distincts avec chacun des caractéristiques différentes (morphologie, visage, tenue). le lecteur apprécie d'autant mieux ces péripéties stéréotypées que le dessinateur leur apporte une consistance leur permettant de gagner en substance, et donc un peu en originalité. Puis arrive le troisième épisode du recueil.

Le lecteur avait déjà ressenti que Fred van Lente était en verve lors du passage en haut moyen-âge. Au départ, Ivar ne comprenait rien à ce que baragouinaient les moines, ce qui est logique puisqu'il arrivait de Mésopotamie. Chaque phylactère de moine comprend alors le même texte qui débute par Lorem ipsum, c'est-à-dire une convention d'imprimerie quand il faut intégrer du faux texte (un extrait approximatif d'un ouvrage de Cicéron). Cette impression se confirme avec le noeud de l'intrigue dans l'épisode 11. le scénariste avait présenté le principe de conservation du temps dans le premier tome. Il ne l'a pas oublié et le déroulement de son intrigue est en parfaite cohérence avec ce dispositif. Il va plus loin en évoquant la multitude de futurs et de présents, et de passés rendus possibles par les actions des prométhéens qui souhaitent détruire le temps. Lente intègre dans sa narration, le fait que toutes les variations plus ou moins importantes sur ce le fil narratif qu'il a choisi sont possibles, avec une valeur équivalente. Cela constitue déjà un méta commentaire qui n'est pas à la portée du premier scénariste venu.

Fred van Lente ne s'est pas contenté de structurer avec intelligence son histoire de paradoxes temporels, il a également réfléchi à une présentation idoine à laquelle Père Pérez a donné une forme élégante. Pour cet épisode 11, le lecteur découvre le noeud du mécanisme temporel avec les explications de Neela Sethi, et les comprend grâce à la mise en forme visuelle. Ce n'est pas un schéma ou un logigramme, c'est une représentation qui porte le sens de bulle temporelle. Cela n'a rien d'un hasard, les auteurs ont conçu cette mise en forme par un travail collaboratif, pas si fréquent que ça dans des comics industriels fabriqués sur le principe de l'usine de montage, où chaque intervenant effectue sa tâche, sans avoir à se concerter avec celui qui le précède ou celui qui lui succède sur la chaîne. Les auteurs renouvellent leur mise en page innovante lors de la mise en scène du combat final d'Ivar Anni-Padda contre son ennemi dans le dernier épisode. Lente continue de s'amuser avec son lecteur à la fois avec le personnage d'Ank et sur les mécanismes temporels, sans pour autant sortir une nouvelle règle opportune et artificielle du chapeau.

Le lecteur ressort enchanté de ce troisième tome qui dépasse ses espérances. Il n'était venu que pour avoir le fin mot d'une intrigue de série B sympathique mais vite oubliée. Il a le droit à un artiste qui relève le niveau des 2 premiers tomes, avec une approche graphique très propre sur elle, et une construction de pages s'élève au-dessus de l'ordinaire au fur et à mesure des épisodes. de la même manière, la narration de Fred van Lente s'avère plus subtile que prévue, avec des surprises de fond et de forme qui sont en phase.
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