Bâti sous forme d'entretien entre le journaliste de Tonnac et Anne Brénon, qui est rien moins que la plus grande spécialiste des cathares encore vivante (avec Roquebert), ce bouquin, lu il y a un moment déjà, m'a passionné.
La structure est très intéressante car c'est la transcription d'entretiens oraux qui ont eu lieu pendant que les deux visitaient quelques sites emblématiques du catharisme. Le texte n'est donc pas chronologique, mais classé par lieux. De plus, il est plutôt accessible et rempli d'anecdotes très intéressantes.
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L'Histoire prend vie et on ne peut s'empêcher d'être ému, d'avoir envie d'aller sur ces lieux se recueillir, s'imprégner, découvrir,comprendre... A lire pour tous ceux que la question cathare intéresse, ou qui veulent découvrir la région.
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pourquoi une eglise s'est debarrassee d'une autre eglise,alors meme que persecuteurs et persecutes se reclamaient des memes textes et du meme dieu.et debarrassee d'une maniere de force qui force,en un sens le respect!comment imaginer un systeme plus repressif que l'inquisition ,modele de toutes les polices ideologiques jusqu'a nos jours.et comment comprendre que l'eglise ait attendu vatican 2 pour tolerer dans ses marges d'autres eglises comme les eglises protestantes mais pas celle des cathares
on ne peut pas imaginer l'autoflagellation de la part des bons hommes
la plupart des religieux,et des religieuses cathares sont des gens murs,qui ont vecu dans le monde et qui ont depasse l'age ou le desir de la chair est trop violent.a la difference des ordres catholiques ou est vigoureusement recommande,comme condition d'entree en vie religieuse.la,on se fait mal.le christ est alle au desert,mais il en est revenu.il n'a jamais enjoint a ses disciples de s'exclure du monde dans des ermitages ou des monasteres
heresis,en grec signifie "le choix".
l'heresie,c'est donc fondamentalement,le libre choix de son chemin religieux.
par une evolution semantique progressive,l'heresie en est venue a designer l'erreur;erreur par rapport a une orthodoxie,representante du "juste dogme"
Mais si la mort est le passage vers cette vie supérieure, cette vie éternelle, l'incarnation ne peut pas être en dehors du plan divin...
C'est la conception catholique des choses. Pour les cathares, nous sommes tombés ici-bas par erreur. Ils ne parlent pas de péché originel. Nous avons été dérobés, entraînés, au cours du grand combat décrit dans l'Apocalypse entre l'archange saint-Michel et le Dragon, sous les murs de la Cité sainte -le royaume. Lorsque l'archange a pris le dessus sur le Dragon, celui-ci a été rejeté dans les ténèbres extérieures mais, déployant sa longue queue, il a emporté le tiers des étoiles du ciel. C'est-à-dire les anges de Dieu que nous sommes, qu'il a entraînés dans la chute et qui se sont incarnés.
Nous sommes là par erreur.
Est-ce qu'il n'y a pas là une barrière éthique propre à repousser l'enthousiasme ? On entre dans le vrai pays cathare par les écrits de ceux qui l'ont fait disparaître.
Les inquisiteurs sont les inventeurs de l'enquête moderne, assurément. Nous devons leur reconnaître cette paternité. Sherlock Holmes n'aurait jamais existé sans eux. Du reste, leur logique de raisonnement est encore perceptible et utile à l'historien. Grâce à leurs archives, on remonte rationnellement le fil de leur enquête, comme eux le firent [...] C'est l'Interpol antihérétique. Effroyable mais efficace. Quant aux préoccupations méthodologiques et éthiques propres à l'utilisation, par l'histoire, des archives de l'Inquisition, il y aurait beaucoup à dire. À un moment ou à un autre, nous y viendrons. Il ne faut jamais perdre de vue que la logique profonde de l'entreprise inquisitoriale est totalement nocive. Mais que les documents qu'elle a laissés sont exceptionnels. Et rendent finalement la parole -une certaine parole- à ceux qu'elle entendait faire définitivement taire...