Mes ténèbres intérieures étaient plus épaisses et plus profondes que celle du firmament. Une pluie fine se mit à tomber et la bise se leva doucement. Alors, mes larmes coulèrent, des larmes que je n’avais jamais connues en vingt ans d’existence. Entraînées par la pluie, elles furent absorbées par la végétation de la steppe de Gängya, ma région d’origine.
Les richesses sont aussi impermanentes que la rosée sur un brin d’herbe. La vie est aussi éphémère que la lampe à beurre dans le vent.
Mais les activités ici-bas ressemblent à l’observation dans les ténèbres. Ce que nous réserve l’avenir est insondable. Il n’y a pas de plus impermanent et plus changeant que ce monde. Les nuages succèdent au soleil et la douleur à la joie, et qui peut le prévoir ?
Nous étions plus complices que trois frères nés de la chaire d’une même mère et des os d’un même père. Quand nous nous retrouvions, nous étions capables de mille bêtises. On soufflait dans une paille enfoncée dans le derrière d’une grenouille, puis on posait l’animal sur un rocher et on l’écrasait avec une hache. Evidemment, quand elle éclatait, ça faisait un grand « Boum ! ».
P.25 : mes bavardages pourraient remplir une vallée, mais quand il s’agit d’écrire je ne sais par où commencer.
P.24 : les sages anticipent, les sots regrettent.