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Citations sur Le cheval blanc (11)

On y tient à sa petite vie, on ne veut surtout pas la mettre en danger, on est prudent et timoré, et précautionneux. Il s'agit bien de risquer sa vie quand on ne veut même pas risquer d'attraper un rhume. Quelle chiennerie ! Si bien que, quand on n'a pas peur du définitif : du plus jamais, du pour toujours, on ne trouve personne avec qui jouer. Et pourtant, tous ces gens, calfeutrés dans leur vie humaine, il pourrait leur arriver des choses monstrueuses.
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Monsieur Leclerc se versait du Pelure d’Oignon :
« Ce petit vin est excellent….Oh ! pardon, je ne vous ai pas servi ! …Pas à moi…je veux dire, il ne m’arrive rien que je n’aie prévu. J’ai été trop vieux pour faire la guerre, mon fils était trop jeune… Vous me direz que nous avons eu de la chance. Possible ! mais nous en avons eu… Quels sont, par exemple, vos projets d’avenir à vous, Vigaud ?… »

Michel reste silencieux. Francine le regardait intensément ; André jouait avec son verre : les projets de Michel !
« Je n’ai pas de projet », finit par dire Michel. Il semblait réfléchir, André le trouvait énervant, pourquoi se donne-t- il cet air de réflexion quand il sait pertinemment qu’il n’a aucun projet ? C’est le propre de Michel de ne pas avoir de projets. « Je n’ai pas de projets, parce que…. » comme ça, Michel… Ah tout de même, il l’avoue !
« Parce que ? » Monsieur Leclerc, attentif, lève les yeux de sa côtelette.
« Parce que je ne peux jamais me libérer de l’idée de la fragilité de toute chose… L’homme propose et Dieu dispose… Dieu, si l’on veut…. tout ne tient qu’à un fil. Tout cet édifice humain, vous savez…. les lois, les croyances. Ces murs ….La maison d’en face…La ville… je ne sais pas si je m’explique clairement…

« Pas très… » Monsieur Leclerc était pourtant resté sérieux et attentif. Il y eut un silence (page 135)

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- J'ai eu l'espoir trop court, trop impatient ...
- Tu disais que tu ne savais pas attendre que les arbres poussent ..."
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"Michel, disait la voix de Stanislas, est un héros qui s'ignore comme il ignore ce que c'est que l'héroïsme de nos jours. Est-ce qu'il vous a jamais parlé de ses rêves d'enfance ? De la Belle aux tresses blondes qu'il sauvait d'un monstre, du peuple qu'il libérait, etc.? Non ? (...) Il ne sait pas que le peuple est encore à délivrer, il ne sait pas que, s'il veut risquer sa vie dans des combats dangereux et glorieux, eh bien, l'occasion s'en présentera demain, après-midi. Mais encore faudrait-il qu'il ne vive pas en dehors du temps en marche, qu'il ne s’accroche pas à son cheval blanc et à sa cotte de mailles ! Il ne sait pas que le légende d'aujourd'hui, c'est lui !
- En somme - c'était la voix d’Élisabeth - ce que vous conseillez à ce fainéant, c'est de prendre conscience du monde réel... Son monde est plus réel que le vôtre, je vous assure... Vous êtes un poète, lui, une poule de luxe..."
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Ne vous emballez pas comme ça, voyons ! Vous parlez comme quelqu'un qui n'a jamais aimé, vous n'êtes qu'un gosse... Essayez donc d'imaginer que toutes vos pensées sont concentrées sur un seul être, que cet être possède seul le pouvoir de vous rendre heureux, ou plutôt de vous enlever le malheur... Eh bien, on espère... Quand il dit : chérie, on croit entendre une intonation qui vous fait espérer, il aura un regard qu'on soupçonnera d'être tendre... On se dit que peut-être il cache son amour par orgueil, ou qu'il n'a pas aimé d'abord et qu'il aime maintenant, ou qu'il aimera demain... On a l'oreille si tendue, qu'on pense discerner derrière ce qu'il dit, dans n'importe quelle phrase banale, un abîme de sens caché... Et puis il dit brusquement une chose qui ne permet plus le doute, et le château de cartes s'écroule... Alors c'est le désespoir... Et comme lui n'a jamais changé, il ne comprend rien à l'espoir, ni au désespoir, et pourquoi on le trouve tantôt charmant, tantôt mufle...
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Novembre 1942, les Italiens occupaient la Côte. Nous sommes partis d’ici par le dernier petit train de Digne Et des motards à plumes de coq couraient le long de la ligne. Nos affaires pêle-mêle dans les valises. Pierre Seghers est là, il prendra le train avec nous. Lydia, la secrétaire d’Henri Matisse, nous aide, nous accompagne à la gare. Dans le wagon presque vide, il y a l’acteur Samson Feinsilber.
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Sa propre vie qu'il traînait derrière lui comme une dame la longue traîne de sa robe qu'elle manoeuvre, tantôt la laissant derrière elle, tantôt la rejetant de côté d'un coup de pied, ou la laissant s'enrouler autour d'elle. Ah ! C'est toute une science qu'il faut avoir pour ne pas se prendre les pieds dans sa vie, pour la traîner derrière soi avec grâce et aisance.
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Je t'en fiche mon billet qu'on ne me laissera pas le temps. Mais même pas le temps pour simplement vivre. Je n'ai jamais pu comprendre comment les gens pouvaient avoir suffisamment confiance dans la stabilité de la terre pour arriver à y faire quoi que ce soit ... Surtout qu'ils font confiance et sont prudents en même temps. Moi, je sais que tout peut sauter en une seconde et c'est pour ça que je considère la prudence comme quelque chose d'insensé !
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Vous, les gens qui lisez, vous n'êtes pas des idiots... Il y a quelque chose dans cette étrange idée de suivre la pensée d'un autre. Quand soi-même on n'en a pas... Ça meuble, il n'y a pas de doute, ça meuble.
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Croyez-vous que j'aurais le bon sens que j'ai, sans avoir eu horriblement mal ? Une triste histoire de mariage raté... (...) C'était mon cousin, un officier de marine.... Il m'a quittée pour une étrangère, rencontrée pendant une escale.... Cela tombait juste au moment où ma famille s'était ruinée.... Il ne faut pas s'étonner que je suis devenue dure et pleine de bon sens.
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