Un huis clos dans un chalet de chasse américain pendant une tempête de neige. Vous y mettez deux types au passé un peu douteux qui se sont reconvertis dans le métier de guide de chasse et pêche après des expériences professionnelles malheureuses. Vous ajoutez un cuisinier moitié ivrogne, une grosse tempête de neige et pour pimenter le tout, l'arrivée inattendue d'un riche couple de clients. Jusque là rien de sensationnel. Mais en fait l'épouse du client fortuné se nomme "Marty" et c'est l'ex-épouse de Pete, l'un des guides. La promiscuité, le blizzard et le whisky risquent de provoquer des évènements...
Je n'ai pas trouvé trop d'intérêt à ce huis-clos cynégétique, de plus, aucun des personnages n'est sympathique et la traduction semble de mauvaise qualité. En effet par exemple, nous trouvons plusieurs fois l'expression 'gros fric'.
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Là-haut sur notre montagne, on était si bien, moi et les collègues. On gagnait notre bœuf sans nous en faire, en hébergeant - contre espèces - les grossiums de la ville venus jouer à Tartarin. Alors pourquoi a-t-il fallu qu'elle revienne me narguer, Marty ? Marty, mon ex-femme, qui m'avait lâché froidement quand j'étais tombé dans la débine, et qui, à peine arrivée, s'est mise à vamper mon meilleur copain, histoire de flanquer la pagaille et de renifler l'odeur du sang qui allait couler ?
La neige, la haine et l’ennui empêchent de savoir si je vaux mieux que les autres, ou si tu vaux mieux que les autres, ou si aucun de nous vaut quoi que ce soit. Parce que la neige nous a poussés les uns sur les autres et que les gens ne tiennent jamais bien le coup, quand ils sont entassés comme ça, les uns sur les autres. Les gens ont besoin de beaucoup d’espace entre eux, quelquefois. C’est aussi nécessaire que l’eau ou l’air, ce besoin d’espace entre les gens.
Les gens était trop occupés à se débrouiller eux-mêmes, pour avoir le temps de verser un pleur au pied de mon mur des lamentations personnel, si bien que j’étais devenu un clochard, sans avoir la consolation de savoir si quelqu’un s’en rendait compte ou se souciait même que je sois tombé dans un tonneau d’excréments.
Cette bouche était acide aussi, avec l’odeur aigre des vieux mensonges, de millions de mensonges. Des mensonges qui ne signifiaient rien ; des mensonges qui auraient pu mourir avant d’être prononcés sans que ça change quoi que ce soit, ni dans un sens, ni dans l’autre. Et des mensonges qui s’enfonçaient profondément, comme un harpon dans une truite de lac, dur, acéré, pénétrant, avec un crochet qui fait d’autant plus mal que la truite, sentant que le barbillon est accroché, se débat davantage pour s’échapper.
La neige fait de vous un philosophe, et un lamentable philosophe, avec ça. Votre philosophie est aussi imbécile que le reste, mais vous passez votre temps à bougonner, vous ruminez des aphorismes imbéciles et vous dites des choses imbéciles, jusqu’à ce que quelqu’un recommence à faire marcher la radio et que vous puissiez oublier vos spéculations absurdes en maudissant la radio.