Pour la plupart des racistes allemands et autrichiens, ce qui semblait être le caractère inquiétant, voire menaçant des Juifs ne résidait plus dans leurs différences, mais dans leurs ressemblances avec eux. L’“altérité” juive devint d’autant plus inquiétante aux yeux des antisémites qu’elle était plus diluée, plus adaptable, plus mouvante et capable de brouiller les frontières »
le peuple allemand n’était pas constitué de potentiels « bourreaux volontaires » disposés à tuer tous les Juifs. La vérité historique est considérablement plus nuancée, ou plus ambiguë.
Finalement, le choix de l’extermination comme meilleur moyen de parvenir à l’Entfernung était le produit de procédures bureaucratiques ordinaires : calcul du rapport moyen-fin, équilibre du budget, application des règles de valeur universelle.
L’antisémitisme est une conception du monde manichéiste et primitive où la haine du Juif prend place à titre de grand mythe explicatif
Sartre, 1954
Telle fut la première implication de la racialisation de la « question juive » : le projet d’exclure les Juifs de la citoyenneté nationale, soit en leur « fermant la porte », soit en les dénaturalisant dans les pays où ils étaient devenus citoyens
Si les Juifs ou les « sionistes » peuvent constituer l’objet d’une haine absolue, c’est parce qu’ils sont perçus comme les « fils du diable », invention de la culture chrétienne désormais mondialement diffusée