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4,04

sur 424 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Le Tao qu'on tente de saisir n'est pas le Tao lui-même;
le nom qu'on veut lui donner n'est pas son nom adéquat."

Un grand petit livret à la simplicité compliquée, qui recèle un mystère plus profond que la profondeur elle-même.

Selon une vieille légende chinoise, Lao Tseu l'a écrit en quatre jours. Dans sa vieillesse, il décida de quitter la cour impériale pour se réfugier dans la solitude, mais il fut arrêté par le gardien de la frontière qui l'a reconnu, et qui l'autorisa à partir qu'à condition de coucher d'abord toute sa sagesse par écrit. Dès que le maître acheva cette tâche, il quitta la ville sur le dos d'un boeuf, et personne ne l'a plus jamais revu.

Le livre est classé parmi les textes fondateurs qui ont contribué a former notre vision du monde, et reste la source principale de la peinture et de la poésie chinoises. Sa version finale, découverte dans une tombe de Guodian en 1993, date de 350 av. J.-C, et son importance philosophique est aussi considérable que la découverte des manuscrits de Qumran pour les études bibliques. Elle revient vers l'ancien Tao cru ; elle est forte, archaïque et étrange.
C'est néanmoins un livre profitable, même si je suis totalement consciente que son apparente simplicité peut être on ne peut plus traîtresse, sans même penser aux difficultés de sa traduction et à ses nombreuses versions et interprétations diverses. Quoi qu'il en soit, j'ai bien fait d'y revenir après toutes ces années, car l'enseignement du sage Lao m'a permis de surmonter l'insurmontable... à savoir le souci babéliote avec la disparition des espaces vides entre les paragraphes. Créer du vide à l'aide du plein, telle est la réponse ! Je suis certaine qu'on y trouve même la solution du célèbre "to be or not to be ?" d'Hamlet : si on se lance sur la Voie, l'être et le non-être deviennent aussi complémentaires que le principe du Yin et du Yang, et tout l'éventuel questionnement concernant la possibilité du non-être babéliote devient vite superflu et risible. Ceci dit, n'oublions pas le subtil avertissement du Maître, qui pense que "le monde n'a pas de normes, car le normal peut se faire anormal et le bien peut se transformer en monstruosité".

Il est certain que depuis l'époque qui a vu naître ces textes beaucoup de choses ont changé, et l'appel de l'auteur au retour absolu vers la nature, au rejet de tout savoir et toute culture, n'aurait plus convaincu même le plus vert de tous les écologistes modernes. Mais il vaut toujours une réflexion, ainsi que ses aphorismes sur le pouvoir et ses dirigeants :
"Ainsi un homme de bien se contente-t-il d'être résolu, sans user de sa force. Qu'il soit résolu sans orgueil. Qu'il soit résolu sans exagération. Qu'il soit résolu sans ostentation. Qu'il soit résolu par nécessité. C'est en ce sens qu'il est résolu, sans s'imposer par la force."
L'avertissement suivant pourrait paraître tout aussi éloquent au lecteur actuel, abruti par les éternels mantras sur le succès et l'assertivité :
"Actuellement, on dédaigne la mansuétude pour être courageux ; on dédaigne la modération pour être libéral ; on dédaigne d'être le dernier pour être le premier. C'est la mort !"
Par moments, les pensées de Lao Tseu s'approchent vraiment de la vision chrétienne ; si ces lignes n'étaient pas aussi anciennes, on pourrait presque les confondre avec les évangiles :
"Pourquoi les anciens estimaient-ils tant la Voie ? Ne disaient-ils pas : "Qui cherche trouve par elle ; qui commet un forfait échappe par elle ?" C'est pour cela qu'elle est en si haute estime dans le monde."

Le motif central de toutes les réflexions est le respect de la vie, et le refus de la violence sous toutes ses formes, y compris tous les efforts et désirs qui pourraient potentiellement mener à la violence.
Au moment où l'homme arrête de créer (les illusions dans son esprit) il devient capable de voir la Création ; au moment où il arrête de parler, il va entendre la voix du Tao. Ceci est à peu près le principe de la philosophie taoïste du non-agir (wu wei) : si j'arrête d'agir, le Tao peut se manifester dans toute sa splendeur.
La vertu qui en résulte est donc un peu en dehors de ce monde ; une vertu presque amorale et cynique, qui polémique avec les préceptes rigoureux du confucianisme, et avec la vertu morale codifiée par les lois humaines. Un saint taoïste devient un parfait antagoniste d'un saint confucianiste, par sa sagesse paradoxale du non-agir indocile, ironique et archi-individuel. Il provoque par son silence, son savoir s'approche de celui de Socrate ("je sais que je ne sais rien"), et sa sagesse de la folie d'Erasme.
Tandis que certains passages et conseils simples semblent clairs et instructifs, d'autres nous font comprendre à la fois tout et rien du tout. C'est probablement aussi la raison pourquoi le livre reste une friandise tant pour les philosophes et les théologiens, que pour toutes sortes de mystiques, blogueurs New Age et fans d'Antoine Volodine.
"Ne pas considérer savoir comme savoir est le comble.
Considérer ne pas savoir comme savoir est une peste.
En effet, c'est seulement en considérant cette peste comme une peste, qu'on ne souffre pas de la peste.
Le Saint ne souffre pas de la peste, parce qu'il considère la peste comme une peste ; de là vient qu'il ne souffre pas de la peste."
5/5 en pestant sur ma légère envie de pester....
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Très difficile de porter un critique sur ce livre, d'ailleurs pas toujours facile d'accès.
Certains chapitres sont assez simples à comprendre d'autres sont bien tordus.
Le meilleur moyen pour le lire est de n'en lire que très très peu à la fois, quelques lignes, quelques phrases et se laisser pénétrer par la magie des mots. Les laisser faire leur chemin. Notre cerveau agit comme un filtre, à chaque passage il n'en retiendra que de fines particules … particules d'or bien évidemment.
Un compagnon, un guide qui convient de consulter fréquemment et de garder à porter d'âme mais rien ne remplace sa propre expérience, son propre ressenti. Un livre qui est une trame pour notre éveil spirituel.
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Tao-tö king est l'oeuvre immortelle du Maître,Lao-tseu (570-490 avant J .-C). Ce livre, est considéré surtout comme une sorte de « bible» du taoïsme. Un traité composé de nombreuses sentences, la sagesse, comment s'exprime t-elle ; "qui veut abaisser quelqu'un doit d'abord le grandir"

Issu d'une tradition orale ancienne, il y a dans ces sentences une actualité étonnante. Bien des hommes et des femmes pourraient en ce mois de mai 2017 s'inspirer de ces principes.

La doctrine de Lao-tseu est résolument monothéiste Ce quel-que chose "muet et vide est indépendant et inaltérable. Il circule partout sans se lasser jamais. Il doit être la Mère de l'univers. Ne connaissant pas son nom, je le dénomme “Tao”."

Le Tao est un principe qu'on peut découvrir en observant les choses et leur empreinte venant du Tao : ainsi " l'eau qui favorise tout et ne rivalise avec rien."

Lao-tseu, enseigne le devoir, appliquer à soi-même les règles qu'on voudrait voir appliquées par autrui, " Qui prend conscience de son erreur ne commet plus d'erreur." le chemin de la sagesse est aussi tracé, certes digne de gloire, le sage reste volontairement dans l'obscurité.

Lao-tseu enseigne une voie essentiellement active," il faut tout savoir, être informé de tout et pourtant rester critique comme si on ne savait rien."

La doctrine du Tao a beaucoup influencé l'âme chinoise.Cette entité se manifeste dans l'opposition harmonieuse du yin et du yang, cette dualité de la nuit et du jour, du passif et de l'actif.

la doctrine de Lao-tseu a engendré un intérêt passionné pour la nature et la recherche de la béatitude heureuse.En Occident, depuis trois siècles, le Tao-tö king, a connu une vague d'enthousiasme : de Paul Claudel à Jean Grenier,de Raymond Queneau à Michel Leiris qui évoquait " d'étranges prolongements, chargées d'une vérité trop ancienne et trop élémentaire pour n'être pas incontestable.", (un homme politique, et lequel serait -il Taoïste).


Selon la tradition chinoise, Lao Tan, plus connu sous le nom de Lao-tseu ou Laozi (Vieux Maître) aurait vécu auVI siècle avant J .-C. Originaire du pays de Chu en Chine centrale.et aurait dispensé quelques enseignements au jeune Confucius.
"La quiétude est maîtresse de l'agitation", ça oui un homme agité je pense à quelqu'un, pas vous.
Que de mots justes de l'oxygène pour les jours brumeux, les peines insondables, les victoires trop ostentatoires, un livre inépuisable.




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Le Tao Te King est un des grands livres de spiritualité de l'humanité. Il peut se lire en deux heures ou se méditer toute une vie. Impossible d'en faire la critique. Ferait-on la critique de la Bible ou des Védas? En revanche, il n'est pas interdit de dire ce qui nous a marqué dans une première lecture, lente.
Ce qui me frappe au premier abord, c'est ce que nous pourrions prendre pour du fatalisme. L'idée d'un retrait, d'un laisser-faire. Mais cela est rapidement corrigé par le fait que le retrait est actif, que le non agir n'est pas une abstention. Et voilà, en quelques lignes nous avons avons déjà perdu pas mal de repères!
La difficulté, pour nous occidentaux, est que nous sommes habitués à être placés devant des choix, des alternatives, des contradictions. Tout cela paraît complètement étranger au taoïsme. Les contraires s'y interpénètrent. Il ne s'agit même pas de choisir un juste milieu, encore moins de cultiver la vertu par la maîtrise de ses passions. Je le verrais plutôt comme une sorte d'abandon contrôlé à l'ordre cosmique, une harmonie avec le monde qui donne de l'énergie et qui résout les contradictions. Une invitation à oublier la compétition.
Premières impressions sur un texte qui pourrait bien nourrir mes réflexions à l'avenir.
Là où je suis moins attiré, c'est par les considérations politiques, à première vue difficilement compatibles avec les libertés telles que nous les concevons dans les démocraties libérales. Cela demande vérification.
Quoi qu'il en soit une ouverture et un décentrement salutaires.
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J'ai hésité à publier une critique, c'est délicat, ce n'est pas un livre comme les autres. On est en pleine spiritualité, dire j'aime ou je n'aime pas n'a aucun sens ici à mes yeux. le Tao on entre en lui ou pas, les préceptes, les formules, la philosophie qui y est déployés, soit on est touché soit ça nous laisse indifférent.
Le Tao se révèle un tout dans lequel on trouve sa place ou on passe à côté...Pour ma part, j'y suis entré et j'ai apprécie, la sagesse, le coté détaché, la volonté de se connaitre de descendre au fond de soi pour avancer sereinement...certains passages m'ont ramené à des événements passés ou actuels, j'ai même vu certaines personnes qui me sont cheres à travers ces mots et leurs images...
Une aventure passionnante pour qui aime se plonger au-delà de lui même...
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Le centre de gravité du Tao est le livre fondateur le « Tao Te King », le Livre de la Voie et de la Vertu.

Un peu comme pour Homère, cette oeuvre appelle des interrogations à l'infini et insolubles. Lao Tseu a t-il existé ? Qui a écrit le Tao ? S'agit-il d'une polyphonie de compilation de textes de sagesse ? L'ouvrage aurait été écrit au VIème siécle avant JC. Evidemment, il y a longtemps qu'il n'existe plus de version originale, oeuvre copiée, recopiée, enrichie (?) au fil des siècles.

Quoiqu'il en soit, le Tao Te King appartient au patrimoine universel de la sagesse même s'il est très intimement lié au terroir de la Chine. Au cas présent, il s'agit de la version traduite et commentée par Marcel Conche, un philosophe décloisonné, en ce sens que son travail encyclopédique ne se limite pas aux philosophes à système, canonisés par et pour l'enseignement académique.

Le Tao relève de l'invisible, du « Sans nom » (I, XXV, XXXII). Pour le Tao, ce qui importe c'est d'abord le souffle extérieur (« Qi »), le non dit, l'invisible.

Et ainsi que le souligne Marcel Conche « On ne voit pas l'invisible, cependant l'invisible est actif et efficace, puisque sans l'invisible, le visible ne serait pas ce qu'il parait manifestement être (…) » (p.91)  

Il peut sembler chimérique d'essayer de l'appréhender a minima. Mais cette appréhension doit passer par une intuition qui s'apparente à une révélation.

Ainsi, dans son introduction Marcel Conche avertit : « Pour comprendre Lao Tseu parlant du Tao, il faut déjà être dans une sorte de communion avec le Tao, de conformité avec au Tao. On comprend Lao Tseu si, d'une certaine manière, quelque chose en nous l'a déjà compris » (p. 13).

Malgré cette introduction quelque peu déconcertante pour un lecteur occidental, un examen attentif met en lumière plusieurs passerelles conceptuelles étonnantes, avec des univers beaucoup plus familiers.

En premier lieu, la Voie correspond au « panta rhei »..., tout s'écoule, énoncé dans la pensée d'Héraclite. le Tao, la Voie n'est qu'une métaphore, il ne s'agit pas d'un chemin reliant deux points mais une Voie, infinie comme l'écoulement de l'eau du fleuve. Pour le philosophe d'Ephèse le principe vital c'est le feu mais son fragment célébrissime « on ne peut pas entrer deux fois dans le même fleuve » offre un écho pénétrant. Un jeu de miroirs encore plus saisissant s'active avec l'union des contraires, le yin et le yang. Ainsi que le souligne Marcel Conche, pour Lao Tseu comme pour Héraclite, les opposés sont des contraires qui se fertilisent, non des contradictions.

« Le Dao engendre Un
Un engendre Deux
Deux engendre Trois
Trois engendre tous les êtres
Tout être porte sur son dos l'obscurité
et serre dans ses bras la lumière
le souffle indifférencié constitue son harmonie. » (XVII)

Mouvement vertical donc, l'axe sur lequel se projeter, le yin (« obscurité ») qui en mouvement descendant a créé la Terre et le yang (« lumière ») en ascendant est à l'origine du Ciel. Mais cet axe ne doit pas être perçu comme une colonne dorique statufiée dans le marbre, l'énergie circule, un mouvement binaire, un cycle, une succession d'états jamais définitifs.

En deuxième lieu, difficile aussi de ne pas penser à Epicure quand le Tao Te King énonce « Celui riche et honoré, qui se fait arrogant, prépare sa ruine » (IX) ou « Une salle remplie d'or et de jade, personne ne peut la garder. La recherche des biens difficiles à obtenir entraîne l'homme à se nuire. » (XII). le sage, se place en bas (XXII), « Sur la pointe des pieds on perd son équilibre .» (XXIV), mais comme l'eau il érode le dur apparent.

Troisièmement, le rapprochement le plus « naturel » est celui qui peut être opéré avec le stoïcisme. L'école athénienne du portique, prolongée par le stoïcisme romain « impérial » considère qu'il existe un ordre cosmique, parfait. L'homme qui ne constitue qu'un minuscule élément de cet ordre doit se conformer à celui-ci et il y a trouvera son bonheur, loin de l'agitation et des excès.

Et on est surpris que Marcel Conche n'ait pas triangulé avec Marc Aurèle, Héraclite et Lao Tseu !

« Les choses tendent, les unes, à devenir, les autres, à être devenues ; de ce qui devient, quelque chose a déjà disparu ; des écoulements, des altérations rajeunissent sans cesse le monde, de même que le mouvement incessant du temps produit, toujours neuve, à durée infinie.
Dans ce fleuve, comment donner une valeur à ces objets fuyants, puisqu'on ne peut s'arrêter à aucun d'eux. » (Marc Aurèle Pensées VI-Les Stoïciens Ed La Pleiade p. 1 181)

Enfin, une connexion peut être aussi établie avec Montaigne.
Ainsi, comme le souligne André Comte Sponville dans son « Dictionnaire amoureux de Montaigne » ce dernier est un « maitre zen en Occident » (p.60), « le plus chinois des penseurs occidentaux » (p.108).

Sur que nos sages antiques auraient opiné fraternellement au propos de Montaigne « Le monde n'est qu'une branloire perenne. Toutes les choses y branlent sans cesse, les rochers du Caucase, les pyramides d'Egypte ; et du branle public, et du leur. La constance mesme n'est autre chose qu'un branle plus languissant. Je ne ne puis asseurer mon object : il va trouble et chancelant, d'une yvresse naturelle. Je le prens en ce poinct comme il est, en l'instant que je m'amuse à luy. Je ne peins pas l'estre, je peins le passage : non un passage d'aage en autre, ou comme dict le peuple, de sept en sept ans, mais de jour en jour, de minute en minute. » (Les Essais III. 2. ed La Pleiade p.844 et 845)

ACS évoque plutôt des passerelles avec le bouddhisme mais la philosophie des Essais est complètement soluble dans le principe du non agir (« wu wei »), principe essentiel du Tao, principe fort dérangeant pour la pensée occidentale...

L'univers du Tao, est à l'opposé de cette pensée dite rationnelle.
Cogito ergo sum...je pense donc je suis...tout un monde construit sur l'egologie, le moi tout puissant qui maîtrise...Tout le contraire avec le Tao….

Le non agir n'est pas l'inaction ou une forme de procrastination.

« C'est pourquoi Le Sage pratique le non agir » (II) le non agir s'impose du fait de l'union des contraires.  Lui-même agit sans agir » (III).

Il faut agir en harmonie avec la Voie « Celui qui va selon la Voie, son chemin ne fait qu'un avec la Voie » (XXIII). le respect de cet ordre naturel « Pour gouverner les hommes et servir le Ciel, rien de mieux que la modération » (LIX) et « On gouverne un grand Etat comme on fait frire de petits poissons » (LX).

Même sans pouvoir se retirer et méditer comme Montaigne dans sa tour bibliothèque ou Thoreau dans sa cabane au bord du lac, le Tao Te King, offre au lecteur un pare feu spirituel contre la fureur, l'agitation ambiantes si souvent stériles.

Par conséquent un livre infiniment précieux et une mise en perspective de Marcel Conche très inspirante
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Si un physicien passe par ici, merci de bien vouloir répondre à cette question : le Tao est-il fait d'antimatière ? Etant donné que le Tao s'oppose à la matière, du moins dans un paradoxe de Lao Tse, c'est une question à la con que je me suis posée au cours de ma lecture.

(Ouais, je ne comprends rien ni au Tao ni à l'antimatière, mais j'assume mon ignorance, car Lao Tse me dit que c'est bien d'être ignorante. Bon après, j'exagère, des fois je crois comprendre des trucs du Livre de la Voie et de la Vertu, parce que je sais lire quand même, enfin je crois, par contre je n'exagère en rien quand je dis que je ne comprends rien à l'antimatière.)

Sinon, je recommande ce livre, aux physiciens qui sont chargés de répondre à ma con, déjà, mais aux politiciens aussi parce que Lao Tse parle beaucoup de l'art de gouverner (comme dans l'Art de la Guerre de Sun Tzu). Après, il s'adresse au peuple aussi Lao Tse alors vous pouvez le lire même si vous n'êtes ni physicien ni politicien ( la preuve par l'exemple, je l'ai lu alors que je ne suis pas physicienne - vous l'aurez deviné - ni politicienne)
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Ce livre est-il le livre du Tao, ou bien n'est-il que l'illusion du Tao ? That's the question ;-)
En effet : "Le Tao qu'on tente de saisir n'est pas le Tao lui-même. le nom qu'on veut lui donner n'est pas son nom."
Ce recueil est donc un cauchemar pour tout bibliothécaire imprégné de méthode cartésienne et de classification Dewey. ;-)

Un petit extrait cependant (chapitre XXX) :

Celui qui se réfère au Tao comme maître des hommes
ne subjugue pas le monde par les armes,
car cette manière d'agir entraîne habituellement une riposte
Où campent les armées poussent épines et chardons.

Ainsi un homme de bien se contente-t-il d'être résolu,
sans user de sa force.
Qu'il soit résolu sans orgueil.
Qu'il soit résolu sans exagération.
Qu'il soit résolu sans ostentation.
Qu'il soit résolu par nécessité.
C'est en ce sens qu'il est résolu,
sans s'imposer par la force.
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Lao Tseu, sage chinois et fondateur du Taoïsme, nous livre un ouvrage traditionnel sur l'art de vivre, translucide, harmonieux et d'une sagesse pénétrante, c'est d'ailleurs l'un des joyaux du monde. Cet ouvrage est illustré d'originales calligraphies de Ou Yang Jiao Jia.

Voici quelques thèmes abordés dans les différents textes : la vertu, le coeur, la sérénité, la justice, l'intelligence, la lumière, la réussite, le contentement, le bonheur, l'argent, la famille, la morale, la bienveillance, l'harmonie...  Et ils sont nombreux !

La beauté des textes dégage de l'humilité, de la sagesse en toute simplicité et des leçons de vie pour nous encourager à devenir meilleur et nous inciter à la réflexion. Tao Tseu s'intéressait beaucoup aux autres et au monde qui l'entourait. 

Voici quelques leçons de vie de Lao Tseu : Il y a un temps pour toute chose, la violence engendre la violence, il est très important de connaître et de s'intéresser sincèrement aux autres, il faut sonder son coeur, l'intelligence c'est de connaître les autres, l'argent ne rend pas heureux, la véritable richesse c'est de donner aux autres, la vraie bonté c'est se montrer bon aussi avec ceux qui ne le sont pas, la vraie confiance c'est de faire confiance à ceux qui n'en sont pas dignes, l'amour du Tao se trouve dans la nature même des choses... et en conclusion : le Tao nourrit en ne forçant pas, en ne dominant pas, le Maître dirige !

La traduction de Stephen Mitchell est poétique, le style d'écriture est clair, limpide et très facile à comprendre. Cet ouvrage m'a permis de passer un excellent moment de quiétude, un moment pour soi qui fait du bien. A découvrir !
Lien : http://larubriquedolivia.ove..
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Nous sommes les enfants de notre voyage !


C'est un recueil d'aphorismes (une sorte de 'maxime' au travers de laquelle son auteur cherche à transmettre avec concision un savoir étendu et varié) qui porte avant tout la marque d'une école et pas vraiment celle d'un Maître : ces aphorismes ont très probablement été écrits par différentes personnes à différentes époques et le tout 'compilé' à un moment donné, la personne de Lao Tseu (le vieil enfant) n'ayant à priori aucune existence historique. le tout forme un livre de sagesse du type de la Bible comme du Coran, mais en BEAUCOUP plus condensé.


Composé de deux parties, la Voie (le Tao) et la Vertu (le Tö), ce recueil, plus proche de la stricte poésie que du livre de 'recettes', n'en donne pas moins des indications -interprétables ; et chaque traduction les interprète forcément un peu différemment- quant à la manière de se montrer vertueux en se conformant à la voie. le Tao prêche l'inaction, la non-connaissance et l'humilité. L'idée générale est de faire abstraction de sa personnalité afin de se fondre dans la Nature, immense et parfaite.


Quelques exemples d'aphorismes extraits des deux parties du Livre :


+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++


1. le Tao :


A celui qui se soucie des autres autant que de lui-même, on peut confier le Monde !


N'avoir rien, mais se sentir comblé. Être riche et garder sa simplicité. Ainsi est Le Sage !


En suivant la Voie, on trouve la Voie !


A l'attaque succède la riposte !


Les trésors suprêmes sont le calme et la paix !


+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++


2. le Tö :


Il n'est pas de plus grande erreur que d'écouter ses désirs !


Il n'est pas de pire fléau que l'envie de posséder !


Sans franchir sa porte, connaître le monde entier. Sans regarder par la fenêtre, entrevoir le chemin du Ciel !


La plus grande vertu est la Bonté !


Celui qui sait s'émerveiller des petites choses marche dans la Lumière !


On gouverne un Etat comme on cuit un petit poisson : avec précaution !


Le grand bourreau, c'est la Nature : elle exécute, elle punit !


Qui sait se séparer du superflu peut en faire don aux autres !


+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++


Il est évident qu'un ouvrage comme le Tao Tö King s'apprécie d'autant mieux si, en tant qu'occidental, on commence par s'intéresser à la culture asiatique en général et à la manière plus 'fleurie' qu'ont les Asiatiques que d'exprimer leur sagesse. Mais quoiqu'il en soit, ce recueil, vite lu, mais qui demande en fait à être lu bien tranquillement et donc réfléchi, ne pourra que satisfaire les nomades de l'esprit !
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