AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,16

sur 179 notes
Lorsque je lis un roman de cet auteur, je ne fais pas attention à la chronologie. En revanche, je fais attention au style. Et je remarque que les deux derniers romans (dans mon ordre de lecture, hein, vous suivez toujours ?) ont une écriture qui ne ressemble en rien aux autres. Exit le style percutant qui vous prend aux tripes et bonjour la retenue, la pudeur. Ne cherchez donc pas dans Bord Cadre les vulgarités, il n'y en a pas (ou presque… oh eh, si ça dérange tant, il faut lire autre chose !) L'histoire de ce peintre, Sainte-Rose, qui manipule les sentiments amoureux afin d'en faire un tableau est à la fois empreinte de poésie et de cruauté. Poésie car il va faire se rencontrer deux amis qu'il a en commun, Marc, un écrivain qui va soudain, grâce à lui, retrouver l'inspiration et Léone, en mal d'amour. Cruauté car ce ne sont pas les sentiments qui intéressent le peintre mais bien le regard d'un être humain face à la séparation. Et Sainte-Rose ira donc jusqu'au bout pour arriver à ses fins, quitte à tout détruire.

Même si le style est différent, on retrouve tout de même la « patte » de Teulé dans cette espèce de perversité humaine qu'il sait dépeindre avec brio. Certes, ce texte reste imaginaire, mais les valeurs morales, elles, sont bien réelles et elles en prennent un sacré coup pour permettre à ce peintre fantasque de donner son dernier trait de pinceau.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          492
"Bord cadre" ou comment la méchanceté peut devenir contagieuse...

Maurice Sainte-Rose, peintre en vogue ébloui par son propre talent, a une âme aussi lugubre que ses tableaux. Il s'est d'abord fait connaître grâce à ses tableaux représentant des foetus morts de canetons. Maintenant, il peint des personnes de son entourage. La particularité de ses portraits ? Ils ont tous le regard anéanti. Pour quelle raison ? Parce qu'au moment opportun, Sainte-Rose use de méchancetés envers son modèle. Il demandera par exemple à une dame récemment veuve comment se porte son mari... Pour parfaire son oeuvre, Maurice veut réaliser un tableau représentant un couple au bord du gouffre. Qu'à cela ne tienne, il organise une rencontre entre Leone et Marc. Ces derniers tombent follement amoureux, ils prévoient même d'acheter une maison ensemble. Rien ne se déroule comme prévu, Maurice va devoir y mettre son grain de sel afin que le couple se déchire et qu'il puisse terminer son tableau dans les temps...

Je n'ai pas adhéré à l'histoire et à ses personnages. le contexte est léger, l'ambiance inexistante. Quant aux personnages, ils ne font que débiter obscénité sur obscénité, ils sont à peine creusés et aucun d'eux n'est attrayant : Maurice est imbu de sa personne, obsessionnel, irascible ; Marc ne voit pas plus loin que le bout de son nez, se laisse entretenir ; Leone se réfugie dans ses bouteilles à la moindre contrariété ; Marc et Leone passent leur temps à baiser. Voilà j'ai fait le tour de l'histoire, le reste vient juste donner un avant-goût de ce qu'elle aurait pu être si ça avait été exploité autrement...

Les phrases plutôt courtes, pleines d'entrain, offrent une lecture plutôt dynamique. Ces 188 pages, sur lesquelles c'est écrit gros, nous permettent d'avancer et d'en voir le bout rapidement. Heureusement d'ailleurs ! Parce qu'en dehors de quelques passages passionnés, la plume de l'auteur est loin d'être fine : c'est cru, grossier, obscène. Même en essayant de le prendre avec désinvolture, sans ne rien prendre au sérieux, ça n'a pas fonctionné.

Même si tout ne m'avait pas plu dans "Le Montespan", j'avais tout de même apprécié ma lecture et le ton léger et frivole donné. Ici, le ton est vulgaire et avilissant. Je n'ai pas aimé.

Il n'y a que la fin qui m'a plu.
Commenter  J’apprécie          4813
Sainte-Rose, peintre de son état, présente Léone, courtière en assurances, à Marc, écrivain. Il en est convaincu, ces deux-là sont faits pour s'aimer. « Elle allait vers l'écrivain comme la limaille à l'aimant. Elle avait aimé son roman. » (p. 15) Et ça ne manque pas, ils s'aiment tout de suite et très fort, et peu importe que Léone ne soit plus toute jeune. Hélas, en les faisant se rencontrer, Sainte-Rose a une idée machiavélique derrière la tête : il veut qu'ils se séparent et faire de leur déchirement le sujet de son chef-d'oeuvre. « Dans la peinture de Sainte-Rose, tout y sonnait mortel. » (p. 35) Mais entre Léone et Marc, l'idylle est au beau fixe et les deux amants ne peuvent se rassasier l'un de l'autre.

Tout irait à merveille si Marc ne souffrait pas d'une cruelle panne d'inspiration. Étrangement, Sainte-Rose est également à court d'inspiration, comme si le bonheur des autres bloquait son talent. « C'est vrai, quoi ! C'est quand qu'ils en chient, tous les deux, que je puisse travailler, moi ? » (p. 72) Il a alors une idée très cruelle pour relancer sa peinture : contraindre les amants à se séparer par le biais de la fiction. « Deux amants arrivent en bateau à Cythère mais le voyage s'est mal passé (va savoir ce qu'ils se sont dits !) » (p. 107) L'amour résistera-t-il à l'art ? Rien n'est moins sûr sous la plume acérée de Jean Teulé. « Détruire ce que l'on aime, toujours, de peur d'en souffrir. Préférer être responsable du désastre plutôt que de le subir. » (p. 115)

Si les amants sont parfois agaçants en leurs déclarations échevelées et leurs démonstrations irraisonnées, Sainte-Rose est un personnage fascinant. Ce mécène entremetteur est un despote destructeur, un démiurge névrosé qui ne peut que détruire ce qu'il a créé. Bord cadre est un court roman très sympathique sur l'amour, la création et l'inspiration, avec quelques morceaux sensuels bien gourmands, comme je les aime.
Commenter  J’apprécie          240
Hier, j'étais un peu inquiète à la lecture de certaines critiques, pas vraiment à propos de l'histoire mais plutôt de sa vulgarité.
Aujourd'hui, je suis toujours aussi fan de Jean Teulé et je viens de passer un excellent moment avec "Bord cadre"!
Ce court roman parle de la passion, proche de la folie, pour la peinture.
Car au delà de la rencontre entre Marc et Léone, de l'envie de celui-ci de trouver un sujet pour son nouveau roman ; Teulé nous parle plus des travers de Sainte-Rose, leur ami peintre, qui n'a aucun scrupule lorsqu'il s'agit de trouver l'inspiration qui donnera cette petite touche de "génie" à ses tableaux, ou du moins sa marque de fabrique.
Voilà donc Marc et Léone engagés dans une sorte de jeu de rôles auquel ils se laisseront prendre...
Côté vulgarité, c'est vrai, Teulé a parsemé son texte de quelques mots crus...qui, pour moi, collaient très bien aux personnages.
Du moins n'y ai-je rien trouvé de choquant...mais c'est mon avis!




Commenter  J’apprécie          180
Qui connaît l'univers de Teulé ne sera pas déçu par la lecture de cet ouvrage. Ici encore la frontière est ténue entre le conte et la réalité. Une fois de plus notre auteur a pris le parti de ne pas tomber dans le récit édulcoré, pour nous conter la rencontre, la passion puis la destruction d'un couple. A qui trouve que ce roman est vulgaire, je lui répondrai que bien des relations amoureuses débutent par la passion, et que cette dernière se traduit souvent par un enchevêtrement des corps qui bien souvent n'a rien à voir avec la pureté d'un amour virginal... Teulé nous extirpe de cet univers édulcoré, façonné où toute histoire d'amour est teintée de rose et de mièvrerie pour nous plonger dans la simplicité de nos instincts.
En bref un bon moment de lecture.
Lien : http://www.athena1-lire.blog..
Commenter  J’apprécie          70
Je crois bien que c'était le dernier Teulé qu'il me restait à lire et je dois dire que je n'ai vraiment pas accroché plus que ça !
Je préfère de loin le Teulé qui joue avec les romans historiques…

On y retrouve un peintre, qui utilise le malheur et le désarroi de ses muses pour faire ressortir la noirceur de ses oeuvres !

Il va donc jouer l'entremetteur pour réunir deux de ses amis, qui vont vivre l'amour avec un grand A.
Puis petit à petit pour les besoins de sa toile, il va user de stratagèmes et de perversions pour que cet amour ce transforme en haine .

On y retrouve la plume de l'auteur avec son humour noir et sa vulgarité, mais ce roman restera loin derrière mes livres préférés ( Montespan, Villon, Charly 9).
Commenter  J’apprécie          60
Trois personnages, un peintre célèbre, une courtière en assurance et un écrivain. Teulé m'a fait rêver avec ce court roman, la Sologne, Montparnasse et la Bretagne, voilà le décor.
Beaucoup d'amour, des scènes osées quelquefois, personnes vite choquées, passez cette lecture.
Commenter  J’apprécie          50
Décidément cet auteur me réjouit !!!
Commenter  J’apprécie          40
J'aime beaucoup Jean Teulé mais là, à ma grande surprise, je n'ai pas du tout accroché avec ce roman.
Bord Cadre n'est pas un mauvais roman mais je n'ai pas accroché à l'histoire, classique dans le sens où c'est une histoire d'amour. Ce qui m'a dérangé, c'est la manipulation du couple. Ils vont sans le savoir dans le sens des pensées de leur ami, cela m'a mis mal à l'aise. J'ai trouvé ça un peu glauque.
La seule chose qui m'a plu c'est la fin, qui du coup me fait dire que c'est pas si mal que ça.
A lire si on apprécie l'auteur :)
Commenter  J’apprécie          41
Sainte-Rose est un artiste peintre renommé, Marc un écrivain atteint du syndrome de la feuille blanche et Leone organise le transport d'oeuvres d'art.
Sainte-Rose réunit Marc et Leone.
Mais Saint-Rose déteste les histoires d'amour qui finissent bien. Pour achever ses tableaux, il a besoin de voir chez ses sujets : la douleur, la peur, la désespérance. La toile inachevée représente un couple à la fin de son histoire, se déchirant. Il a choisi Marc et Leone comme révélateurs et les manipule pour les amener à une séparation douloureuse.
Marc, sous les suggestions du peintre, écrit l'histoire d'un couple mené, dirigé petit à petit, mot à mot vers une séparation douloureuse. Mais son texte prend vie et s'immisce de plus en plus dans la vie du couple qu'il forme avec Leone.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (361) Voir plus



Quiz Voir plus

Jean Teulé

Comment se prénomme le personnage principal du roman "Rainbow pour Rimbaud"?

Roger
Robert
Ronan

10 questions
57 lecteurs ont répondu
Thème : Jean TeuléCréer un quiz sur ce livre

{* *}