Qui est cet autre qui est mon frère ?
Adrien a perdu le désir d'aimer, d'écrire et peut-être de vivre. Ses rêves lui parlent de son frère, mais qui est ce frère toujours au bout du monde dans des contrées de plus en plus isolées. Ce livre est une quête dont le besoin surgit au coeur du brouillard des songes. Où est la place de chacun dans ce monde ? c'est la question que pose ce livre. Pour Adrien, elle est celle que nous donne le hasard de notre naissance pourtant c'est au milieu d'une clairière silencieuse dans un pays qui n'est pas le sien qu'il va se trouver au plus près de ce qu'il cherche. Même si c'est un livre "moderne" qui parle des crises des urbains, il n'en demeure pas moins traversé par des vagues animistes et des résurgences primitives qui apportent du soulagement "J'aimerais tant moi aussi, avoir la faculté, tel un lièvre, pourtant si vif et si rapide,de concentrer cette puissance dans l'immobilité, d'inverser mon énergie pour me fondre dans le monde en attendant des jours meilleurs". En recherchant son frère Adrien va trouver beaucoup plus.
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Adrien, quadra et écrivain raté fait le bilan de sa vie: il se sent étranger à sa famille, à ses amis et ne comprend plus cette société qui semble éloigner l'homme de lui même. Il va partir à la recherche de son passé, de sa jeunesse et de son frère, qui n'a pas donné de nouvelles depuis longtemps. Tel un détective privé il retrouvera sa trace au Danemark puis en Suède où, dans le silence d'une clairière, loin de la civilisation, il trouvera, enfin, un sens à sa vie.
Belle interrogation sur nous-mêmes, écriture simple, sans temps mort, ce court roman se lit avec grand plaisir.
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Bien sûr, j'ai pris plaisir à lire l'histoire d'Adrien, cet écrivain en mal d'écriture et de vie. Un court roman limpide souvent amusant.
Une histoire de manques et de recherches : d'un frère, d'un amour, de mots. Les lettres que ce papa écrit à sa fille sont très belles. Voilà. C'est peu pour moi !
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Belle écriture pour ce roman limpide sur la recherche d un frere et de soi meme. Un frere different, solitaire et amoureux de la nature sauvage, qui fait tant souffrir ses parents et qui raisonne dans l histoire familiale.
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Sa place n’est pas ici, mais parmi les siens, dans une société polluée, bruyante, motorisée, télévisée, informatisée, connectée et virtuelle. Une société paradoxale, capable de raffinement et de vulgarité, capable de venir à bout des virus les plus virulents et d’élaborer les armes les plus destructrices. Une société qui sonne de la valeur à ce qui n’en a pas, qui soutient les siens autant qu’elle les abandonne, qui offre des commodités confortables et allonge l’espérance de vie, qui propose les pensées les plus subtiles et les divertissements les plus stupides. Une société qui crée de la justice et de l’incivilité, des crimes et des protections, des goûts et des codes sociaux. Qui protège les riches par intérêt et les faibles par conscience, qui fausse le réel par l’image, qui suscite de la frustration et de la jalousie mais qui transforme l’atome et le vent en lumière.
Cette nuit-là, j'eus bien du mal à dormir.
Voilà près de vingt ans que je ne maîtrise plus mes endormissements. Je me suis longtemps agacé de cet état de veille permanent, j'ai beaucoup lutté contre ces insomnies. J'ai usé de tous les stratagèmes pour ne plus laisser mon cerveau galoper dans les plaines de mes pensées, pour lui mettre la bride et le ramener dans l'enclos du sommeil.
Je jette rarement mes habits. Je les conserve parce qu'ils sont les meilleurs témoins de ma vie. Rien ne me rappelle mieux une époque qu'un vêtement qui fut, pendant un temps, si près de soi. Ces vieux tissus étaient, eux aussi, la mémoire de notre histoire. Et les revoir un moyen de combler les fissures, de lisser les craquelures, de consolider les pans et de renforcer les piliers. Il fallait ne pas oublier......J'avais besoin de me souvenir de la fraîcheur du passé pour m'aider à mépriser la fadeur du présent
Paul n'avait eu aucun remords (à propos de sa fugue). Pas le moindre regret d'avoir fait vivre à mes parents quatre jours d'une angoisse insoutenable. Il n'envisageait les choses que depuis l'épicentre de ses désirs, sans se soucier de ce que l'onde de son égoïsme pouvait provoquer.
Un soir, c'était quelques mois après la naissance de Jeanne, nous flottions dans une espèce de bonheur qui fait croire que le monde va bien, Sarah me prit dans ses bras en me serrant si fort que je pouvais sentir les battements de son cœur contre ma poitrine.
La communauté du prix Orange du livre a récompensé "Un silence de clairière", de David Thomas (Albin Michel), roman choisi parmi une sélection de 6 ouvrages découlant d'une pré-sélection de 35 livres.