Ce livre est considéré comme le premier roman du Venezuela, ce qui fait de
Fermín Toro non seulement le premier romancier de son pays, mais aussi le premier à s'aventurer dans le genre de la fiction, alors qu'il n'avait jusque là publié que des poèmes et des textes journalistiques.
De formation classique, Toro révèle ici, comme dans tous ses écrits, une profonde préoccupation humaniste. Dans un style sensible, à la fois d'un romantisme socialisant mais aussi journalistique proche du Costumbrismo,
Los mártires nous plonge au coeur de la révolution industrielle dans la Grande-Bretagne du XIXe siècle.
Les personnages de
Fermín Toro, piégés dans les privations et la pauvreté, révèlent un fort contraste entre une société anglaise opulente et la misère de la majorité de la population, avec son lot de coups de sort s'acharnant sur les familles ouvrières et les attendus profiteurs et exploiteurs.
Le narrateur de cette aventure sociale semble être un étranger récemment arrivé à Londres (Toro a séjourné en Angleterre en 1839), ville dont il découvre autant l'architecture que la criante pauvreté, pour nous livrer une talentueuse critique sociale de l'ère du Progrès et de ses laissés pour compte.
Cependant,
Fermín Toro est d'obédience libérale : s'il dénonce les effets du système capitaliste sur les ouvriers, il ne s'en prend pas aux causes ni au système qui les crée pour mieux prospérer.
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